Fidélité ? A qui et à quoi ?
Derrière chaque exigence se cache une détresse potentielle. Dans la demande de fidélité, la première émotion à identifier serait la vulnérabilité : être le ou la seule, le ou la préférée, l’unique, la plus belle, le plus beau, l’omni puissant ‘sexuellement’, le ou la meilleure…Etre rassuré(e).
La Delphine des lagons a son male dominant, et fricote avec les autres mâles dauphins du lagon lorsqu’elle échappe à la surveillance de son male attitré. Ainsi chacun des males croit que le petit dauphin est de lui… et tous le surveille…
En Chine une ‘mini’ civilisation (mini par la taille) instaure que la femme a plusieurs ‘maris’ qu’elle vat visiter la nuit (plus ou moins en secret mais en toute liberté), aucun ne sait si les enfants sont de lui… et ce monde tourne très rond…
Alors qu’ailleurs l’enfante est promise puis la femme est mariée de force vierge et elle ne possède aucun droit – ou si peu.
Que serais-je sans toi ? Je serais moi !
Pouvons-nous être moi sans toi ? Sans les autres ? Et dans le couple, dans la vie engagée, commune ou non (il y a de plus en plus de couples engagés ne vivant pas ensemble), oserons nous parler de cette vulnérabilité archaïque et enracinée dans les concepts moraux, moralisateurs et sécuritaires… je veux être l’unique et même le premier et le dernier…
Que pensez-vous de cet adage « une femme qui n’a connu qu’un seul homme est une femme vierge » ?
Oui, ma belle amie, je suis fragile… parce que j’ai en vie de prolonger, d’expérimenter, de vivre et de développer ma relation d’amour avec toi… Certes je peux aussi aimer, avoir du cœur et de l’Amour pour d’autres : hommes, femmes, ami(e)s, client, stagiaires, collaborateurs, famille : rencontres à chaque fois différentes de ce que j’éprouve pour toi, ma belle d’Amour…
Oui, tu es mienne et je te veux ! J’admire ce sentiment positif d’appartenance parce que là je sais que je suis vivant, vulnérable et sensible à la vie et aux désirs de vie qui t’animent. J’y développe ma force et mon yang ! Ce qui ne m’empêche pas du tout d’être vulnérable, à l’écoute et respectueux. Mais la vertu de l’engagement n’est pas forcément celui de la fidélité, ou des fidélités à élaborer.
Quelle fidélité pour quel couple, pour quelle relation ? Me semble La question !
J’aborde le thème de la poly-infidélité compulsive et auto-satisfaisante dans ‘Un Tantra au Quotidien[1]’. Je ne peux qu’être fidèle à moi-même et à mes engagements clairs, dits, élaborés avec toi ou avec vous…
L’autre rencontré (homme ou femme) t’apportera des choses (sentiments, plaisirs, sensualité voir sexualité) que je ne peux pas t’apporter… Là est ma véritable sensitivité à notre relation…
Mais moi ? De moi à moi ? Suis-je suffisamment en Amour pour choisir d’aboutir ou non à mon éventuel désir sensuel ou sexuel, celui de caresser, d’embrasser un ou une autre ? Je sens un élan spontané, fraternel… mais si je sens un élan sensuel voir sexuel, suis-je obligé de passer par l’acte ?
Je ne peux pas ne pas sentir ce que je sens même et surtout si je le refoule, il sera alors agissant subconsciemment et manipulateur ou engendrant dépression, revendication, agressivité latente, frustration…
Quel choix de vie pour moi ? Si nous nous engageons l’un à l’autre dans une construction de vie, de couple, de relation suivie, longue, créative (logement, enfants, travail, collectivité, éco lieu…).
Belle d’Amour je dois tenir compte de mes envies, désirs, du respect profond de tes libertés…
Sans liberté comment envisager l’amour, intense, absolu, total, profond et lumineux. Sans cette émeraude lumineuse, sans cette pointe d’attention vulnérable et qui me rend vivant, intense, attentif. Attentif aussi bien à toi, à moi qu’à nous.
Une fois que j’ai profondément admis que je ne peux pas tout t’apporter, je ne peux que reconnaitre mes limites et je contemple ta liberté. Si je te dis que je te laisse libre, c’est encore un résidu de prise de pouvoir…
Dans cette liberté mutuelle, j’identifie mon élan interne de construire et approfondir notre relation. Il faut si longtemps pour découvrir un ou une autre, sentir toutes tes subtilités internes. Je n’ai ni le cœur, ni le temps, ni l’énergie pour commencer une autre relation d’amour… Quand à disperser mes énergies dans un coït furtif qui décevra mes envies de communion spirituelle, je n’y tiens pas… Je suis spontanément fidèle car je ne sens pas d’élan à ouvrir mon cœur, mon corps à une autre toi. Là je ne pose même pas la question. Oui, tu me combles et la vie du couple est aussi de nous approfondir aussi au travers des difficultés comme des joies. Cette fidélité spontanée n’est pas un échange de sécurité mutuelle, mais un art de vivre conscient, aimant et libre.
