ALLERGIQUE AUX POLLENS ?

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Au 5ème siècle avant notre ère, Hippocrate avait déjà identifié l’apparition d’affections saisonnières comme le coryza au printemps. Des allergiques, il y en a donc toujours eu, mais ce qui est nouveau, c’est l’intensité du phénomène. On estime aujourd'hui qu'un quart des Français souffrent de cette affection.

Difficile dans ces conditions de ne pas admettre qu'il s'agit d'un grave problème de santé publique. Et il apparaît clairement que la médecine allopathique n'a pas grand chose à proposer pour le résoudre. Ici encore, c'est l'approche médicale du problème qu'il faut changer. Traiter le symptôme soulage peut-être, mais ne sert à rien, le prévenir est plus efficace. La pharmacopée naturelle est pleine de remèdes préventifs, mais peu de praticiens les connaissent et en général, on préfère vous vendre de la Ventoline...

Des milliards de milliards de « spermatozoïdes » volants

Ce qui est troublant, c’est que chaque année, nous sommes de plus en plus nombreux à souffrir quand les « spermatozoïdes » des plantes se mettent en quête « d’ovules » (le pistil). Depuis les années 80, la proportion de Français touchés par ce mal saisonnier a plus que doublé.

Et ce n’est qu’un début car le pic ne sera atteint qu’à la mi-avril : en cette période, on peut être confronté certains jours à plus de 10 millions de grains de pollen à la fois !

Le changement climatique aggrave les allergies

En plus, la période des pollens s’allonge avec le changement climatique. Comme cette année, elle a débuté dès la fin de l’hiver, dans un fort redoux entre deux épisodes de neige improbables. Les premières alertes ont été lancées dès la mi-février. Il ne s’agit pourtant là que de la saison des arbres. S'ensuivront la saison des graminées puis celle, dans l'été, des herbacées. Le tout se termine de plus en plus tard, en septembre ou octobre.

Alors on va vous dire que c’est la faute à la nature. Mais n’est-ce pas là une faute de l’homme, qui en plante de plus en plus notamment dans les villes, les résidences ? L’homme diffuse sans s’en rendre compte ses propres poisons et l’emploi exclusif et massif de certaines espèces forment de véritables murs de pollens dans notre environnement.

Des milliers de kilomètres entre vous et l'allergène

Même la déforestation participe au phénomène en provoquant la prolifération des graminées sur les zones en friche. Or sans doute ne le savez-vous pas mais vous pouvez développer une allergie à un pollen d’arbres qui se trouvent à des milliers de kilomètres de chez vous : on éternue aux pollens d’arganiers du Maroc jusqu’à Montpellier et aux pollens français jusque dans le Sahara !

Ce qui était parfaitement supportable dans un environnement équilibré devient nocif, c’est aussi simple que ça.

Des pollens « mutants »

Mais si le phénomène prend des proportions démesurées avec de plus en plus de pollens impliqués, c’est aussi en raison de la pollution. Les spécialistes les plus honnêtes vous le diront : la pollution de l’air modifie la composition de certains pollens et les rend plus agressifs. C’était un facteur aggravant des allergies, aujourd’hui c’est aussi un facteur de risques.

Ensuite, les particules protéiques des pollens se « collent » aux particules fines, de diesel principalement, ou d’ozone. Ces pollens modifiés, mutants, bapitsés « polluènes », pénètrent plus profondément dans l’arbre bronchique puis dans nos intestins.

Endormir vos défenses n’est pas la solution...

Les médecins, allergologues et autres pneumologues, ont toute une série de solutions toutes faites pour soulager ou supprimer ces allergies :

1.    D’abord on vous dira d’évincer les allergènes. Pas simple, sauf à rester enfermé chez soi, ce qui en cette saison est contraire au bon sens.

2.    Ensuite on vous prescrira des antihistaminiques. Des médecins n’hésitent pas à en prescrire toute l’année à leurs patients. Il n’y a aucun danger, disent-ils. Sauf que ces médicaments ont une fâcheuse tendance à vous ensuquer et à provoquer des somnolences propices à toutes sortes d’accidents. On les utilise d’ailleurs comme somnifères.

