Dans Introduction au bouddhisme, Guéshé Kelsang Gyatso explique:
D’une façon générale, le terme « bouddha » désigne un «être éveillé », quelqu’un qui s’est éveillé du sommeil de l’ignorance et voit les choses telles qu’elles sont réellement. Un bouddha est une personne complètement libérée de toutes les fautes et de toutes les obstructions mentales. Autrefois, de nombreuses personnes sont devenues des bouddhas et de nombreuses personnes deviendront des bouddhas à l’avenir.
Il n’y a rien que Bouddha ne connaisse. Parce qu’il s’est éveillé du sommeil de l’ignorance et a éliminé toutes les obstructions de son esprit, il connaît absolument tout du passé, du présent et du futur, directement et simultanément. En outre, Bouddha a une immense compassion, totalement impartiale, qui embrasse tous les êtres vivants sans discrimination. Il les aide tous sans exception en se manifestant sous de multiples formes à travers l’univers et en bénissant leur esprit.
En recevant les bénédictions de Bouddha, tous les êtres, même le plus petit des animaux, ont parfois des états d’esprit paisibles et vertueux. Finalement, tous vont rencontrer une émanation de Bouddha, sous la forme d’un guide spirituel, et auront la possibilité de s’engager sur la voie de la libération et de l’illumination. Comme l’a dit le grand érudit bouddhiste indien Nagardjouna : « Il n’existe pas une seule personne qui n’ait reçu l’aide de Bouddha ».
Il est impossible de décrire toutes les qualités d’un bouddha. La compassion, la sagesse et le pouvoir d’un bouddha sont inconcevables. Plus rien ne lui obscurcissant l’esprit, il voit tous les phénomènes dans tout l’univers aussi clairement qu’il voit un joyau dans le creux de sa main. Par la force de sa compassion, un bouddha accomplit spontanément ce qui est approprié pour aider les autres.
Il n’a pas besoin de réfléchir au meilleur moyen d’aider les êtres vivants ; il agit naturellement et sans efforts de la façon la plus bénéfique. Tout comme le soleil n’a besoin d’aucune motivation pour émettre de la lumière et de la chaleur, mais le fait simplement parce que la lumière et la chaleur sont sa vraie nature, ainsi un bouddha n’a besoin d’aucune motivation pour faire du bien aux autres, mais le fait simplement parce que c’est sa nature.
Comme le reflet de la lune apparaît sans effort à la surface de toute eau tranquille, les émanations d’un bouddha apparaissent spontanément partout où les esprits des êtres vivants sont capables de les percevoir. Les bouddhas peuvent émaner toute forme pouvant aider les êtres vivants.
Quelquefois, ils se manifestent comme des bouddhistes et quelquefois comme des non-bouddhistes. Ils peuvent se manifester en tant qu’hommes ou femmes, rois ou vagabonds, citoyens respectueux de la loi ou criminels. Ils peuvent même se manifester sous forme d’animaux, de vent ou de pluie, de montagnes ou d’îles. A moins d’être un bouddha soi-même nous ne pouvons pas dire assurément qui ou quoi est une émanation d’un bouddha.
Parmi toutes les façons dont un bouddha peut aider les êtres vivants, la suprême façon est d’émaner un guide spirituel. Par ses enseignements et son exemple immaculé, un authentique guide spirituel mène ses disciples au long du chemin spirituel vers la libération et l’illumination.
Si nous rencontrons un guide spirituel mahayana qualifié et mettons en pratique tout ce qu’il enseigne nous atteindrons sans aucun doute l’illumination et deviendrons un bouddha conquérant. Nous serons alors en position de rendre la bonté à tous les êtres vivants en les libérant de leurs souffrances du samsara et en les menant vers la suprême félicité de la bouddhéité.
Le bouddhisme, ou bouddhadharma, comprend les enseignements de Bouddha ainsi que les expériences intérieures ou réalisations de ces enseignements. Bouddha a donné quatre-vingt-quatre mille enseignements. Tous ces enseignements, ainsi que leurs réalisations intérieures, constituent le bouddhisme.