Si je te souhaite fidèle, c’est aussi parce que dans ce ventre vivant de femme je ne tiens pas à rencontrer une autre énergie masculine, même si tu l’as choisi cet amant… A moins que tu me le présentes et qu’il me plaise ! Et que je l’aime lui aussi… Serions-nous alors fidèles à trois ? Fidèles à nous-mêmes, nos choix, nos vies, nos énergies.
J’ai libéré mes peurs comme des fantômes hurlants d’un désuet désespoir sans avenir. J’ai choisi de vivre en ta compagnie amoureuse, je prends le risque du bonheur comme celui de la solitude, je cultive mon envie de rayonner d’amour et de pleurer aussi soudainement que la vie nous surprend, qu’elle nous anime et que je l’anime.
J’aimerais que nous partagions d’être fidèles à nous-mêmes, sincères dans nos communications, vrais dans nos cœurs et nos consciences et de vivre un bel amour complice, créatif et joyeux.
Auteur : Christophe Dacier
Commentaires bienvenus
Parfait voilà qui fait la Lumière sur pleins de choses, sur pleins de "mes" choses merci Christophe ...
On ?
Tu, oui, je l'ai beaucoup employé.
Alors, moi, j'arrête là cette discussion, c'est ok, j'ai entendu ton message.
Merci pour l'échange.
L'attachement n'est pas l'amour... L'amour est liberté... et si j'ai connu la jalousie, je la considère comme une preuve de manque de confiance en soi... et je ne suis plus dans un fantasme d'exclusivité sensuelle, sexuelle, intime ou amoureuse...
C'est l'ego qui souffre... l'attachement...
je prend l'exemple de la chanson de J. Brel : 'ne me quitte pas', pour moi c'est pas une chanson d'amour mais de souffrance et d'attachement déçu... Intense certes mais affligeante.
et je peux être en amour avec une personne et m'ouvrir a une autre relation, ou est le problème si je ne trompe pas l'engagement relationnel ?
J'ai aussi une demande : ne parler que de soi... donc si possible pas de on, pas de tu...
Tendance à la fuite des réponses ? Quand ?
J'espère que je ne mettrai pas trop à mal ton intégrité physique. A distance, difficile quand même.
Les réponses sont contenues dans ta question : tu es amoureux, tu ne veux pas aller voir ailleurs,
tu n'es pas amoureux, alors c'est "youpi tra la la", finalement très courant.
Avec un beau texte, tu essaies de parler de liberté dans le couple.
Quand ta bien-aimée ira voir ailleurs, tu m'en diras des nouvelles.
Je ne t'accusais pas d'être un sagouin. Nous pouvons tous l'être, moi compris.
Bonne journée.
Coucou du soir ! Quand il y a une tendance a la fuite des réponses (responsabilité) ou agression (sagouin si j'ai compris ...?) J'envisage une défense liée à une blessure...
Si je comprends la réaction défensive, je ne suis pas ok pour tout accepter... Alors je renvoie gentiment (??) l'autre a son comportement de pouvoir défensif lié à sa vulnérabilité (sensibilité)... mais si on me marche sciemment sur le pied je défendrai mon intégrité physique...
j'aime bien ces échanges, ils me permettent de préciser mes intuitions, mes vécus, mes pensées, mes perceptions... Merci...
J'entends bien, encore que ...
Je pensais surtout que nous pouvons être délicats quand nous sommes "en amour" mais
assez "sagouins" quand nous ne le sommes pas. Ou redevenir sagouins avec le temps ...
Quand je ne suis pas en amour ? Un autre dimension fraternelle s'expanse... par exemple,si j'ai bien compris la question ... Je peux un massage tantrique sans désir personnel (sans érection).
Tu fais ta déclaration d'amour très joliment. C'est touchant !
Tu revendiques la liberté de ta partenaire mais tu la voudrais tienne, qu'à toi.
Tu n'as pas l'énergie d'aller voir ailleurs, car tu te dis comblé, mais on ne sait jamais.
Joli mais pas clair. Le beurre et l'argent du beurre.
Tiendras-tu le coup ?
Tu es tout simplement amoureux !
Comment réagis-tu quand tu ne l'es pas ?
Quelques stances parmi les 160 du Vijnânabhaïrava tantra :
27 - Lorsque tu as inspiré ou expiré complètement et que le mouvement s'arrête de lui-même, dans cette pause universelle et paisible, la notion du "moi" disparaît et la Shakti se révèle.
45 - Réside simultanément dans la spatialité de la base, dans celle du cœur et dans celle du sommet. Ainsi, par l'absence de pensée dualisante, s'épanouit la conscience divine.
68 - Lorsque tu pratiques le rituel sexuel, que la pensée réside dans le frémissement des sens comme le vent dans les feuilles, accède alors à la félicité spatiale de l'extase amoureuse.
129 - Lorsque la pensée se dirige vers un objet, utilise cette énergie. Englobe l'objet et, là, fixe la pensée sur cet espace vide et lumineux.
Belle journée à tou(te)s dans les frémissements de la Vie...
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