3.    Si le problème dure et gêne trop, vous serez amenés à prendre des corticoïdes locaux, là aussi « sans danger ». On se demande pourquoi il faut éviter de les utiliser plus de 3 mois et pourquoi ils provoquent des croûtes ou des brûlures au nez...

4.    Si vous êtes intraitables, ou si vous préférez le confort, vous pouvez aussi vous faire désensibiliser. La désensibilisation se pratique maintenant comme on met une lettre à la poste. Ce traitement sublingual n’est pas non plus sans effets indésirables : démangeaisons, sensation de brûlure des lèvres ou de la bouche, gonflement de la langue, coliques avec diarrhées et même rechutes sérieuses...

Parfois, l’allergie bascule dans l’asthme : vous êtes bons pour la ventoline et la bécotide, qui créent souvent une dépendance à vie...

Tous ces traitements ne font qu’effacer les symptômes en court-circuitant le système immunitaire, en le modifiant, en l’endormant. Mais est-ce bien la solution quand notre corps ne sait plus se défendre ? Non : ces symptômes locaux ne sont que la manifestation d’un profond malaise immunitaire qui appelle d’autres réponses que des pansements de fortune.

Comment ne pas devenir allergique dès la naissance

Du point de vue scientifique, le système immunitaire du nouveau-né est dominé par les lymphocytes Th2 : ces derniers favorisent la production de protéines impliquées dans l’allergie avant de s’orienter vers une activité de lutte contre les infections. Mais pour cela, on observe qu’il est préférable que l’organisme soit invité dès les premiers mois à réagir au contact d’agents infectieux. Aucune étude ne l’a prouvé précisément mais plusieurs enquêtes ont démontré indirectement l’intérêt de ce contact : les enfants en crèche par exemple ont plus d’infections mais moins d’allergies ; les bébés nés par césarienne font plus d’allergies car ils n’ont pas été en contact avec les germes vaginaux ; les prématurés, confinés dans des couveuses stériles, présentent une grande susceptibilité immunitaire...

Saupoudrer le berceau de poussières...

Dans certaines tribus africaines, nous rappelle le médecin aux pieds nus Jean-Pierre Willem, il est de coutume de collecter le maximum de poussières avant la naissance d’un enfant. Dès la naissance, on « saupoudre » alors le berceau de ces poussières pleines de pollens et d’acariens afin que le bébé soit en contact direct avec elles pendant qu'il est encore allaité par sa maman qui, elle, est protégée. C’est une façon de rendre l’enfant plus fort, plus résistant en éduquant son système immunitaire.

Tout se joue avant la première année de vie

Le meilleur moyen d’avoir des enfants et plus tard des adultes non allergiques, c’est d’abord de bien se comporter avant, pendant et peu après leur naissance :

Accoucher normalement, en évitant si possible une césarienne. C’est de cette façon que le bébé capte par voie aérienne les bonnes bactéries de la flore vaginale de sa maman à partir desquelles il va ensemencer sa propre flore et construire son système immunitaire.
Allaiter pendant 6 mois : le lait maternel assure l’immunité au bébé, ce qui n’est pas le cas du lait maternisé. Les protéines natives du lait maternel sont anallergéniques. Ce lait sans équivalent contient des immunoglobulines à raison d’1 à 2 g par litre (et beaucoup plus les premiers jours dans le colostrum), des protéines fournissant des anticorps. Il transmet l'expérience immunitaire de la maman au bébé.
Eviter l’abus d’asepsie. Evitez de tout nettoyer frénétiquement, de faire briller les sols notamment avec des détergents chimiques violents que bébé ingurgitera forcément en se suçant les doigts.
Attention au miel

On l’oublie mais le miel et la gelée royale (connue pour leurs vertus immunomodulantes ) peuvent aussi, paradoxalement, provoquer de violentes réactions chez les personnes les plus sensibles. Ces substances nobles préparées à partir de sécrétions d’hyménoptères, de pollens et de sucre peuvent contenir jusqu’à 10 000 grains de pollens par gramme !