Le bouddhadharma ne reste pas en un seul endroit, il se déplace d’un pays à un autre. Tout comme l’or est précieux et rare, le bouddhadharma est précieux et très difficile à trouver.
Bouddha a enseigné comment examiner notre esprit pour voir quels sont les états d’esprit qui amènent la douleur et la confusion et ceux qui produisent la santé et le bonheur. Il a enseigné comment surmonter les états d’esprit non vertueux qui nous enferment dans des états de mécontentement et de douleur et comment cultiver les états d’esprit vertueux qui nous libèrent de la souffrance et nous amènent à la félicité de la pleine illumination.
En étudiant le bouddhadharma, nous aurons l’opportunité d’atteindre le bonheur que nous recherchons et de combler tous nos souhaits temporaires et ultimes.
Vous pouvez en apprendre plus sur l’esprit et comment le contrôler dans le livre Comprendre l’esprit.
Les enseignements de Bouddha
Dans Introduction au bouddhisme, Guéshé Kelsang nous donne un bref aperçu des enseignements de Bouddha :
Quarante neuf jours après que Bouddha eut atteint l’illumination, il lui a été demandé d’enseigner. À la suite de cette requête, Bouddha se leva de sa méditation et enseigna la première roue du dharma.
Ces enseignements, qui comprennent le Soutra des quatre nobles vérités et d’autres discours, sont la principale source du hinayana, ou petit véhicule, du bouddhisme. Plus tard, Bouddha enseigna les deuxième et troisième roues du dharma, qui comprennent respectivement, les Soutras de la perfection de la sagesse et le Soutra de la discrimination de l’intention. Ces enseignements sont la source du mahayana ou grand véhicule du bouddhisme.
Dans les enseignements du hinayana, Bouddha explique comment atteindre la libération de la souffrance uniquement pour soi-même et, dans ceux du mahayana, il explique comment atteindre la pleine illumination ou bouddhéité, pour le bien des autres. Les deux traditions s’épanouirent en Asie, d’abord en Inde, puis progressivement dans les pays voisins, y compris le Tibet. À présent, elles commencent également à se répandre en Occident.
« Dharma » signifie « protection ». En pratiquant les enseignements de Bouddha, nous nous protégeons de la souffrance et des problèmes. Toutes les difficultés rencontrées dans la vie quotidienne ont pour origine l’ignorance, et la méthode pour éliminer l’ignorance réside dans la pratique du dharma.
Pratiquer le dharma est la méthode suprême pour améliorer la qualité de notre vie humaine. La qualité de la vie ne dépend pas du développement extérieur ou du progrès matériel, mais du développement intérieur de la paix et du bonheur. Autrefois par exemple, de nombreux bouddhistes vivaient dans des pays pauvres et sous-développés, mais ils ont pu trouver un bonheur pur et durable en pratiquant ce que Bouddha avait enseigné.
Si nous intégrons les enseignements de Bouddha dans notre vie quotidienne, nous serons capables de résoudre tous nos problèmes intérieurs et d’avoir un esprit vraiment en paix. Sans paix intérieure, la paix extérieure est impossible. Si nous commençons par faire régner la paix dans notre esprit en nous entraînant aux voies spirituelles, la paix extérieure viendra naturellement, mais si nous ne le faisons pas, le monde ne connaîtra jamais la paix, quel que soit le nombre de personnes militant en sa faveur.
Vous trouverez aussi tous les enseignements de Bouddha dans La voie joyeuse, Océan de nectar, Le cœur de la sagesse, et Comprendre l’esprit.
Bouddha, le dharma et la sangha sont les trois joyaux. Nous entrons dans la famille bouddhiste lorsque nous prenons refuge en les trois joyaux.
Bouddha est la source de tous les enseignements et bénédictions, le dharma est la réalisation des enseignements de Bouddha, et la sangha la communauté des pratiquants purs qui nous aident dans notre pratique spirituelle.
Le dharma est comme le remède qui empêche les souffrances des trois règnes inférieurs, Bouddha est le médecin qui nous donne ce remède et la sangha les infirmières qui nous assistent.
