Cette façon de penser ma profondément touchée
Il a ouvert une porte que je n’avais pas ouverte
Il a remis en reconsidération mon ressenti

Cela a été pour moi une prise de conscience
Dois-je regarder le futur d’un œil nouveau
Puisqu’ il semble qu’on n’a pas le choix
Je dois le faire
Oui !
Mais pas à n’importe quel prix !

                                                        Nuit

                                                         

Changement de Civilisation : DOMINIQUE CAPO 11h Caen

Lorsque je parcours les groupes auxquels je suis affilié, et où je publie régulièrement des articles concernant les sujets qui m'interrogent, qui m'interpellent, qui m'enthousiasment, où qui me hérissent, je suis toujours surpris par le manque d'envergure, par le manque d'ambition, par l'étroitesse d'esprit, ou par le manque de perspective, de ceux et celles qui s'y manifestent. En effet, beaucoup, malheureusement, se questionnent sur nombre de difficultés et d'épreuves auxquelles est confrontée notre société actuelle. Nombre fustigent – avec juste raison – les dérives de notre civilisation à bout de souffle : le néo-capitalisme et les millions d'hommes et de femmes que ce système contraint à la misère et au désespoir ; l’hyper-consommation et ses méfaits ; la pauvreté, l'intolérance, l'extrémisme religieux, les incapacités de nos politiques – de droite comme de gauche – a y trouver des remèdes ; la pollution ; les bouleversements climatiques ; j'en passe.

Il y a tellement de raisons de s'indigner, de se révolter, d'accuser le système de tous les maux de la Terre. Et il est vrai que celui-ci est loin d'être parfait. Les errements de notre civilisation sont innombrables. Et il est, bien entendu, nécessaire d'essayer d'y remédier ; d'améliorer ou de changer ce qui ne va pas. C'est indéniable. Et nul n'a de raison de remettre en cause cette envie de modifier ce qui est source de misère, de violence, de ressentiments, d'incompréhension…

Néanmoins, à chaque fois que je me penche sur les textes de mes confrères et de mes consœurs qui font état de tel ou tel déviance de notre mode de civilisation, je remarque que chacun est uniquement là afin de prêcher pour sa paroisse. Chacun fait état des problèmes qui le préoccupent personnellement ; et éventuellement de ce qu'à son avis, il faudrait faire pour que cela aille mieux. Chacun se soucie de ce qui lui rend la vie pénible, de ce qui le touche, de ce qui lui semble essentiel de résoudre. Chacun réfléchit à ce qui « devrait être accompli dans l'immédiat, ou au plus tôt. Mais au-delà, il n'y a plus rien.

Le nombrilisme qu'ils dévoilent est, de mon point de vue, affligeant, consternant. Il montrent ceux et celles qui rédigent ces pamphlets tels qu'ils sont : c'est avant tout leur intérêt personnel qui domine. Un va s'en prendre au système éducatif ; le second à nos politiques déficients – et en fonction de son orientation, ce sera forcément toujours de la faute de l'autre parti - ; un troisième va s'en prendre au fait qu'il y a du chômage, que les salaires ne sont pas assez élevés, qu'il y a trop d'immigrés, aux islamistes, à la mondialisation. Il y a tant de raisons, contradictoires souvent en fonction des personnes qui s'expriment ; paradoxales également puisque si l'on contentait les uns, les autres seraient forcément en désaccord puisque les initiatives engendrées ne leur conviendraient pas. Constater cette manière de fonctionner, de témoigner, est, à mes yeux, une preuve de la petitesse des réponses apportées aux défis auxquels notre civilisation est confrontée.

Depuis l'Aube de l'Humanité, et plus particulièrement les débuts de la civilisation telle que nous la connaissons – il y a plus de 5000 ans maintenant -, l'Homme a suivi un chemin long et difficile. Sa route a été semée d'épreuves, de cataclysmes, de guerres, d'épidémies. Des modes de civilisation, des religions, des idéologies, des traditions, etc. sont nées, ont grandi, se sont épanoui, puis ont régressé, avant de s'éteindre ou de se métamorphoser en autre chose. Cela a été vrai hier, c'est vrai aujourd'hui, ce sera encore vrai demain. Celui ou celle qui croit que le monde actuel est destiné à demeurer figé tel qu'il est commet une grave erreur. Pire, il commet, non seulement une faute, mais c'est quelqu'un qui se fera inévitablement broyer par les soubresauts de l'Histoire auxquels il devra tôt ou tard faire face. Il ne faut jamais sous-estimer ces derniers. Car, parfois, ils sont imperceptibles, lents, progressifs, et s'étalent sur des dizaines ou des centaines d'années. Cependant, parfois aussi, ils sont subits, brutaux, renversant tout sur leur passage. C'est ainsi…

Le monde d'aujourd'hui ne ressemble plus à celui qui existait il y a dix ans, vingt ans. Il ne ressemble plus non plus à celui de nos parents ; et encore moins à celui de nos grands-parents. Et que dire de celui de nos ancêtres. L'évolution de celui-ci – qu'on estime que cela soit en bien ou en mal ; et quel que soit le sujet ou le domaine abordé – est irrépressible, inévitable. Il ne peut être ni freiné, ni régulé, et encore moins stoppé. Que l'on pense qu'il y ait des abus, des injustices, des horreurs, des souffrances, des malheurs, nul ne peut le nier. Mais, heureusement, le monde n'est pas que cela : on peut également y trouver de l'amour, du partage, de l'intelligence, de la connaissance, de la beauté, de la passion, de l'espoir.

