Les larmes d’Aphrodite
Par Jarrod Lasko
Fort-Mahon plage 9 mai 2013
(extrait du roman « De l’autre côté de tes paupières »)
Un peu de vie, beaucoup d’amour, le printemps n’est pas loin, nous nous retrouverons. Je dépose, sur tes yeux et sur ton corps endormi, un voile de lumière. Le ciel se déchire, des étoiles scintillent dans un ciel sans nuages, pour éclairer le chemin dans les dunes où, toi et moi, aimions marcher main dans la main.
Je te regarde, et dans tes yeux coulent des ruisseaux de larmes. Ne pleure pas, mon amour ! Sèche tes yeux et puis regarde : notre ciel est bleu, du bleu de l’océan.
Ma mort n’est qu’un passage, une porte ouverte vers un horizon dégagé de toutes les peurs. Au dessus de la mer, le vent souffle les nuages et libère des perles de pluie ; regarde moi et sourie à ta vie. Je suis près de toi à chaque instant. Un ruban de soleil enroule ton bras ; c’est notre amour qui te guide jusqu’à moi. Ne sois pas triste, ouvre tes yeux : une lueur étrange éclaire la nuit. Des milliers de notes colorées dansent dans l’air parfumé du soir. Par la fenêtre, je suis entrée, habillée d’une robe de soie sauvage, et dans ton cœur je vais rester. Contre ton corps, je dormirai, enroulée dans une coquille de douceur. Dans tes bras je serai bien. Imagine un instant le bonheur qui sera le nôtre lorsque tu auras traversé le miroir. De l’autre côté de mes paupières, un monde plein de mystères se dessine à l’encre blanche, une ligne d’horizon sans nuages qu’éclairent les sirènes du temps. Mon chant est celui des escargots que l’on entend parfois dans le bruissement des oyats sur la dune.
Ivre d’amour et d’espérance, ta vie m’appartient, comme depuis toujours je suis à toi, tu le sais bien. Tu penses que la nuit est noire, alors regarde autour de toi. Les rayons du soleil brillent dans le firmament. Notre bonne étoile guide ton destin qui est aussi le mien. La route est longue, mais l’espoir est là, vivant. Ne crains pas la nuit, elle est une amie fidèle. La vie loin de moi n’est pas réelle, notre amour, lui, est éternel.
S’il t’arrive de douter, allume une lampe, et garde la près de toi allumée, jusqu’à ce que tes yeux trouvent la paix dans la vérité. Et si, malgré tes efforts, la nuit vient à tomber, penche-toi pour la ramasser. Lève la tête et prends ma main. Relève-toi car le jour vient où, tous les deux, main dans la main, nous partirons vers le jardin. Autour de nous, la terre ne sera qu’un immense tapis de violettes.
Notre amour, le tien, le mien, ne connait pas l’oubli. Il conserve la mémoire de nos tendres baisers. Au pied de l’aune, nous avons déposé ce que nous connaissions des mystères de la vie avant de nous unir à tout jamais. Sur la grève, le sable recouvre l’écume de mer. Le vent d’ouest chasse les pensées endiablées qui courent perdues à n’en savoir qu’enfer.
Je suis une nymphe des rivières, des fontaines, des ruisseaux, une nubile qui se pend à ton cou, tel un filin, et qui se donne à toi comme le grain de sable à l’océan. Je suis une vague à l’âme baignée par la rosée. Ton chant d’amour m’a emportée jusqu’à l’aurore où je suis née pour t’aimer.
La brume est là, elle m’attend. Ne sois pas triste et prends-moi dans tes bras. Les mystères de la dune nous retiennent immobiles, serrés l’un dans l’autre jusqu’au petit matin. Ferme les yeux, ta vie est là ! Enroule tes bras autour de moi, et dans un cri retrouve-moi. Nous sommes unis dans l’infini. Accroche tes rêves à mes sourires. Tes larmes peuvent couler ; ce sont des larmes de joie retrouvée. Au creux de mes mains, se dessinent les nervures de la feuille d’un arbre millénaire, tracées avec le rouge de tes lèvres.
Voilà que les horloges se perdent, le temps a perdu la raison. Une nuée de poussières de lune recouvre mon visage. Je marche, je soupire, assise au bord de la rive. Mon cœur est fatigué d’errer seule sur les routes du nord. Au milieu de l’océan, le temps s’est envolé. Hissons les voiles. L’heure viendra bientôt où tu me rejoindras. Ensemble, nous nous aimerons, comme nous l’avons toujours fait, et plus rien, ni personne, ne pourra nous séparer.
Le radeau, sur lequel mon corps s’est reposé, au rocher de l’Olympe s’est accroché, et dans un ultime effort, nos âmes égarées se retrouveront pour ne plus jamais se quitter.
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