Maintenant nous sommes humain et libéré de la renaissance inférieure, mais ce n’est qu’une libération temporaire et non permanente des renaissances inférieures. Tant que nous n’aurons pas acquis une profonde réalisation du refuge, nous devrons prendre des renaissances inférieures encore et encore pour d’innombrables vies futures. Nous atteignons la libération permanente des renaissances inférieures en nous en remettant aux trois joyaux avec sincérité.
Avec cette compréhension, nous prenons refuge en Bouddha, le dharma et la sangha.
Un vœu est une détermination vertueuse d’abandonner une faute particulière générée en conjonction avec un rituel traditionnel.
Tout comme il existe trois types de discipline morale, il existe également trois types de vœux : les vœux de la pratimoksha, les vœux du bodhisattva et les vœux tantriques.
Bouddha donne des instructions détaillées sur la discipline morale de la pratimoksha et les vœux de la pratimoksha dans Les soutras du vinaya.
Pratimoksha signifie « libération personnelle » et donc, un vœu de la pratimoksha est un vœu motivé principalement par le désir d’atteindre la libération personnelle.
Il existe des vœux de la pratimoksha qui sont des vœux de laïc et des vœux de la pratimoksha qui sont des vœux d’ordonné.
Des centaines de pratiquants laïcs kadampas ont pris les vœux de la pratimoksha laïcs; et il existe maintenant moines et nonnes kadampas dans le monde entier qui ont pris les vœux de la pratimoksha ordonnés.
Pour plus d’information sur les vœux de la pratimoksha, consultez le centre du dharma le plus proche de chez vous.
Les vœux du bodhisattva sont pris avec la motivation de bodhitchitta, un profond désir d’atteindre l’illumination pour être capable de venir en aide à tous les êtres vivants.
Les vœux du bodhisattva sont expliqués en détail dans le livre Le vœu du bodhisattva.
Une fois reçus, ils peuvent être repris à plusieurs reprises. Observer les vœux du bodhisattva est la base du mode de vie d’un bodhisattva, que tous les kadampas s’efforcent de suivre.
Les vœux tantriques sont donnés en conjonction avec les transmissions de pouvoir tantriques, et sont pris avec la motivation de la bodhitchitta tantrique.
Les vœux tantriques sont expliqués dans le livre Les terres et les voies tantriques.
Les étapes de la voie de l’illumination, ou lamrim en tibétain, constituent le corps principal du bouddhisme kadampa.
Le lamrim est une présentation spéciale des instructions de Bouddha Shakyamouni qui inclut tous ses enseignements essentiels, arrangés d’une manière telle que tous les enseignements du hinayana et du mahayana peuvent être mis en pratique au cours d’une seule séance de méditation.
Il fut compilé par le grand maître bouddhiste indien Atisha, qui fut invité au Tibet par le roi Djangtchoub Eu en 1042, et qui consacra le reste de sa vie à y répandre un dharma pur.
La lignée de ces instructions du lamrim, qui va de Bouddha Shakyamouni jusqu’à nos guides spirituels actuels est entièrement pure et ininterrompue.
De nombreux grands enseignants kadampas ont dit qu’acquérir l’expérience du lamrim est bien plus important que d’accéder à la clairvoyance, aux pouvoirs miraculeux ou à un statut social élevé.
Ceci est vrai, car dans nos vies précédentes, nous avons souvent possédé la clairvoyance et des pouvoirs miraculeux puissants, et nous avons occupé à de nombreuses reprises les positions les plus élevées des règnes des humains et des dieux. Malgré cela, nous continuons à faire l’expérience de la renaissance incontrôlée et des souffrances physiques et mentales causées par la colère, l’attachement, la jalousie et la confusion.
Si nous obtenons une profonde expérience du lamrim, nous serons entièrement libérés de tous ces problèmes, car leur base n’existera plus.
Il faut d’abord que nous comprenions la valeur du lamrim. Puis, en faisant ces méditations avec joie et patience, nous cueillerons un à un les fruits de la pratique du lamrim.
Finalement, nous serons libérés de toutes les souffrances et nous atteindrons la paix et le bonheur stables de la pleine illumination.
