Clés pour l'éveil à la Conscience, selon Amma.

Au cours des trente dernières années, Amma a consacré sa vie à élever le niveau de
conscience de l’humanité souffrante grâce au plus simple des gestes : une étreinte. C’est
de cette manière intime qu’elle a béni et consolé plus de trente cinq millions de personnes
dans le monde entier.

Ambassadeur de la paix et engagée de longue date dans des
oeuvres de caritatives (Embracing the World), Amma distille aussi un enseignement authentique, émané du coeur, comme une mère parle à ses enfants.

Les réponses simples qu’elle apporte aux questions des gens qui l’entourent ou au cours des programmes qu’elle donne partout dans le monde, sont inimitables et pragmatiques, emplies d’une sagesse que chacun peut comprendre.

Les paroles qui suivent sont issues de ces entretiens.


 
Question : Quelle est la relation entre l’homme et la nature ?

Amma : L’être humain n’est pas différent de la  Nature. Il en fait partie. L’existence même des êtres  humains sur la terre dépend de la Nature. En fait,  nous ne protégeons pas la Nature, c’est elle qui nous  protège. Les arbres et les plantes, par exemple, sont  indispensables à la purification de l’énergie vitale. 

Chacun sait qu’il est impossible à l’homme de vivre  dans le désert car il n’y a pas d’arbres pour y purifier  l’énergie vitale.  Si l’atmosphère n’est pas purifiée, la santé des êtres  humains se détériore et il s’ensuit la maladie, la diminution  de la durée moyenne de vie, l’affaiblissement  voire la perte de la vue. Notre existence est inextricablement  liée à la Nature. Un changement, même  minime, dans la Nature se répercute dans notre vie  sur cette planète. Nos pensées et nos actions ont  également un effet sur la Nature. Si l’équilibre de la  Nature est rompu, l’harmonie de la vie humaine est  elle aussi brisée, et réciproquement. 

Le facteur reliant les hommes à la Nature, c’est leur  innocence innée. Lorsque nous voyons un arc-en-ciel  ou les vagues de l’océan, ressentons-nous toujours  la joie innocente d’un enfant ?  Un adulte qui interprète l’arc-en-ciel uniquement en  termes d’ondes lumineuses ne connaîtra pas la joie  et l’émerveillement de l’enfant devant l’arc-en-ciel  ou les vagues de l’océan. 

La foi en Dieu est le meilleur moyen de préserver  cette innocence enfantine chez les êtres humains.  Inversement, la foi et la dévotion jaillissent de l’innocence  et grâce à elles, un croyant voit Dieu en tout,  qu’il s’agisse d’un arbre ou d’un animal ; il perçoit  Dieu dans chacun des aspects de la Nature. De ce  fait, il vit en parfaite harmonie, en accord avec la Nature.  Le fleuve d’amour infini qui s’écoule d’un véritable  croyant vers la création tout entière produit un  effet doux et apaisant sur son environnement. Cet  amour est la meilleure protection de la Nature.  La perte de l’innocence vient avec le développement  de l’égocentrisme. Alors l’être humain aliène la Nature  et commence à l’exploiter. L’homme est inconscient  de la menace qu’il représente maintenant pour  la Nature. En la maltraitant, il pave le chemin de sa  propre destruction. 

Tout en développant son intelligence et ses connaissances  scientifiques, l’être humain ne devrait pas  oublier les sentiments de son coeur, qui lui permettent  de vivre en accord avec la Nature et ses lois fondamentales.


Q : Quelle a été la raison de la rupture des relations  entre la Nature et les êtres humains ?

 Amma : C’est à cause de son égoïsme que l’homme  voit aujourd’hui la Nature comme séparée de luimême.  C’est la conscience que les deux mains sont  « miennes » qui pousse l’une à consoler l’autre en cas  de coupure ou de blessure. Nous n’éprouvons pas le  même souci si quelqu’un d’autre est blessé, n’est-ce  pas ? Cela ne vient-il pas de la notion : « Ce n’est pas  moi » ?

Ce mur de séparation entre les humains et la  Nature est créé principalement par le comportement  égocentrique de l’homme. Les hommes pensent que  la Nature n’existe que pour être exploitée et utilisée  en vue de satisfaire leurs désirs égoïstes. Cette attitude  crée un mur, une séparation, une distance. Il est  effrayant de constater que l’homme moderne a perdu  sa largesse d’esprit et que c’est la conséquence du  développement phénoménal de la science. 

