L’alphabet d’une autre façon d’être.

Je ne me souviens plus exactement des chiffres mais ils étaient effarants… De nature à faire réfléchir, réellement.
Je veux... parler des récents chiffres de la consommation des calmants et des antidépresseurs dans nos pays occidentaux. Il y a peu de temps, au hasard des pages d’une revue, je me suis laissé accrocher par eux comme on heurte du pied une pierre saillante sur un chemin.


Ils parlaient globalement d’une hausse de plus de 200% dans les prescriptions d’anxiolytiques et de neuroleptiques en tous genres au cours de ces vingt dernières années. Une consommation qui toucherait toutes les couches de notre société mais plus particulièrement les jeunes générations et cela de façon exponentielle.


Quel est donc notre secret pour ¨si bien¨ nous porter ?
Sociologues et psychologues ont bien sûr chacun leur analyse de la situation. Ils y voient une multitude de causes, souvent fort complexes.


À mon avis, cependant, la réponse est d’évidence et ne réclame pas de savantes études… En la réduisant à sa plus simple expression, elle peut même tenir en quelques mots : Nous sommes de plus en plus coupés de nous-même.
Que cela signifie-t-il, être coupé de soi-même ?


Ne plus savoir qui nous sommes, ne plus avoir de référence et, par dessus tout, être en rupture de communication avec ce ¨quelque chose d’impalpable et de sacré¨ qui, au fond de nous, fait que nous sommes des êtres humains.
Oui, le voilà, je l’ai osé ce fameux mot qui fait peur : ¨Sacr騅 Devant lui on bat facilement en retraite puisqu’il est encore hélas chargé de l’atmosphère conditionnante des Églises d’autrefois.


Et pourtant… en fait, qu’a-t-il de si terrible en lui-même ?


À bien y réfléchir, il n’évoque rien d’autre que ce qu’il y a de plus universellement digne de respect et d’admiration : le Principe de la Vie, un principe qui pousse tout ce qui est à toujours vouloir ¨monter¨ et à aspirer à un légitime bonheur…


Ce Sacré, il est d’évidence que nous le portons tous dans le plus intime de notre cœur et qu’il est une sorte d’indicible étincelle de Lumière, quelles que soient nos croyances ou nos ¨non-croyances¨.


Je crois qu’il est un espace de paix et d’harmonie, un espace de vérité aussi qui demande à être révélé et dont un nombre croissant d’entre nous vit constamment mais inconsciemment la présence sous la forme d’une profonde et vague nostalgie.


Je le vois aussi, je le perçois, je le sais enfin comme une zone de notre être qui porte en elle le sens inné de l’Unité, celui de la simplification de tout ce qui nous traverse et que nous traversons nous-même.


Bref, je le devine telle une absolue sphère de paix que nous aurions tous oubliée sous les coups des cent mille sollicitations et agressions du monde que nous nous sommes inventés petit à petit.


Je le comprends enfin comme un Point, le Point qu’il nous faut coûte que coûte réapprendre à identifier, à toucher puis à apprivoiser dans les replis de notre cœur et de notre conscience si nous voulons nous ¨remettre au monde¨.


Car, en effet, qui d’entre nous doté d’un peu de lucidité et fatigué de son fardeau, ne voit-il pas aujourd’hui l’urgence de sa renaissance à lui-même et d’une respiration plus vraie, plus généreuse, plus vaste à trouver ?


Faisons une pause un instant… Regardons-nous, écoutons-nous…


Où s’arrêtent nos appétits ? Que n’avons-nous pas encore acquis des dernières découvertes à la mode, des tablettes numériques et des téléphones hyper-intelligents ? La HD et la 3D, quant à elles, nous poursuivent tous azimuts à tel point que nous envisageons de plus en plus mal vivre sans eux.

De quoi aurions-nous l’air ? La boulimie de l’information nous fractionne dès lors puis nous dévore tandis que nous collectionnons des ¨amis¨ qui n’en seront jamais mais auxquels nous feignons de croire pour tromper notre isolement. Faut-il parler également de la compulsivité de nos consommations toutes tendances confondues ?

C’est cela… la voracité omni-directionnelle… c’est incontestablement de cette maladie dont nous souffrons. Elle nous interdit de croire en nous.


De quoi avons-nous faim ? Aujourd’hui, la réponse m’apparaît dans toute sa nudité : précisément de nous ! Nous avons faim de nous…

Je veux dire de notre accès au véritable nous-même, de nous dans notre complétude, notre pleine réalisation, notre confiance primordiale, notre absence de peur.
La tentation du désespoir est là, bien sûr telle une pauvre réponse.

Le système en place veut subtilement nous la vendre, produits chimiques et substances toxiques en guise de solutions et de refuges… Il appartient à chacun de nous de ne pas y succomber.


En vérité, la question n’a jamais été aussi précise : Que voulons-nous ? Réapprendre à vivre ou… démissionner en acceptant de nous dessécher ?


Tout dépend du regard que nous décidons de poser sur notre vie et sur ce qui se présente à notre libre arbitre.
Quant à moi, il me semble de plus en plus certain que l’état douloureux de notre monde a finalement une vertu majeure : celle de nous inviter à perdre sans attendre les écailles de nos égoïsmes et de nos superficialités en nous montrant avec insistance la seule issue de secours qui soit, une issue qui a le visage de l’incorruptible espace de tendresse, de limpidité et de paix qui attend au creux de notre poitrine. En silence…


Concrètement, cela signifie « Arrêtons donc de tout cloisonner, de tout vouloir contrôler, de règlementer jusqu’à l’absurde, de tricher, de mentir, d’agresser maladivement, d’accumuler et offrons-nous enfin un peu de lâcher-prise…

Réapprenons à sourire, laissons tomber tous les masques, toutes les prétentions et cessons d’inventer puis de nourrir des peurs.

Mettons tout en œuvre afin de faire un peu de ménage, voire de vide dans notre espace intérieur car, en fait, nous sommes beaucoup trop pleins de ce qui n’est pas nous. Je veux dire nous dans notre Principe sacré, là où se tient l’Essentiel.


Certes, cela demande une décision… mais c’est sans doute la seule façon de découvrir l’Alphabet d’une autre façon d’être au monde. Il y a bien sûr mille méthodes et itinéraires de déconditionnement et de métamorphose qui nous sont proposés ici et là pour apprendre à déchiffrer celui-ci…


Une chose m’apparaît cependant certaine : La clef qui en libère les accès est unique, elle se nomme ¨Ferme intention d’Aimer¨.


Notre vie et ce Temps nous la proposent plus que jamais…

Daniel Meurois

www.danielmeurois.com

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Commentaire de shanti le 22 Septembre 2016 à 20:34

trés beau texte qui aide à la prise de conscience MERCI

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