Les 21 méditations du lamrim sont habituellement pratiquées sur un cycle de trois semaines en tant que pratique de méditation quotidienne :
En ces temps où la spiritualité dégénère, nous rencontrons de nombreux obstacles dans notre pratique spirituelle. Au lieu d’en être découragé, nous pouvons apprendre à les transformer en la voie spirituelle par la pratique de l’entraînement de l’esprit.
Les enfants sont très enthousiastes lorsqu’ils construisent des châteaux de sable, mais quand la mer vient les effacer, ils sont contrariés. Bouddha a dit que nous sommes comme des enfants, en ce sens que nous sommes heureux quand tout va bien, mais devenons malheureux et déprimés dès que nous rencontrons des difficultés.
Les plaisirs du samsara sont inévitablement impermanents et, tôt ou tard, ils se transforment en souffrance : nous serions stupides d’en attendre autre chose. Il nous faut par conséquent développer l’équanimité envers les situations bonnes ou mauvaises. Nous devons penser « Si les choses vont bien, tant mieux, sinon tant mieux aussi ».
Quoi qu’il arrive, nous pouvons le tourner à notre avantage. Comme le dit Shantidéva, la souffrance a de nombreuses qualités car elle purifie notre karma négatif, accroît notre renoncement, réduit notre orgueil et nous aide à surmonter nos mauvaises habitudes mentales. Si nous pensons de cette façon, nous sentirons que les circonstances difficiles sont nos meilleures amies. Lorsque notre esprit est ainsi équilibré, il devient aussi stable que le Mont Mérou, et rien ne peut l’ébranler.
Si, grâce à l’entraînement de l’esprit, nous découvrons que nous pouvons garder un esprit en paix et heureux tout le temps, même dans des circonstances difficiles, c’est l’indication que notre entraînement est réussi. En entraînant notre esprit de cette manière, tout ce que nous rencontrons augmentera nos réalisations du dharma.
Les objets sont de trois types : plaisant, déplaisant ou neutre. Habituellement, lorsque nous rencontrons les premiers, nous développons de l’attachement, lorsque nous rencontrons les seconds, nous développons de la haine et lorsque nous rencontrons les troisièmes, nous développons de l’ignorance.
Cependant, pour un pratiquant accompli de l’entraînement de l’esprit ces objets ont l’effet contraire. Au lieu de générer les trois poisons – l’attachement, la haine et l’ignorance, ils feront naître les trois racines vertueuses : le non-attachement, la non-haine et la non-ignorance.
Ces trois racines vertueuses ne sont pas simplement l’absence des trois poisons, elles sont leurs opposants directs. Ainsi le non-attachement est un esprit vertueux qui est l’opposant direct de l’attachement. Le renoncement est un type de non-attachement.
Nous pouvons générer le non-attachement grâce à la sagesse, mais aussi grâce à d’autres esprits tels que la foi ou la concentration. Chaque fois que nous contemplons les défauts de l’attachement et générons une aversion pour les objets ordinaires de désir, les considérant comme dangereux et trompeurs, nous pratiquons le non-attachement. Les pratiquants habiles de l’entraînement de l’esprit essaient de générer cet esprit chaque fois qu’ils voient des objets plaisants.
La non-haine est un esprit vertueux qui est l’opposant direct de la haine. Nous générons cet esprit en contemplant les défauts de la colère et de la haine.
La non-ignorance est un esprit vertueux qui est l’opposant direct de l’ignorance. C’est un type de sagesse. Nous générons cet esprit en résistant à l’apparence ordinaire des objets et en contemplant la vacuité de leur nature
Nous rencontrons tout le temps des objets plaisants, déplaisants et neutres, donc si nous apprenons à générer ces trois racines vertueuses, plutôt que les trois poisons, nous pouvons rendre chaque seconde de notre vie pleine de sens. C’est la pratique la plus importante pour les pratiquants de l’entraînement de l’esprit, quand ils ne sont pas en méditation.
L’entraînement de l’esprit est un sujet vaste et profond. Vous pouvez en apprendre plus dans les livres La compassion universelle et Huit étapes vers le bonheur
De manière générale, une discipline morale est une détermination vertueuse d’abandonner une action non vertueuse. Par exemple, si nous comprenons les inconvénients des actions de tuer, voler, ou de la méconduite sexuelle, nous prenons la ferme décision de s’abstenir de telles actions : ceci est une discipline morale.
