Dans son livre T’es toi quand tu parles, jalons pour une grammaire relationnelle, il propose une méthodologie et un vocabulaire pour mieux se parler et apprendre à communiquer.
Jacque Salomé utilise l’image de l’écharpe relationnelle pour montrer qu’une relation est semblable à un tuyau, une passerelle sur lequel circulent des messages dans les deux sens.
Une relation a toujours deux bouts (comme une écharpe) : chacun est responsable de son bout. Cette vision est très profonde car elle nous oblige à nous sentir responsables de :
Les croyances d’autrui lui appartiennent. Celui qui exprime une difficulté veut surtout être entendu, reçu, amplifié, parfois confirmé dans ce qu’il a fait ou vécu. Cette position est valable aussi bien pour les enfants que pour les adultes.
J’ose me définir dans ce que je ressens, éprouve, crois ou sais. Se définir, c’est se situer, se positionner, ce n’est pas s’imposer ni même convaincre. Les enfants ont aussi le droit de s’affirmer en dehors de l’approbation de leurs parents.
Quand nous communiquons, nous devons accepter le risque d’une réponse différente de celles que nous attendons. Nous devons lutter contre le sentiment que nous savons tout mieux que l’autre, surtout quand il s’agit d’enfants.
Tout enfant a un savoir, un ressenti, une expérience de vie. C’est dans l’échange que se font les ajustements successifs.
J’apprends à mettre fin aux relations « klaxon » : tu, tu, tu. Jacques Salomé conseille de remplacer les tu (« Tu me mets en colère« ) par des messages-je (« Je suis en colère »).
Je parle de moi en exprimant mes désirs et mes ressentis, sans les transformer en :
Dire « Je suis dérangé, je te demande d’arrêter la télé. C’est vrai, j’ai ce désir-là » plutôt que dire « Tu m’énerves avec cette télé. Éteins-là ! »
Supprimer les « JE pense que TU… ».
C’est ce que Marshall Rosenberg, père de la communication non violente, conseille également dans la vidéo à ce lien : Comment identifier un besoin non satisfait derrière un reproche ?
Demander « Tu n’as pas faim ? »… alors que c’est nous qui avons faim :-). Nous pouvons exprimer notre besoin sans le projeter sur l’autre.
Au lieu de penser collectivement avec des on/ nous factices et impersonnels comme « NOUS avons aimé ce film », plutôt dire :« J’ai aimé ce film parce que….. Et toi, qu’en as-tu pensé ? ». L‘enfant n’est pas un déclinaison annexe ou un prolongement de ses parents.
Par ailleurs, les on/ nous évacuent la responsabilité des pensées de chacun. Le « je » permet de se les réattribuer et invite au dialogue, à l’argumentation.
La question « et toi, qu’est-ce que tu en penses ? » est fondamentale pour la construction de la confiance en soi des enfants. J’en parle Une question clé pour les apprentissages et la confiance en soi des enfants.
Je reconnais et verbalise les différences : « Nous différons beaucoup sur ces questions, je souhaite avoir plus de temps pour en parler avec toi. »
« Tu sembles de mauvaise humeur », » je ne suis pas sur la même longueur d’onde que toi ».
Je ne nie pas les émotions ou les pensées de l’autre, même des enfants : « On ne dit pas des choses comme ça ! » devient « Tu as le droit de trouver que cette femme est laide. Moi, je la vois autrement. »
J’abandonne la répression sur autrui car je l’enferme dans mes propres limites quand je lui transmets mes peurs. Je dis à ma famille et mes amis : « Si tu vis un jour quelque chose de difficile, je me sens capable de t’écouter. »
C’est moi et moi seul qui donne un sens au message reçu et qui me blesse avec. Eleanor Roosvelt écrivait justement :
Personne ne peut nous contrarier sans notre consentement.
Les questions d’autrui sont souvent une amorce à un échange espéré. Il faut prendre le temps de se relier à la personne quand je veux communiquer avec elle. C’est celui qui parle qui a quelque chose à dire : il vaut mieux se centrer sur la personne et pas sur le problème.
Quand un enfant demande à ses parents s’ils vont mourir quand il sera grand, les parents ont le devoir de donner du sens à la question : mon enfant
Je ne dévie pas les échanges trop impliquant sur le terrain sensible de l’autre ou je ne formule pas de reproches. Je recadre mon interlocuteur s’il tente de le faire.
« Tu me vois comme [maladroit/ égoïste/ lâche/ paresseuse…]. Je t’invite à ne plus parler sur moi. Je ne me reconnais pas dans cette définition. Dis moi plutôt ce qui se passe pour toi quand tu me voir agir/ parler de telle façon… ».
Cette dernière recommandation de Jacques Salomé est d’autant plus importante qu’il estime à 80% la part des enfants victimes d’agression sexuelle qui ne disent rien à leurs parents de crainte de provoquer une réaction de peur, de défiance ou de violence.
J’ai particulièrement aimé la lecture de T’es toi quand tu parles car :
On y lit qu’apprendre à communiquer commence toujours par se demander et demander à autrui :
Source : Apprendre à éduquer
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