Pourquoi on en parle ?

« Diesel, malinois de 7 ans, chienne d’assaut du #RAID a été tuée par les terroristes dans l’opération en cours », a écrit mercredi matin la Police nationale sur son compte Twitter. Puis elle a ajouté, dans un autre message : « Les chiens d’assaut et de recherche d’explosifs : indispensables dans les missions des opérateurs du #RAID ».

Du chien de guerre…

Dès l’Antiquité, les chiens sont envoyés au combat. Ces molosses, dressés à l’attaque, accompagnent Attila ou Alexandre le Grand dans leurs campagnes. « Les Gaulois menaient souvent les chiens au combat en binôme, fixés l’un à l’autre et équipés de cuirasses, le cou garni de colliers munis d’énormes clous longs et pointus. Ils étaient dressés à achever les blessés et à attaquer la cavalerie »,écrit Sébastien Polin dans sa thèse de doctorat vétérinaire sur les chiens de guerre.

On va ainsi les retrouver sur tous les champs de bataille, du Moyen-Âge à la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle l’armée russe tenta de les employer comme armes antichars. Bardés d’explosifs, ils étaient sacrifiés pour détruire les chars ennemis. L’expérience a tourné court : les chiens ne faisaient pas la distinction entre les blindés allemands et soviétiques.

…au chien policier

« À l’heure actuelle, la plupart des armées modernes appartenant aux grandes nations militaires maintiennent des chiens de guerre dans leurs effectifs. Pour 90 % d’entre eux, ce sont des bergers allemands ou des bergers belges, mais il y a aussi des rottweillers, des bouviers, des dobermans et des labradors », écrit Sébastien Polin.

Sauf exception, les chiens ne sont plus employés comme combattants sur le front. Leurs missions ont évolué : pistage, déminage, recherche d’explosifs et de victimes, neutralisation de suspects, surveillance des sites sensibles… Ce sont leurs qualités policières – odorat, rapidité, agilité – qui ont pris le dessus sur leur capacité à tuer. Et en matière de qualités policières, les malinois excellent !

Un précieux allié pour les forces spéciales

À l’image du Raid, de nombreuses unités d’élite comptent parmi leur rang des chiens. Petit tour d’horizon.

L’unité Oketz, brigade canine créée en 1974, qui dépend des forces spéciales israéliennes. Elle est spécialisée dans l’entraînement et l’utilisation de chiens pour des missions militaires. Les chiens – des malinois, des bergers allemands et des rottweillers – étaient à l’origine dressés pour attaquer les preneurs d’otages. Leurs missions sont aujourd’hui beaucoup plus larges : surveillance des frontières, recherche d’armes et d’explosifs, recherche de victimes dans les décombres… (Photo : Armée de défense d’Israël).

Les forces spéciales indonésiennes, pendant un exercice antiterroriste à Jakarta. (Photo : Dadang Tri/Reuters)

Un soldat américain du 10e groupe des Special Forces et son chien sautent d’un hélicoptère Chinook, lors de manœuvres dans le golfe du Mexique. (Photo : Manuel J. Martinez/US Air Force/Reuters).

Des bergers allemands de la police à l’entraînement en Sibérie. (Photo : Ilya Naymushin/Reuters).

Une policière irakienne et son chien inspectent un véhicule à l’académie de police de Kerbala. (Photo : Mushtaq Muhammed/Reuters).

Dolce, un chien du FBI, à Memphis (États-Unis). C’est un croisé berger allemand-husky. (Photo : Federal Bureau of Investigation).

Un membre du GIGN, l’unité d’élite de la gendarmerie française, avec les forces spéciales brésiliennes lors d’une simulation de prise d’otages, à Rio de Janeiro (Photo : Christophe Simon/AFP).

Un berger belge des forces spéciales australiennes. (Photo : Dieter Niegl/AFP)

Sources : AFP, Reuters via Ouest France