Pareillement, la détermination de s’abstenir de mentir, d’avoir une parole qui divise, une parole blessante, du bavardage inutile, de la convoitise, de la méchanceté, et de maintenir des vues erronées, c’est une discipline morale.
Dans Le soutra de la pratimoksha, Bouddha dit qu’il vaudrait mieux pour nous mourir que de rompre notre discipline morale, car la mort détruit uniquement cette seule vie, alors que rompre sa discipline morale détruit toute opportunité de connaître le bonheur pour de nombreuses vies futures et nous condamne à faire l’expérience des souffrances des renaissances inférieurs encore et encore.
Dans les pays bouddhistes, la discipline morale est considérée comme très importante et c’est pour cette raison que les moines et les nonnes sont tenus en une telle estime. Cependant il n’y a pas que les moines et les nonnes qui ont besoin de pratiquer la discipline morale ; tout le monde a besoin de pratiquer la discipline morale car elle est la racine de tout notre bonheur futur.
La pratique de la discipline morale est la cause principale d’une renaissance en tant qu’être humain. Si nous pratiquons la discipline morale en abandonnant les actions négatives, telle que l’action de tuer, avec la motivation d’obtenir un bonheur humain, cette discipline morale nous protègera des renaissances inférieures et sera la cause de notre renaissance en tant qu’être humain dans le futur.
Si nous pratiquons la discipline morale avec le désir sincère d’atteindre la libération pour nous-même ou la pleine illumination pour le bien de tous les êtres vivants, ceci est la discipline morale supérieure.
Il y a trois types de discipline morale supérieure : la discipline morale de la pratimoksha, la discipline morale du bodhisattva et la discipline morale tantrique. Ces trois types de discipline morale se différencient par la motivation avec laquelle elles sont pratiquées et les chutes morales particulières qu’elles abandonnent.
La discipline morale de la pratimoksha est motivée principalement par le souhait d’atteindre la libération personnelle, la discipline morale du bodhisattva par la bodhitchitta et la discipline morale tantrique principalement par la bodhitchitta tantrique
Il y a trois types de vœux associés à ces trois types de discipline morale.
Les pratiques de la discipline morale n’impliquent pas toutes de prendre des vœux. Par exemple, si nous réalisons les nombreux effets nuisibles de l’action de tuer et qu’en résultat nous prenons la ferme décision de nous abstenir de tuer, nous pratiquons la discipline morale, même si nous n’avons pas pris de vœu.
Extrait du livre Transformez votre vie par Vénérable Guéshé Kelsang Gyatso.
La loi du karma est un cas particulier de la loi de causalité, selon laquelle toutes nos actions du corps, de la parole et de l’esprit sont des causes, et toutes nos expériences leurs effets.
La loi du karma explique pourquoi chaque individu a une disposition mentale unique, une apparence physique unique et des expériences uniques. Ce sont les divers effets des innombrables actions que chaque individu a effectuées précédemment. Il est impossible de trouver deux personnes qui ont créé exactement la même succession d’actions au cours de leurs vies passées, nous ne pouvons donc pas trouver deux personnes dont les états d’esprit sont identiques, les expériences identiques et les apparences physiques identiques.
Le karma individuel de chaque personne est différent. Certaines personnes jouissent d’une bonne santé, alors que d’autres sont constamment malades. Certaines personnes sont très belles, alors que d’autres sont très laides. Certaines personnes ont une nature heureuse et sont facilement satisfaites, alors que d’autres ont une nature aigrie et sont rarement enchantées par quoi que ce soit. Certaines personnes comprennent facilement la signification des enseignements spirituels, alors que d’autres les trouvent obscurs et difficiles à comprendre.
Karma veut dire « action » et se rapporte aux actions du corps, de la parole et de l’esprit. Chaque action que nous accomplissons laisse une empreinte, ou potentiel, sur notre esprit très subtil et chaque empreinte finit par produire son propre effet.
