Chaque aube nouvelle est un peu comme un voyage, un premier voyage…
On a la tête emplie de bonnes résolutions alors qu’on ne sait pas quelles seront les étapes de ce périple, ni quelles seront les expériences que nous aurons à vivre sur le chemin et encore moins, si une fois rentré chez soi, on pourra dire comme La Rochefoucauld, "il y a de belles choses qui ont plus d'éclat quand elles demeurent imparfaites que quand elles sont trop achevées".
Parfois, on part aussi pour répondre à des questions plus fondamentales que l’on est amené à se poser dans toute vie d’homme.
Alors le Voyage, surtout le premier, peut devenir initiatique, voire métaphysique.
La plupart du temps, le voyageur s’aperçoit qu’en partant trouver des réponses, il ne rentre chez lui qu’avec davantage de questions mais toujours sans réponse.
Paradoxalement, le voyage trouve dans la perte de ses certitudes une source de paix, voire de sérénité.
Alors commence le vrai Voyage.
Chaque aube nouvelle est un nouveau matin, qu’il soit d’hiver ou de printemps, plein de promesses ou portant en lui les rêves et les espoirs les plus fous.
Chaque nouvelle année, la trame d’une tapisserie dont on ne saisit pas encore le motif, la note d’une partition musicale pour l’heure inachevée ou encore la touche fiévreuse du peintre sur sa toile tourmentée.
Les années passées nous laissent entrevoir l’œuvre finale mais le voyage n’est pas terminé.
Nous avons encore tant de chemins à découvrir, tant de rencontres à vivre, tant de richesses à partager, tant de voiles à lever sur des questions qui peut-être resteront à jamais sans réponses.
Et si justement ne pas savoir ou douter était l’essence de la Vie, le chemin qui mène au vrai, l’expérience de la Vérité comme dépassement au désespoir, la raison de notre existence pour ne pas être absent à soi-même.
Et si les instants douloureux, les plus grands drames, les tracas quotidiens étaient nos plus fidèles alliés nous conduisant vers un renouveau de compréhension.
Et si nos choix étaient nos lieux d’expériences.
Et si les contraintes menaient aux évidences les plus simples.
Et si la vie était ce frisson qui nous parcourt de la naissance à la mort.
Et si, empruntant le chemin pour ce long Voyage, nous prenions notre envol vers la guérison, le bonheur, à la rencontre de nous-mêmes pour ne plus être à la recherche de quelque chose ou de quelqu’un.
Notre chemin vers la Vérité est un chemin de croix où chaque erreur qui apparaît comme telle amène la conscience à se déchirer et à renoncer à une partie d'elle-même.
Aussi lointaine que soit la destination d’un voyage, le temps d'un séjour, aussi court soit-il, ramène à soi.
Qu'on le veuille ou non, le dépaysement se veut introspectif.
Un voyage rayonne dans l'espace intérieur au gré des découvertes, comme si l'inédit des situations vécues éveillait une partie enfouie de soi.
En ce sens, l'évasion n'est pas une fuite mais le retour à soi-même. Ni retour en arrière, pas plus que projection dans l'avenir, l'évasion, c'est l'espace d'un instant reprendre son souffle.
Chaque année, après sa révolution autour du soleil, suspend son souffle avant de reprendre son périple, laissant une empreinte dans le sillage de notre vie.
Peut-on vivre sa révolution confortablement installé dans son fauteuil ?
La vie est un voyage où l’existence se révèle hors des sentiers battus. Alors que ce soit en empruntant des chemins de traverse ou des chemins buissonniers, en musardant ou en se saisissant d’un roman, c’est toujours prendre rendez-vous avec soi.
Ce que la chenille appelle fin du monde, le sage le nomme papillon…
A toutes et à tous, je vous souhaite de continuer le plus beau des voyages et de vivre l’étonnement du retour !
Belle année 2015 !
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