L'abeille. Je suis désespérée ce printemps de voir autant d'abeilles agonisantes . Pourquoi? 1er chapitre

LES ABEILLES


L’abeille domestique, Apis mellifera, est un insecte de l’ordre des Hyménoptères qui comprend plus de 100 000 espèces. Elle appartient à la grande famille des Apoïdes, dont les membres ont pour caractéristiques communes de posséder une longue langue pour recueillir le nectar, de disposer, sur les pattes arrière, d’un astucieux système pour entreposer le pollen et d’être poilus.

 

L'abeille

Le corps des abeilles se compose d’une tête, équipée de deux antennes, d’un thorax qui porte deux paires d’ailes et trois paires de pattes et d’un abdomen terminé par un dard. Sur les côtés du thorax et de l’abdomen se situent de façon symétrique dix paires de petits orifices respiratoires : les stigmates. Dans l’abdomen se trouvent le jabot, sorte de poche extensible où l’abeille stocke le nectar et l’eau, et les glandes cirières qui sécrètent la cire pour construire les alvéoles.


Cinq yeux pour une vision panoramique.

L’abeille possède deux gros yeux sur les côtés de la tête et trois petits, appelés ocelles (ou yeux simples), au sommet du crâne. Les grands yeux sont composés de milliers de facettes qui donnent à l’abeille un champ de vision très large pour bien se repérer lors de ses déplacements. En fonction de la luminosité perçue, ils renseignent la butineuse sur l’heure de la journée. Une montre intégrée fort pratique, car il est très important pour les abeilles de rejoindre la ruche avant le crépuscule : elles sont perdues dans l’obscurité.


Les deux antennes sont « le nez et les mains » des abeilles.

Les abeilles respirent par les stigmates mais perçoivent les odeurs grâce à leurs antennes sans cesse en mouvement. Elles possèdent un odorat très performant : elles reconnaissent les odeurs des membres de la ruche et détectent celles des étrangers et des ennemis. Elles perçoivent aussi les senteurs des fleurs. Les antennes servent enfin à explorer l’environnement de façon tactile.


Une bouche bien outillée, pour prélever le nectar, fabriquer le miel ou la cire.

La bouche est équipée de deux mandibules, pièces mobiles qui servent à la mastication. Elle comporte aussi une trompe, ou proboscis, sorte de tube dans lequel coulisse une longue langue bien commode pour aspirer le nectar, élaborer le miel, travailler la propolis ou la cire.

 

Trois paires de pattes avec des « corbeilles » pour le pollen.

La troisième paire de pattes des ouvrières est spécialement équipée pour recevoir le pollen. Sur la face interne, un peigne et une brosse, sur la face externe, des petits réceptacles : les corbeilles. Lorsque l’abeille butine, les milliers de grains de pollen s’accrochent à son corps velu. Avec ses pattes avant, elle repousse le pollen vers les pattes arrière où le peigne de la patte gauche gratte la brosse de la patte droite, et inversement, de façon à former de petites pelotes de pollen qui se logent dans les corbeilles.


Cousins cousines : les bourdons sont des cousins proches des abeilles, les guêpes beaucoup moins.

Le bourdon, ou Bombus, fait partie des insectes pollinisateurs. Insecte social, il construit un nid souterrain. Il n’est généralement pas agressif sauf lorsqu’il se sent en danger. La guêpe n’est pas un pollinisateur : elle nourrit son couvain de chair crue d’insectes. Il en existe plusieurs sortes. C’est un insecte soit social soit solitaire.

Les abeilles en danger

En France, depuis une trentaine d’années, les populations d’abeilles diminuent. Ce phénomène touche d’autres pays d’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. Cette surmortalité alarmante s’est accélérée depuis le milieu des années 1990, des ruchers entiers ont été dévastés en quelques années. Les causes de ce désastre ? L’usage intensif de produits phytosanitaires, qui intoxiquent les abeilles, favorise en diminuant les défenses immunitaires les infections parasitaires, dont le redoutable varroa. Et l’apparition d’un nouveau et terrible prédateur, le frelon asiatique.