Notre esprit est comme un champ et les actions que nous accomplissons sont comme des graines que nous y semons. Les actions vertueuses sèment les graines du bonheur futur et les actions non vertueuses celles de la souffrance future. Les graines que nous avons semées de par le passé sommeillent jusqu’à ce que les conditions nécessaires à leur maturation soient réunies. Dans certains cas, plusieurs vies peuvent séparer l’action initiale de son effet.
C’est à cause de notre karma, ou actions, que nous sommes nés dans ce monde impur, contaminé, et que nous rencontrons autant de difficultés et de problèmes. Nos actions sont impures parce que notre esprit est contaminé par ce poison intérieur, la saisie du soi. C’est la raison fondamentale pour laquelle nous éprouvons la souffrance.
La souffrance est créée par nos propres actions, ou karma – elle ne nous est pas donnée en tant que punition. Nous souffrons parce que nous avons accumulé de nombreuses actions non vertueuses dans nos vies antérieures. La source de ces actions non vertueuses, ce sont nos propres perturbations mentales, telles que la colère, l’attachement et l’ignorance de saisie du soi.
Une fois que nous aurons purifié notre saisie du soi et toutes les autres perturbations mentales, toutes nos actions seront naturellement pures. En résultat de nos actions pures, ou karma pur, tout ce dont nous ferons l’expérience sera pur. Nous demeurerons dans un monde pur, avec un corps pur, jouirons de plaisirs purs et serons entourés d’êtres purs. Il n’y aura plus la moindre trace de souffrance, d’impureté ou de problème. Voilà comment trouver le vrai bonheur à l’intérieur de notre esprit.
Dharma signifie « protection ». En pratiquant les enseignements de Bouddha, nous nous protégeons contre la souffrance et les problèmes. Toutes les difficultés rencontrées dans notre vie quotidienne ont l’ignorance pour origine, et la méthode pour éliminer l’ignorance est la pratique du dharma.
Pratiquer le dharma est la méthode suprême pour améliorer la qualité de notre vie humaine. La qualité de la vie ne dépend pas du développement extérieur ou du progrès matériel, mais du développement intérieur de la paix et du bonheur.
Autrefois par exemple, de nombreux bouddhistes vivaient dans des pays pauvres et sous-développés, mais ils ont pu trouver un bonheur pur et durable en pratiquant ce que Bouddha a enseigné.
Si nous intégrons les enseignements de Bouddha dans notre vie de tous les jours, nous pourrons résoudre tous nos problèmes intérieurs et avoir véritablement un esprit en paix. Sans paix intérieure, la paix extérieure est impossible.
Mettre le dharma en pratique signifie appliquer les enseignements de Bouddha dans notre vie quotidienne.
La pratique du dharma a pour but de nous permettre d’être libéré des renaissances inférieures de façon permanente.
Pour l’instant nous avons pris une renaissance en tant qu’être humain, libéré des renaissances inférieures, mais ce n’est qu’une libération temporaire et non permanente de la renaissance inférieure. Tant que nous n’aurons pas acquis une réalisation profonde du refuge, nous devrons prendre des renaissances inférieures encore et encore, pendant d’innombrables vies futures.
Nous atteignons la libération permanente des renaissances inférieures en nous en remettant sincèrement aux trois joyaux : Bouddha, la source de tout refuge, le dharma, la réalisation des enseignements de Bouddha, et la sangha, les pratiquants purs du dharma qui nous aident dans notre pratique spirituelle.
La dharma est comme un remède qui empêche les souffrances des trois règnes inférieurs, Bouddha est le médecin qui donne ce remède et la sangha comme les infirmières qui nous assistent. Avec cette compréhension, nous prenons refuge en Bouddha, le dharma et la sangha et appliquons le dharma dans nos vies de façon sincère.
Les enseignements de Bouddha, ou Dharma, sont comparés à une roue qui se déplace de pays en pays, s’adaptant à l’environnement et aux inclinations karmiques de leurs habitants.
Les formes extérieures de la présentation du bouddhisme peuvent changer selon les différentes cultures et sociétés, mais son authenticité essentielle est assurée par la continuité d’une lignée ininterrompue de pratiquants accomplis.
