L'asthme est une maladie chronique qui se manifeste, initialement, par une inflammation des voies respiratoires. Mais la maladie perdure à cause d'une réponse immunitaire inadéquate, une hyper-réactivité et une obstruction variable des voies respiratoires.
Le taux de prévalence de la maladie a explosé au cours des 50 dernières années, mais semble maintenant avoir atteint un seuil. Aujourd'hui, plus de 10 % de la population nord-américaine (Canada et États-Unis) souffre d'asthme.
L'augmentation du nombre de cas rapportés serait associée plus aux changements environnementaux qu'aux changements génétiques. Plusieurs hypothèses nutritionnelles ont été formulées au cours des 15 dernières années.
Certaines expliqueraient la progression de la maladie dans notre société, tandis que d'autres offriraient une piste de soulagement.
À la recherche des oméga-3
En moins de 40 ans, notre alimentation est devenue beaucoup plus riche en gras oméga-6 (huiles de maïs, de coton, de tournesol, de soja, margarines faites de ces huiles) aux dépens des gras oméga-3 et des gras saturés. Cela pourrait expliquer l'augmentation de cas d'asthme rapportés.
Les sources d'oméga-3 végétales (noix, tofu, graine de lin, huile de canola) sont riches en acide alpha-linolénique. Les sources animales (thon, saumon, maquereau, bar, hareng, truite, flétan, oeuf oméga-3) sont riches en acides eicosapentaénoïque et docosahexaénoïque.
Une récente étude australienne a suivi une cohorte de 1531 enfants de la naissance jusqu'à l'âge de 14 ans pour voir l'effet de l'alimentation sur les symptômes de l'asthme. Une alimentation plus riche en gras oméga-6 était associée à plus de problèmes asthmatiques. L'étude a en revanche démontré un effet protecteur de l'acide docosahexaénoïque.
À ma connaissance, aucune étude n'a tenté de voir l'effet d'une augmentation de la consommation de gras saturés (beurre, fromage, lait et yogourt ayant au moins 2 % de matières grasses, gras de viandes et volailles). Toutefois, force est d'admettre qu'on en mange vraiment beaucoup moins qu'avant.
Cocktail de fruits et légumes
L'étude australienne citée précédemment a également démontré qu'une consommation de vitamine C plus élevée avait un effet protecteur contre l'asthme. Les agrumes, le kiwi, la cerise, la papaye, la fraise et le melon regorgent de vitamine C. Mais plusieurs légumes en contiennent aussi: le poivron, le brocoli, le chou de Bruxelles, la betterave, le chou et les petits pois verts.
Une plus grande consommation de baies (fraise, framboise, canneberges, mûres, etc.) a aussi été associée à un plus faible taux d'atopie, une réponse allergique du système immunitaire aux allergènes communs de l'environnement et pouvant causer l'asthme.
En septembre dernier, une étude contrôlée et répartie au hasard a démontré que les sujets adultes consommant quotidiennement cinq portions de légumes et deux portions de fruits étaient deux fois moins susceptibles de souffrir d'exacerbation asthmatique durant les 14 semaines suivant l'intervention.
Il est possible que, dans un avenir proche, la vitamine D que notre corps synthétise à l'exposition au soleil ou obtient en consommant des poissons gras (saumon, maquereau, sardines, anguilles) ou des aliments enrichis (produits laitiers, boissons de soja ou de noix, pain, céréales, jus d'orange) s'ajoute à cette liste de nutriments bénéfiques.
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Diététiste passionnée, Jacinthe Côté travaille en agroalimentaire depuis près de 15 ans. Elle a étudié les effets de la transformation sur les composés actifs du sirop d'érable et les propriétés santé de la canneberge.
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