L’homme a découvert des méthodes pour produire  cent tomates à partir d’un plant qui n’en portait habituellement  que dix. Il a également réussi à doubler la  taille des fruits. Ces techniques ont certes permis de  réduire en partie la pauvreté grâce à l’accroissement  de la production, mais l’homme n’est pas vraiment  conscient des effets nocifs des engrais et des pesticides  artificiels qui pénètrent dans son corps avec  les aliments dont il se nourrit. Ces produits chimiques  détruisent les cellules du corps et en font une proie  facile pour les maladies.  Le nombre des hôpitaux a lui aussi augmenté tandis  que les scientifiques multipliaient artificiellement  le rendement des graines et des plantes, sans tenir  compte de leurs limites naturelles. Bien que la science  ait atteint des sommets inimaginables, l’homme, par  égoïsme, a perdu la vision claire des choses et la faculté  d’agir avec discernement.  (…) 

Il est grand temps de réfléchir sérieusement à la  protection de la Nature. Détruire la Nature signifie  détruire l’humanité. Les arbres, les animaux, les oiseaux,  les plantes, les forêts, les montagnes, les lacs  et les rivières, tout ce qui constitue la Nature, ont désespérément  besoin de notre bienveillance, du soin  attentionné et de la protection de l’homme. Si nous  les protégeons, à leur tour ilsnous nous protègeront.  Le légendaire dinosaure et de nombreuses autres  espèces vivantes ont complètement disparu de la surface  de la terre car ils ne purent survivre aux conditions  de changements climatiques. Si l’homme n’est  pas prudent, il subira le même sort lorsque son égoïsme  atteindra son apogée. 

La protection et la préservation de la Nature ne sont  possibles que grâce à l’amour et à la compassion.  Mais ces deux qualités sont en diminution rapide chez  l’être humain. Afi n d’éprouver un amour et une compassion  réels, il est nécessaire de prendre conscience  de l’unité de la force de vie, qui est le substrat et le  soutien de l’univers entier. Cette réalisation ne peut  survenir que par une étude approfondie de la religion  et par l’observance des principes spirituels.


 Q : Quels sont les points communs entre un  cheminement spirituel et la préservation de  la Nature ?

Amma : Les Upanishads disent : « Isavasyamidamsarvam  », tout est pénétré de Conscience Divine. C’est  cette Conscience qui maintient le monde avec toutes  ses créatures. La religion nous enseigne à voir et à vénérer  Dieu en toute chose. Cette prise de conscience  nous conduit à aimer la Nature. Aucun d’entre nous  ne blesse délibérément son propre corps car nous  savons que c’est douloureux. Ainsi, lorsque nous percevons  la même conscience vivante, unique, dans  tous les êtres, la souffrance et les douleurs d’autrui  deviennent notre souffrance. La compassion éclot  dans notre coeur et nous aspirons à aider et à protéger  les autres. 

Lorsqu’un humain accède à cet état, il ne souhaite  pas cueillir inutilement ne serait-ce qu’une feuille. Il  ne cueille une fleur qu’au dernier jour de son existence,  juste avant qu’elle se fane. Et il considère  comme un acte très nuisible, pour la plante comme  pour la Nature, le fait de cueillir la fleur dès le premier  jour, par avidité.  En regardant la Nature et en observant sa façon  désintéressée de donner, nous pouvons prendre  conscience de nos propres limitations, ce qui favorise  le développement de la dévotion et l’abandon de soi  à Dieu. Ainsi, la Nature nous aide à nous rapprocher  de Dieu et nous apprend à l’adorer vraiment. En réalité,  la Nature n’est rien d’autre que la forme visible de  Dieu que nous pouvons percevoir et expérimenter à  travers nos organes sensoriels. En aimant et servant  la Nature, nous louons en vérité Dieu lui-même.

  De même que la Nature crée les circonstances nécessaires  pour qu’une noix de coco devienne un cocotier  et pour qu’une graine se transforme d’elle-même en  un arbre immense, qui porte des fruits, la Nature crée  les circonstances permettant au Soi individuel (jiva)  d’atteindre le royaume du Soi Suprême (Paramatman)  et de se fondre en lui en une union éternelle.

  Un chercheur spirituel sincère, un vrai croyant, ne  peut nuire à la Nature, car il voit la Nature comme  étant Dieu, il ne ressent pas la Nature séparée de luimême.  C’est un amoureux authentique de la Nature.



 Q : Comment entrer sur le chemin de la paix ? 


Amma : Pour éviter les attaques terroristes, des mesures  de sécurité très sévères ont été instaurées dans  les aéroports et autres lieux publics. Certes, de telles  mesures sont absolument nécessaires pour notre sécurité  physique, elles ne constituent pourtant pas une  solution ultime.

En vérité, le plus destructeur de tous  les explosifs et celui qu’aucune machine ne peut détecter,  c’est la haine, associée à l’aversion et au désir  de vengeance, qui demeure dans le coeur humain.

