Cette nuit, dit le vent, il faut veiller.
C’était en ces temps lointains où le flot argenté des rivières d’Amérique coulait encore limpide. Par un crépuscule d’hiver gris et froid, le vent s’adressa aux plantes et aux animaux qui vivaient dans une certaine contrée que limitaient deux fleuves.
« Cette nuit, murmura-t-il, il faut veiller. Un grand événement se prépare ! Je ne saurai vous dire sa nature, ni en quel lieu il surviendra, mais un signe vous avertira. Lorsque vous le verrez, vous devrez vous réjouir et rendre grâce, car après cette nuit rien ne sera jamais plus comme avant. Veillez donc et soyez prêts. »
Le vent s’éloigna vers les marais ambrés. L’obscurité grandit et les étoilent parurent. Tous les animaux et tous les végétaux tinrent alors conseil. La plupart étaient incrédules et certains même narquois. « Qui donc, disaient-ils, peut croire ce que souffle le vent ? » et les uns après les autres, ils s’endormirent, les cerfs et les renards, les écureuils et les ours. Même ces noctambules que sont les opossums et les ratons laveurs, gagnèrent leurs repaires. Tous les oiseaux firent silence, fermèrent les yeux et sombrèrent dans le sommeil.
Tous sauf un petit passereau brun « Il faut bien pensait-il, que quelqu’un reste éveillé, se tienne prêt à montrer sa joie et sa reconnaissance si la merveille annoncée se produit. Je veillerai donc et j’attendrai. »
Il se mit à la recherche d’un arbre ou d’un buisson où se percher, mais en vain. Aucun ne voulut de lui.
« Nous supportons des individus de ton espèce tout le jour, grognaient-ils. Laisse-nous au moins nous reposer la nuit. »
Pourtant un arbrisseau vert le pris en pitié : « Viens te percher sur l’une de mes branches, je veillerai avec toi. »
Ainsi, dans la forêt endormie, seuls l’oiseau brun et l’arbrisseau vert demeurèrent éveillés.
Soudain, juste avant minuit, ils virent apparaître dans le firmament un extraordinaire corps céleste, plus grand et plus brillant que la plus grosse des étoiles, dont ils contemplèrent, ébahis, la trajectoire jusqu’aux confins de l’horizon. « As-tu vu cela. Se dirent-ils l’un à l’autre. Le voilà l’événement que nous devons célébrer. »
Alors l’oiseau se mit à chanter et l’arbrisseau fit frémir ses feuilles, exprimant ainsi leur joie et leur reconnaissance jusqu’à ce que les étoiles palissent et que le soleil se lève au loin sur l’océan.
Alors, toutes les créatures de la forêt furent stupéfaites de découvrir que l’arbrisseau était parsemé de fleurs d’un rubis éclatant parmi ses feuilles émeraudes et que, sur la plus haute branche, perchait un oiseau de feu au plumage écarlate rutilant.
Le vent revint alors et murmura « Sachez que ces merveilles sont la récompense de la constance, de la foi et de l’espérance. » S’adressant à l’arbrisseau il ajouta « Le vert symbolise la vie et le rouge le sacrifice, ces couleurs seront les tiennes pour l’éternité. » Puis à l’oiseau il précisa « l’écarlate représente le courage et la ténacité, tu porteras cette livrée jusqu’à la fin des temps. »
Et il en est toujours ainsi. Aujourd’hui nous appelons l’arbrisseau Camélia et l’oiseau Cardinal.
A dire vrai, peu importe comment on les nomme. Ils sont ce qu’ils sont.
Joyeux Noël !
Avec toute ma sympathie,
Sources : Michel POULAERT. Source d'Optimisme , photos Aquaportail et Les oiseaux du Faucigny, facebook Yvette Nunez
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