Et, là, je ne parle pas de religion. Puisque même si ces dernières prônent ces préceptes depuis qu'elles sont nées, ceux et celles qui s'y soumettent – et plus spécifiquement ceux et celles qui érigent leurs dogmes en vérité universelle – sont, depuis les débuts de la civilisation, les groupes d'individus qui ont engendré le plus de guerre, de massacres, de violences, et d'intolérance, aux quatre coins du monde. A elles seules, les trois religions monothéistes qui sont à la base de nos modèles de sociétés, ont tué cent fois plus de personnes – davantage ? - que la première et la seconde guerre mondiale réunies. Elles ont édifié des totalitarismes – Inquisition, Islamisme, fanatiques de tous bords – plus dévastateurs que le Fascisme, le Nazisme, et le Communisme.

Par ailleurs, comme je l'ai déjà mentionné dans d'autres textes, notre modèle de société est en perpétuelle mutation. Le craindre, le refuser, le condamner, ne sert à rien. L'Histoire l'a à maintes reprises prouvé. Les hommes et les femmes qui n'en n'ont pas conscience sont d'ores et déjà condamnés.

Un exemple tout simple qui, je l'imagine, va faire grincer des dents à plus d'un : En 2016, le monde est à l'aube de l’Ère « tout-technologies ». Est-ce un bien, est-ce un mal. Pour moi, ce n'est pas la question essentielle. Mais pour répondre aux gens qui me la poseraient quand mème, je leur dirai ceci : Chaque transformation en profondeur de notre société a ses bons et ses mauvais cotés. C'est indéniable. Les uns ne vont pas sans les autres. Ce n'est pas pour autant que cela l'a défendu d'évoluer. En tout état de cause, jusqu'aux années quatre-vingt environs, la France était un pays « industriel », où le monde ouvrier était prépondérant. Depuis, les usines ont fermé les unes après les autres ; elles ont souvent été délocalisées pour accroître leur rentabilité. C'est triste, c'est malheureux, c'est injuste, etc. Je suis d'accord. Mais c'est comme cela. Des centaines de milliers d'emplois ont été perdu ; le néo-capitalisme est passé par là. Avant cela, pendant, et maintenant encore, c'est le monde rural, l'agriculture, qui a subi de gigantesques bouleversements. Il ne faut pas oublier qu'il y a un siècle, les trois-quart de la population française était issue du monde paysan. Et lui aussi a disparu avant que le monde ouvrier ne périclite à son tour.

Désormais, Internet, les technologies de l'information, la robotique, la domotique, les énergies alternatives, j'en passe, supplantent progressivement tout ce à quoi notre société était habituée depuis des générations. Un nouvel univers se créé, tandis que nous assistons à la lente agonie du mode de vie socio-culturel qui a été le notre. Et ni les politique, ni les peuples qui en font les frais, ni les religions qui tentent – comme toujours vainement et sans résultat – de le réprimer, n'y peuvent rien.

L'Islamisme, comme jadis le Catholicisme tout puissant – est une ultime bataille déjà perdue pour l’empêcher. Or, nul ne peut l'entraver. Quand j'y réfléchis, d'ailleurs, je me demande si l'Islam ne vas pas y laisser des plumes ; comme le Christianisme autrefois lorsque ce dernier a mené son ultime combat contre la laïcité au début du 20e siècle en France. Il est en outre à constater que les vocations en ce qui concerne la prêtrise, que les églises ont de plus en plus été désertées, au fur et à mesure que l’Église s'est crispé sur ses dogmes et ses textes poussiéreux et archaïques. Cela ne me surprendrait pas que dans les décennies à venir, que ce soit en France ou ailleurs, l'Islam connaisse le même destin.

De fait, lorsque je constate dans les nombreux groupes auxquels je participe, les idéologies, les points de vue, les pensées, qui y sont déployées, je me rends compte que les personnes qui les expriment ne prennent pas en compte ces aspects qui me paraissent, à mon humble avis, fondamentaux. Ils ne songent pas à ce qu'est véritablement l'évolution d'une civilisation ou d'une forme de société. Ils se rattachent à des façon d'envisager le monde sans en appréhender la complexité et les soubresauts. Ils supposent que ce qui est aujourd'hui ne peut se métamorphoser en autre chose. De la même manière que, jadis, le monde agricole ou ouvrier supposait que rien ne pourrait jamais les renverser.

