©DR Le Parisien

Ce 22 mars, à 8h du matin, les sensations sont remontées. Je ne sais pas pour vous, mais elles sont presque palpables. Comme une chair de poule. La température du corps baisse légèrement. Tout est plus froid. Le moral aussi. On se dit que cette fois-ci, c’est plus loin, et ça l’est. Mais ça n’est pas vraiment plus loin. Notre amie Anne-Marie a perdu la trace de ses parents qui partaient en vacances de Bruxelles. Sa mère est réapparue à l’hôpital, son père n’a pas encore été retrouvé. Pas encore été retrouvé…

Ce 22 mars, nous avons toute de suite su comment se sentaient les bruxellois et leurs familles inquiètes. Cette légère avance que nous avons sur eux nous permet d’affirmer que ça va aller. Que passé le sursaut collectif, fédérateur et formidablement créatif des voix qui s’élèvent contre l’horreur, c’est finalement la vie, le train train et la possibilité de se projeter de nouveau dans un monde sain et quotidien qui va prévaloir.

Ce 22 mars, j’ai mesuré le chemin que nous avions parcouru et cette incroyable capacité que nous avions, heureusement, à retrouver de l’insouciance. La terreur en décide autrement, en nous remettant sous le nez, le fait que la vie est fragile, incertaine, accidentelle. Quelques heures plus tard, Barbara Fredrickson que nous attendions bientôt a choisi de ne plus venir en France. Trop dangereux, dit-elle.

Le 23 mars, en réfléchissant tristement, j’ai réalisé à quel point le danger créait de la magie pour ceux qui ont la chance de ne pas avoir été meurtris directement par ces attaques. C’est-à-dire, finalement, pour la majorité d’entre nous. Chuchotons notre gratitude, pour ne pas blesser ceux qui souffrent, mais surtout savourons, réalisons et célébrons tout ce qu’il nous est donné de vivre. Ne gâchons plus, ne nous lamentons pas, nous allons vaciller, mais nous allons aussi retrouver notre équilibre. Nous l’avons déjà fait. Ca piquera toujours, mais ça s’arrangera, aussi.

Ne banalisons jamais le résultat de l’horreur, mais profitons de nos traumatismes pour gagner en confiance en nous, plutôt que d’avoir peur de tout.

Sources : Florence Servan Schreiber

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