JOURNALISME ET LITTERATURE : OPPOSES OU COMPLEMENTAIRES Sujet de conférence à la bibliothèque SOPHIA Oran

Le journalisme et la littérature sont deux réalités indépendantes, capables de s’associer. Tous deux ont le même médium : l’écriture. Mais c’est les styles qui diffèrent. Le journaliste utilise une écriture vive mais simple, liée à l’événement et à l’actualité. Le rythme est rapide, concis et moins travaillé que celui de l’écrivain qui prend tout son temps, cherche ses mots, ses tournures de phrases. Alors que le journaliste est témoin du fait, le littérateur lui, est acteur.  Il invente des situations, des histoires, des personnages, il crée un monde à sa façon, il fait rêver. Le journaliste lui, travaille au quotidien, dans l’urgence. Il cherche l’information, le scoop. L’écrivain qui n’est pas tenu par le temps. Il peut se permettre d’arrêter de travailler et revenir plus tard à son texte. Le journaliste quant à lui ne crée pas le fait, c’est le fait qui s’impose à lui.  L’article d’information n’est destiné qu’à une lecture immédiate et ponctuelle, alors que le texte littéraire est sensé avoir la capacité de durer. Journalisme rime avec rapidité. Il est surtout tenu par le temps, car l’information n’attend pas. Le lendemain il passe à autre chose.  Journalisme rime avec rapidité. Si l’on compare ces deux fonctions à des sports, on dira que le journalisme c’est comme courir un 100 mètres et la littérature c’est plutôt le marathon. Emile ZOLA a toujours conseillé aux jeunes écrivains de fourbir leurs armes dans le journalisme. En fait, le facteur le plus important pour l’écrivain autant que pour le journaliste reste la lecture. C’est la grande créatrice de vocation littéraire. En fait, le facteur le plus important pour l’écrivain autant que pour le journaliste reste la lecture. C’est la grande créatrice de vocation littéraire. C’est à force de lire que l’on est tenté d’écrire à son tour. D’ailleurs, le premier commandement du Coran dans la religion musulmane est «  IQRAA ! » (LIS).  Mais le travail reste quand même l’essentiel de la fonction littéraire. Un don sans travail n’incite pas à embrasser une carrière d’écrivain. C’est à force de lire que l’on est tenté d’écrire à son tour. On dit qu’un roman, c’est 5% d’inspiration et 95% de transpiration. Ecrire toujours et encore !  Le métier journalisme n’est pas singulier, il est pluriel. Il existe plusieurs métiers du journalisme : des reporters, des chroniqueurs, des billettistes, des nouvellistes, des éditorialistes etc. qui peuvent traiter de tous les sujets : des spécialistes en politique, en économie, en sport, des critiques littéraires, de théâtre, de cinéma et même en art plastique ou en art  culinaire. Aujourd’hui, on demande de plus en plus aux candidats journalistes de maîtriser l’outil informatique et les logiciels de montage, afin qu’ils présentent des articles prêts à l’emploi. En plus de ces métiers que nous venons d’énumérer, il faut ajouter les photographes de presse qui sont également les premiers sur le terrain. Leurs clichés sont souvent indispensables pour illustrer les articles. D’ailleurs, certaines de leurs  photos ont marqué le monde de l’info. Elles ont fait le tour du monde. Il existe aussi un autre métier tout aussi important, le dessinateur de presse, qui lui, est  porteur d’une triple casquette : celle d’artiste, de journaliste et d’humoriste. En effet, aujourd’hui, on n’hésite plus à considérer les Dileme, Cabu, Plantu... comme devrais éditorialistes. Ils apprennent eux aussi à domestiquer l’évènement.   Certains ont même publié, sous forme de livres, leurs œuvres qui ont été appréciées par les lecteurs, et ont donc flirté avec le monde littéraire. Mais, on parle communément du journalisme come étant le quatrième pouvoir, par rapport aux trois autres (législatif, exécutif et judicaire), de par l’influence qu’il peut avoir sur l’opinion publique et sur les lecteurs. Combien d’articles ou de reportages ont fait le tour du monde, et ont bouleversé des vies et des carrières de hautes personnalités à travers le monde ! Donc, si l’on considère que le journalisme est le quatrième pouvoir, il faut savoir aussi que c’est un  métier qui n’est pas sans danger. Combien  de journalistes et reporters à travers le monde ont perdu la vie en faisant leur métier ! Au cours de l’année 2014, près de 60 journalistes ont été tués à travers le monde, en exerçant leur métier. Comparés à cela, les écrivains ont plus de chance de mourir de vieillesse. Mais, peut-on réellement parler d’un métier de l’écrivain ? Pour beaucoup, la littérature est perçue comme une vocation, un hobby, un don, un passe temps. D’ailleurs, lorsqu’un auteur dit à son interlocuteur : « je suis écrivain », celui-ci généralement lui répond : « oui, mais à par ça, vous faites quoi dans la vie ? » Sur le plan pratique, on ne peut pas parler d’opposition entre le journalisme et la littérature, puisque la littérature a toujours était proche du journalisme. La presse fait largement appel aux écrivains. On peut donc, à juste titre affirmer que ces deux fonctions sont plutôt complémentaires.  Concrètement, on peut dire qu’il existe un rapport de similitude entre le journalisme et la littérature. Finalement, le livre en tant que tel et le journal, offrent  la même satisfaction à leurs lecteurs respectifs. Ceux sont deux métiers aussi passionnants l’un que l’autre.  On peut donc affirmer qu’il n’y a pas d’opposition entre les deux genres, mais une complémentarité entre le livre et les journaux.

 Yves DORSEY

 

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