Et, je le crois, c'est une terrible erreur, une faute fondamentale, de réagir ainsi. Je pense que tous ceux et toutes celles qui s'indignent, qui se révoltent, qui crient à l'injustice, qui s'enflamment parce que tel aspect de notre société se fissure ou s'effondre, sont aveuglés par des manières de voir le monde obsolètes. Certes, je suis d'accord avec eux lorsque je constate nombre d'abérations, de méfaits, de ravages, qui en résultent. Moi qui suis handicapé, je suis le premier à m'en indigné puisqu'avant que je ne décide de devenir écrivain à plein temps, j'ai longtemps été à la recherche d'un emploi après avoir quitté mon poste à l’Éducation Nationale. Enfin, quitter !!! C'est surtout que du fait de mon handicap, on a considéré que je n'étais pas apte aux travaux et au rythme frénétique, qui y étaient la norme. Cependant, j'en ai pris acte et me suis réorienté vers la vocation qui a toujours été la mienne. Si je m'étais accroché désespérément à ces illusions, je suis convaincu que j'aurai été broyé par le système.

Dès lors, il est davantage utile et nécessaire d'accompagner les transformations de notre société, plutôt que de les critiquer ou de les craindre. Il est davantage utile et nécessaire de s'y adapter, d'en tirer le meilleur parti, plutôt que de râler – en bons français que nous sommes – après les épreuves que celles-ci nous infligent.

D'autant qu'il ne fait aucun doute que ces modifications de pans entiers de notre mode de vie vont s'accentuer dans les années et les décennies à venir. Songez au jour où nous assisterons à la fin de « l’Ère du Tout pétrole » ; d'ici un petit cinquantenaire. Evidemment, les plus anciens d'entre nous ne seront certainement pas les témoins du terme de cet Age industriel débuté au début du 19e siècle. Mais beaucoup vont le vivre. Or nul ne s'imagine quelles conséquences cela va avoir sur l'ensemble de notre civilisation. Et cette transition sera définitive, sans retour en arrière, avec un retentissement sans commune mesure avec ce après quoi nous nous élevons en ce moment. Ce après quoi nous protestons, ce après quoi nous nous plaignons, n'est rien comparé à cela.

Alors, remettons les choses dans leur juste perspective ; arrêtons de nous lamenter sur des aspects – actuels, et vite effacés par ce qui nous attend demain – dérisoires à long terme. Arrêtons de nous regarder le nombril en tirant la couverture à soi à l'aulne de nos préoccupations et de nos intérêts immédiats. Arrêtons de nous réfugier derrière notre étroitesse d'esprit, derrière nos ambitions particulières et sectaires. Nous ne sommes pas les plus malheureux du monde, en France. Nous habitons un pas « riche », comparé à certaines contrées où la guerre, la famine, la maladie, sévit ; où la religion soumet les peuples, enchaîne les âmes. Ou les populations rêvent d’être à notre place afin d'avoir accès à la liberté, à la profusion, au confort… Et puis, surtout, ayons conscience que nous avons encore quelques décennies devant nous avant que tout ne soit balayé par cette Révolution à l'échelle planétaire dont nous ne constatons que les prémisses. Une révolution où la technologie aura définitivement pris le pas sur l'Humain. Où l'Homme ne sera qu'un outil comme les autres, jetable à l'envi ; ou remplacé par des machines automatisées qui aurons la capacité de travailler nuit et jour, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, et trois-cents-soixante cinq jours par an. Où avoir un emploi ne sera plus un droit, mais un privilège. Et où, plus que tout le reste, l'avenir sera hors de nos frontières terrestres ; ce sera une question de survie.

J'avoue que, lorsque je songe à tout cela, et à tout ce qui en découlera forcément, inévitablement, les petites inquiétudes, les petits soucis, les petites agitations, les troubles et les émotions que je vois retranscrites sur les murs des groupes auxquels je participe, font pale figure. Ils sont certes, problématiques en ce moment même. Mais ils sont insignifiant lorsque notre regard englobe l'ensemble du mouvement pris par notre civilisation afin de perdurer...

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Commentaire de nuit le 11 mai 2016 à 10:40

Maintenant je suis bien réveillée
Mes écris avaient besoin de commentaires
J’en conviens
Merci

Commentaire de Albatros le 11 mai 2016 à 10:34

Je ne suis pas sûre que la révolution technologique mondiale annoncée aura bien lieu. Il y a eu beaucoup de progrès depuis le début de l'ère industrielle, mais pas partout. Alors que nous sommes assis derrière nos ordinateurs, une quantité considérable de gens vivent toujours sans eau courante ni électricité, en cultivant leurs champs. Le Venezuela est un pays développé, mais je viens de voir un reportage montrant des citadins qui n'ont plus rien à manger. C'est dû à la chute des cours du pétrole. Cela montre qu'il peut y avoir des retours en arrière assez brutaux et que notre civilisation est beaucoup fragile qu'elle n'en a l'air.

Commentaire de Lovyves le 11 mai 2016 à 8:02

Bonjour à Tou(te)s
Avant de commenter le texte … aberrant (selon certains critères) !
J'invite Nuit à relire, en plein jour, ses écrits :
"Puisqu’ il semble qu’on n’a pas le choix
Je dois le faire
Oui !
Mais pas à n’importe quel prix !".
Nuit peut elle compter (mathématique) le nombre d'incohérences en ces phrases (ci-dessus) ?

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