Il est dit que les enseignements de Bouddha sont comme une précieuse roue parce que, dans toutes les contrées où ces enseignements sont dispensés, les habitants ont la possibilité de contrôler leur esprit en les mettant en pratique.
Après que Bouddha eut atteint l’illumination, à la suite de requêtes, il sortit de sa méditation et enseigna ce qui fut appelé la première « roue du dharma ». Ces enseignements, qui comprennent le Soutra des quatre nobles vérités et d’autres discours, sont la principale source du hinayana, ou petit véhicule, du bouddhisme.
Plus tard, Bouddha enseigna les deuxième et troisième roues du dharma, qui comprennent respectivement, les Soutras de la perfection de la sagesse et le Soutra de la discrimination de l’intention. Ces enseignements sont la source du mahayana, ou grand véhicule, du bouddhisme.
Dans les enseignements du hinayana, Bouddha explique comment atteindre la libération de la souffrance uniquement pour soi-même. Dans ceux du mahayana, il explique comment atteindre la pleine illumination, ou bouddhéité, pour le bien des autres. Les deux traditions s’épanouirent en Asie, d’abord en Inde, puis progressivement dans les pays voisins, y compris le Tibet. À présent, elles commencent également à se répandre en Occident.
Chaque année, la journée de la rotation de la roue du dharma est célébrée dans les centres kadampas du monde entier lors d’une jouréne particulière appelée La jouréne de la roue du dharma
Vous trouverez plus d’informations sur les rotations de la roue du dharma par Bouddha dans Le cœur de la sagesse et Océan de nectar.
La roue du dharma se trouve au dessus de la porte des entre un cerf et une biche. Ensemble, ils symbolisent les étapes de la voie du tantra du yoga suprême.
Les huit signes auspicieux représentent la manière de progresser sur la voie bouddhiste en général, et le cerf, la biche, la roue du dharma et le vajra nous enseignent les étapes de la voie du tantra du yoga suprême. Le cerf symbolise la réalisation de la grande félicité, la biche la réalisation de la vacuité et la roue du dharma l’union des deux.
En approfondissant cette union de la grande félicité et de la vacuité, nous atteindrons finalement les cinq sagesses omniscientes d’un bouddha, symbolisées par le vajra à cinq branches.
Il y a également une grande roue du dharma dans la tour de lanterne des temples, qui contient de précieuses écritures et symbolisent le saint dharma atteignant tous les mondes.
La roue du dharma est également utilisée comme logo par les Éditions Tharpa’. Elle symbolise l’expansion à travers le monde du dharma pur du bouddhisme kadampa grâce aux œuvres de Guéshé Kelsang Gyatso.
Dans le centre de la roue du dharma se trouve le logo de l’Union internationale du bouddhisme kadampa – un soleil rayonnant se levant derrière une montagne enneigée.
Ceci symbolise le soleil du bouddhisme kadampa, qui provient des montagnes enneigées d’Asie, et qui rayonne maintenant dans de nombreux pays à travers le monde. Ceci a été rendu possible grâce au pouvoir des actions de Guéshé Kelsang.
Extrait du livre Transformez votre vie par Vénérable Guéshé Kelsang Gyatso.
La compassion est l’essence même d’une vie spirituelle et la pratique principale de ceux qui ont consacré leur vie à l’accomplissement de l’illumination. C’est la racine des trois joyaux : Bouddha, le dharma et la sangha.
C’est la racine de bouddha parce que tous les bouddhas sont nés de la compassion. C’est la racine du dharma parce que les bouddhas donnent les enseignements du dharma en ayant pour seule motivation la compassion pour les autres. C’est la racine de la sangha parce que c’est en écoutant et en pratiquant les enseignements du dharma, qui ont été donnés par compassion, que nous devenons un sangha, un être supérieur.
Mais précisément qu’est-ce que la compassion ? La compassion est un esprit qui, motivé par l’amour, chérit les autres êtres vivants et désire les délivrer de leur souffrance.
Parfois, c’est par égoïsme que nous souhaitons que quelqu’un soit libéré de ses souffrances, c’est assez courant dans les relations affectives, quand celles-ci sont principalement basées sur l’attachement. Si notre ami est malade ou dépressif, par exemple, nous lui souhaitons un prompt rétablissement afin de pouvoir de nouveau jouir de sa compagnie, mais ce souhait est fondamentalement égocentrique, ce n’est pas une vraie compassion. La vraie compassion repose nécessairement sur l’amour qui chérit les autres.