  A ce propos, Amma se rappelle une histoire.  Le chef d’un village célébrait son centième anniversaire.  De nombreux dignitaires et journalistes assistaient  à la fête. Un des journalistes lui posa la question  suivante : « Vous avez eu une longue vie. Dites-moi, en  regardant le passé, de quoi êtes-vous le plus fi er ? »  Le vieil homme répondit : « Eh bien, voyez-vous, j’ai  vécu cent ans mais je n’ai pas un seul ennemi sur  cette planète. »  « Vraiment ? Voilà qui est réellement surprenant, dit  le journaliste, puisse votre vie être une source d’inspiration  pour tous ! Maintenant, dites-moi comment  avez-vous fait ? »  « Oh ! C’est très simple : je me suis assuré qu’aucun  d’entre eux ne restait en vie ! » s’exclama le centenaire.

  Si nous ne nous libérons pas de nos émotions destructrices,  il n’y aura pas de fin à la guerre ni à la  violence.  De nos jours, en cas de guerre, le pays ennemi est  détruit de fond en comble. Les vaincus sont assujettis  par les vainqueurs qui les dépossèdent de leurs terres,  pillent leurs ressources naturelles et leurs richesses.  La culture et les traditions ancestrales, transmises de  génération en génération, sont anéanties et de nombreux  innocents sont tués sans aucune pitié.  En outre, la quantité de gaz toxiques qui se répand  dans l’atmosphère et pollue le sol suite à l’explosion  de bombes et d’autres armes de guerre est inimaginable.  Ces gaz affectent la santé mentale et physique  de nombreuses générations à venir !

Au lendemain  d’une guerre sévissent la mort, la pauvreté, la famine  et les épidémies. Voilà les cadeaux que la guerre offre  à l’humanité. 

Aujourd’hui, certains pays riches encouragent l’émergence  de guerres uniquement pour écouler leurs dernières  innovations en matière d’armement. Le but de  toutes nos actions, y compris de la guerre, devrait être  de protéger la vérité et le dharma (la justice). Je ne dis  pas que la guerre est inévitable. Elle n’est jamais une  nécessité.

Mais réussirons-nous à éliminer la guerre  du monde extérieur tant que des conflits persistent  dans l’esprit humain ? Voilà une question sur laquelle  il nous faut absolument méditer.

 

Q : Quelle est la source de ces conflits ?


Amma : La raison principale de nombreux conflits  dans le monde actuel, c’est la séparation entre la  science et la religion. En réalité, la science et la religion  doivent aller de pair, avancer main dans la main.  Sans la religion, la science est incomplète et vice-versa.  La société essaie de couper l’humanité en deux :  d’un côté les scientifiques, de l’autre les croyants. Les  scientifiques déclarent que la religion et la spiritualité  sont fondées sur une foi aveugle. En revanche, ils  s’accordent à dire que la science repose sur des faits,  prouvés par des expériences. La question qui se pose  est la suivante : de quel côté se place-t-on ? Du côté  de la foi ou du côté des preuves scientifiques ?  Il est inexact d’affirmer que la religion et la spiritualité  sont basées sur une foi aveugle et que leurs principes  n’ont pas été prouvés.

 On peut même dire que les  maîtres spirituels ont fait des recherches plus poussées  que les  De nos jours, en cas de guerre, le pays ennemi est  détruit de fond en comble. Les vaincus sont assujettis  par les vainqueurs qui les dépossèdent de leurs terres,  pillent leurs ressources naturelles et leurs richesses.  La culture et les traditions ancestrales, transmises de  génération en génération, sont anéanties et de nombreux  innocents sont tués sans aucune pitié. 

En outre, la quantité de gaz toxiques qui se répand  dans l’atmosphère et pollue le sol suite à l’explosion  de bombes et d’autres armes de guerre est inimaginable.  Ces gaz affectent la santé mentale et physique  de nombreuses générations à venir ! Au lendemain  d’une guerre sévissent la mort, la pauvreté, la famine  et les épidémies. Voilà les cadeaux que la guerre offre  à l’humanité. 

Aujourd’hui, certains pays riches encouragent l’émergence  de guerres uniquement pour écouler leurs dernières  innovations en matière d’armement. Le but de  toutes nos actions, y compris de la guerre, devrait être  de protéger la vérité et le dharma (la justice). Je ne dis  pas que la guerre est inévitable. Elle n’est jamais une  nécessité.

Mais réussirons-nous à éliminer la guerre  du monde extérieur tant que des conflits persistent  dans l’esprit humain ? Voilà une question sur laquelle  il nous faut absolument méditer…


 

essentiel.com
 

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