Des intoxications massives et brutales, dues à certains produits chimiques.

L’agriculture intensive a généralisé les engrais et les substances phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides).
Pour préserver les abeilles, l’utilisation de ces produits pendant la floraison des grandes cultures a été interdite dans les années 70. Mais, en 1995, apparaissent les insecticides systémiques neurotoxiques, qui se diffusent dans toute la plante au fur et mesure de sa croissance, y compris dans les fleurs que butinent les abeilles. Confrontées à des résidus même infinitésimaux, celles-ci sont désorientées, se refroidissent et ne retrouvent plus leurs ruches. Leur système immunitaire étant affaibli, elles peuvent aussi développer des maladies neurodégénératives qui entraînent la mort en quelques jours.
En 1999 puis en 2004, grâce à l’action de l’UNAF et des apiculteurs, les pouvoirs publics reconnaissent la toxicité de deux molécules et suspendent la commercialisation du Gaucho® sur tournesol et maïs et du Régent® sur toutes les cultures.
Le problème n’est pas résolu pour autant car de nouveaux produits similaires prennent le relais.

Des maladies contagieuses et des parasites, qui se propagent rapidement.

Comme tous les êtres vivants, les abeilles peuvent être victimes de maladies plus ou moins graves, comme les loques, qui s’attaquent au couvain. Depuis trente ans, les apiculteurs constatent une recrudescence de ces maladies qu’ils ont de plus en plus de mal à soigner, même lorsqu’il existe des traitements adaptés.


 

Le varroa : un véritable vampire des ruchers.

Le varroa est un acarien visible à l’oeil nu, qui est passé de l’abeille d’Asie, Apis Cerena à notre abeille européenne Apis Mellifera au début des années 1980. Depuis, ce parasite a gagné la totalité des départements français et il provoque des dommages considérables dans les ruchers qu’il infeste. Il s’attaque aux ouvrières et bourdons adultes, mais également aux larves. La femelle varroa très prolifique pond ses oeufs dans les cellules de couvain, ainsi les jeunes parasitent les larves pour se développer à leurs dépens.
 

Le frelon asiatique : un terrible tueur d’abeilles.

Depuis peu, une nouvelle espèce de frelon, le frelon asiatique (Vespa Valutina) se propage à toute allure sur notre territoire. Importé de Chine dans des poteries, il est arrivé en Aquitaine en 2004 et on constate sa présence aujourd’hui jusqu’en Ile de France.Particulièrement agressif, y compris à l’égard de l’homme, s’il est dérangé, c’est un épouvantable prédateur pour les abeilles dont il aime se régaler. Une dizaine de frelons en vol stationnaire suffisent à décimer une colonie en quelques jours.
L’UNAF demande que l’espèce soit classée nuisible pour organiser efficacement la lutte contre cet exterminateur de ruches.

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Commentaire de Isabelle Paoli le 4 Avril 2014 à 10:25

Merci Patrack pour ce survol dans les Alpes de haute Provence, magnifique région idéale je pense pour les implantations de ruches car les floraisons sont multiples.

Merci Yves pour l'ouverture de ce forum, ce groupe Abeilles et Bio-diversité. Je viens de proposer mon entrée dans ce groupe . D'ailleurs toute personne interessée peut nous rejoindre . Douc journée.