Nous avons déjà un certain degré de compassion, mais elle est très partiale et limitée. Si ceux de notre famille ou nos amis souffrent, nous avons aisément de la compassion à leur égard, mais il nous est bien plus difficile de ressentir de la sympathie pour ceux que nous trouvons désagréables ou pour des inconnus.
De plus, nous ressentons de la compassion pour ceux qui éprouvent une douleur manifeste, mais pas pour ceux qui jouissent de bonnes conditions, et encore moins pour ceux qui commettent des actions nuisibles.
Si nous voulons réellement réaliser notre potentiel en atteignant la pleine illumination, nous avons besoin d’élargir le champ de notre compassion jusqu’à ce qu’elle embrasse tous les êtres vivants sans exception, tout comme une mère affectueuse ressent de la compassion à l’égard de tous ses enfants, que ceux-ci se comportent bien ou mal.
Cette compassion universelle est le cœur du bouddhisme mahayana. À la différence de notre compassion actuelle, limitée, qui dès à présent se manifeste naturellement de temps en temps, la compassion universelle doit en premier lieu être cultivée en nous entraînant pendant une longue période.
Extrait du livre Transformez votre vie par Vénérable Guéshé Kelsang Gyatso.
Le renoncement n’est pas le désir d’abandonner notre famille et nos amis, notre foyer, notre travail et ainsi de suite, et de devenir un clochard. En réalité c’est un esprit qui cherche la libération de la renaissance contaminée et dont la fonction est de faire cesser l’attachement aux plaisirs mondains.
Nous devons apprendre à faire cesser notre attachement en pratiquant le renoncement, sinon il sera un sérieux obstacle à une pratique spirituelle pure. Tout comme un oiseau ne peut pas voler si des pierres sont attachées à ses pattes, nous ne pouvons pas faire de progrès sur la voie spirituelle si les chaînes de l’attachement nous immobilisent.
Le moment de pratiquer le renoncement est maintenant, avant notre mort. Nous avons besoin de réduire notre attachement aux plaisirs mondains en réalisant qu’ils sont trompeurs et ne peuvent pas donner de satisfaction réelle. En réalité, ils ne nous causent que des souffrances.
Cette vie humaine avec toutes ses souffrances et tous ses problèmes est pour nous une excellente occasion d’améliorer à la fois notre renoncement et notre compassion. Ne gaspillons pas cette précieuse opportunité.
La réalisation du renoncement est la grande porte par laquelle nous nous engageons dans la voie spirituelle de la libération, ou nirvana. Sans renoncement, s’engager dans la voie du bonheur suprême du nirvana est même impossible, alors inutile de parler de progresser sur elle. Pour générer et faire grandir notre renoncement, nous pouvons contempler ce qui suit de façon répétée :
Étant donné que ma conscience est sans commencement, j’ai eu d’innombrables renaissances dans le samsara. J’ai déjà eu d’innombrables corps. S’ils étaient tous réunis, ils rempliraient le monde entier, et tout le sang et tous les autres liquides qui ont circulé dans ces corps formeraient un océan. Dans toutes ces vies antérieures, mes souffrances ont été si grandes que dans mon chagrin j’ai versé suffisamment de larmes pour remplir un autre océan.
Dans chacune de ces vies j’ai éprouvé les souffrances de la maladie, de la vieillesse, de la mort, j’ai été séparé de ceux que j’aimais et j’ai été incapable de satisfaire mes désirs. Si je n’atteins pas la libération permanente de la souffrance dès maintenant, je devrai, dans mes innombrables vies futures, éprouver ces souffrances encore et encore.
En contemplant cela, nous prendrons du fond du coeur la ferme résolution d’abandonner l’attachement aux plaisirs mondains et d’atteindre la libération permanente de la renaissance contaminée. En mettant cette résolution en pratique nous pourrons contrôler notre attachement et de cette façon résoudre bon nombre de nos problèmes quotidiens.
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