Cinq solutions préventives qui marchent aussi dans l'urgence

Les antiallergiques chimiques présentent, on l’a vu, des inconvénients et n’empêchent pas les allergies de revenir. Voici donc quelques solutions plus naturelles (qui ne vous exonèrent pas d’utiliser abondamment du sérum physiologique en lavements de nez et d’yeux). Ces solutions agissent au niveau des muqueuses respiratoires mais aussi intestinales. Elles ont souvent des effets immédiats chez les personnes qui sont en plein épisode allergique, mais elles sont beaucoup plus efficaces si on les emploie avant même l'apparition des symptômes.

-    La quercétine est très efficace pour réduire les symptômes (démangeaisons, éternuements...). Cet antioxydant a la propriété d’inhiber la production d’histamine et de cytokines. On l’associera avec de la vitamine C et de la bromélaïne pour de meilleurs résultats.

-    Un remède de la pharmacopée chinoise vieux de 4 000 ans peut aussi vous venir en aide. Yu Ping Feng Wan, c’est son nom, est tout indiqué en cas d’allergie, de rhume des foins, d’aversion pour les courants d’air et la poussière.

-    Chez certains, l’huile essentielle d’estragon peut suffire. C’est un ami allergique qui vient de me le rappeler. Il a testé un jour cette solution simple, et ça marche ! Une goutte de cet antiallergique de terrain et anti-inflammatoire sur un mouchoir en cas de crise suffit parfois.

-    La nigelle est aussi une plante intéressante en saison : ses graines renforcent les défenses naturelles et atténuent les allergies. Entières ou fraîchement moulues, elles s’utilisent comme du cumin ordinaire ou du poivre et sont vendues un peu partout (sous le nom de « black onion seed » parfois). Vous pouvez également assaisonner vos salades avec de l’huile de nigelle alimentaire.

-    Enfin, il faut mentionner l’extrait de papaye fermentée qui dégoupille rapidement les phénomènes inflammatoires et le stress oxydant associé.

Mettez de l’huile dans vos rouages intestinaux

L’une des meilleures préventions qui soient passe par la consommation d’huile de poisson. La baisse de consommation d’oméga 3 en Occident explique d’ailleurs en partie la moindre imperméabilité des muqueuses. Or la santé de notre système immunitaire passe d’abord par nos intestins où se loge une grande partie de nos défenses, notamment sur les plaques de Peyer. Dans ce domaine, je vous conseille le top du top : l’huile de krill.
Le krill est un minuscule crustacé qui se nourrit de phytoplanctons. Plusieurs études ont montré que l'huile de krill renforce les muqueuses, équilibre les réactions de l’organisme et aide au bon fonctionnement du système immunitaire en renforçant la qualité de ses membranes cellulaires et en contrôlant les excès inflammatoires. Il est aussi riche en antioxydants qui éradiquent les radicaux libres sur les sites d’irritation.

Vous pouvez aussi consommer de l’huile de Périlla. Les graines de cette plante contiennent une très forte proportion d’oméga 3. L’huile que l’on en tire agrémentera agréablement vos salades tout en favorisant votre immunisation.

Des thérapies sur mesure pour les plus curieux

Pour les plus curieux d’entre vous, il existe aussi des méthodes spécifiques pour calmer et réharmoniser le système immunitaire.
C’est par exemple la méthode Gesret, très efficace aussi devant l’asthme : il suffit de quelques séances chez un bon praticien (vous en trouverez ici). Ce n’est pas un hasard si cette approche privilégie l’origine viscérale des allergies et de l’asthme !
Autre exemple : la méthode NAET, une approche originale qui passe par un travail sur les flux énergétiques et qui a été validée cliniquement aux Etats-Unis. Encore un bon moyen de « réinitialiser » son système immunitaire devant les nouveaux risques. Vous voulez en savoir plus ? Je vous renvoie vers cet article détaillé (ici).

Prenez soin de vous,

 Dominique Vialard

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