Commentaire de Yves le 4 Avril 2014 à 9:58

Bonjour,

tout en étant ému par ton récit je pense, tout en étant encore n néophyte (3ème année d'apiculture), que si 2012 a été terrible avec son hiver tardif et son printemps glacial et pluvieux, si 2013 a été pire par son hiver trop long et son non-printemps, cet hiver 2013-2014 a été fatal à de nombreuses colonies parce que trop doux. Beaucoup de colonies 2013 sont arrivées à l'automne pas assez robustes, souvent avec des reines mal fécondées, et donc peu de couvain d'hiver à la fin octobre. Donc pas assez de jeunes abeilles en février pour prendre la relève des anciennes qui, abusées par la clémence de la météo, sont sorties très tôt et se sont épuisées. Et dans la ruche, même avec des réserves abondantes, plus assez de population pour entretenir la température et s'occuper du couvain. Une des mes ruches dans ce cas-là pesait encore 32 kgs (une Dadant 10 cadres) début février. A fin février, plus personne, et le spectacle tragique de jeunes abeilles figées par le froid en sortant de leurs alvéoles.

Je ne crois pas aux "chemtrails". C'est pour moi un hoax lancé par l'industrie agro-chimique états-unienne pour détourner l'attention du public et discréditer les discours écologiques, par l'association avec une théorie du complot difficilement soutenable. Connaissant le domaine aéronautique, je sais qu'on ne peut pas s'amuser à emporter des quantités faramineuses de produits dans les avions pour qui le poids est l'ennemi, surtout sur le plan économique. Un avion, plus c'est lourd, plus ça consomme, et pour les compagnies aériennes c'est une donnée trop sensible. La pollution des sols et de l'air, l'industrie pétro-agro-chimique s'en occupe très bien depuis le sol

Elle n'a pas besoin des avions pour pour ça !

Allez, on se retrouve dans un groupe "L'abeille et la bio-diversité, pour que la vie continue", pour partager, développer, et progresser ensemble ?

Amitiés apicoles,

Yves

Commentaire de Isabelle Paoli le 3 Avril 2014 à 18:22

Merci Yves pour toutes ces informations complémentaires. Mais ce n'était que le premier chapitre. Ton idée est excellente sur nos Amies les abeilles et  la bio-diversité . Oui,ouvrir un forum sur ce sujet essentiel.

Commentaire de Yves le 3 Avril 2014 à 16:26

Ahh...la défense de l'abeille, ou devrait-on dire, des abeilles. Il en existe plus d'un millier d'espèces sous nos latitudes, y compris toute la famille des bourdons, et celles dont on parle en général sont les trois espèces d'abeilles domestiques (quatre en fait mais la dernière est un hybride des trois autres) qui sont élevées en apiculture.

Quand on parle d'abeilles qui agonisent au printemps, il faut distinguer de quoi il s'agit : soit d'abeilles en fin de vie (qui ont passé l'hiver dans la ruche et ont assuré son redémarrage), et en ce début d'avril elles peuvent être des centaines ainsi devant les ruches ; soit d'abeilles déjà affaiblies et incapables de regagner leur ruche :

- par l'action de varroas,

- par l'action de pesticides et d'herbicides dans l'environnement agricole (mais aussi des jardins, publics et privés),

- par des maladies (nosémose, ou autres affections endémiques),

- ou par un autre fléau dont on ne parle pas (ou dont on évite de parler) : les ondes électro-magnétiques. Les abeilles y sont extrêmement sensibles, car elles se déplacent non seulement avec la lumière du soleil (voir l'article), mais aussi avec le champ magnétique terrestre. Donc tout ce qui le perturbe les désoriente, plus ou moins. Une ligne à très haute tension par exemple est un véritable mur. Une antenne de téléphonie mobile bien pire : par son émission isotropique (dans toutes les directions), ce type d'antenne agit comme un batteur de cuisine chez les abeilles en vol, en les désorientant dans toutes les directions et les empêchant ainsi de retrouver leur rûche. Rien qu'un téléphone portable suffit à déranger une rûche et à énerver passablement les abeilles. Quand j'oublie le mien dans ma poche, je m'en rends vite compte !

Isabelle, je suis heureux que tu ouvres un billet sur ce sujet. Ça va peut-être me convaincre, enfin, de créer un groupe : intitulé : "L'abeille et la bio-diversité, pour que la vie continue".

Au plaisir de ces échanges, à très bientôt

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