Depuis les années 70, on offre des programmes tels que la méditation et le yoga dans les prisons – par contre, ces mesures sont à l’essai et ne sont pas utilisées couramment. Mais quand même c’est un début.

En 1993, a eu lieu l’expérience qui a lancé un mouvement évolutif pour les prisons, Kiran Bedi, une femme extraordinaire était inspectrice générale de la prison Tihar, en Inde cherchait une solution face à la violence quotidienne. La population de cette prison était de 10 000 hommes – dont 9 000 en attente de leur jugement. Par exemple, les prisonniers pouvaient faire six ans de prison avant de recevoir leur sentence qui pouvait être d’un an. Le niveau de stress était excessivement élevé et les bagarres explosaient à tout moment.

Madame Bedi a demandé à S. N. Goenka, créateur des centres de méditation Vipassana, de  leur enseigner la méditation Vipassana. Cette expérience touchante a été documentée dans le film Doing Time Doing Meditation (1997).

La logistique était compliquée, d’abord parce que les retraites durent dix jours et que Goenka n’était pas prêt à faire de compromis et transformer son programme. Ensuite, la retraite se passe dans le silence et qu’en plus, les enseignants doivent résider sur place. Ce n’est pas évident d’installer des salles de méditation dans les prisons – ce ne sont pas des endroits tranquilles et inspirants.

En plus, la question était de savoir si les prisonniers pourraient s’assoir et pratiquer la méditation consciente pendant dix jours – ce qui n’est facile pour personne.

Les effets positifs

Les résultats ont dépassé les attentes, si bien, qu’au moment du tournage, ils en étaient à leur troisième retraite intensive et celle-ci comptait 1 000 prisonniers-méditants sans qu’aucun événement dramatique ne survienne. À partir de cette expérience et d’autres qui ont suivi, l’Inde a reconnu la méditation Vipassana comme étant le meilleur moyen de réhabilitation des prisonniers. Depuis ce temps dans cette institution, deux retraites de dix jours sont tenues à chaque mois.

Vivre en prison est stressant et l’usage de la drogue et de l’alcool est courant. La pratique de la méditation est efficace pour :

Réduire les actes impulsifs, les agressions et la violence, les infractions aux règlements et le récidivisme

Aider les prisonniers à développer un style de vie plus équilibré et à développer des qualités comme la confiance en soi

Éveiller chez les prisonniers l’observation de soi

En plus, si les gardiens prennent aussi des cours, les relations entre les prisonniers et leurs geôliers s’améliorent grandement.

Constructif pour ceux qui seront libérés

De tels projets préparent les prisonniers pour leur remise en liberté. Vipassana veut dire voir clairement, si les prisonniers par la pratique de ce type de méditation en viennent à voir la réalité telle qu’elle est et à calmer leur mental – ils ont de bonnes chances de trouver un sens à leur vie lorsqu’ils seront libérés.

Mais ceux qui sont condamnés à vie

En 2007, The Dhamma Brothers, a été tourné par Jenny Phillips, dans la prison Donalson à sécurité maximum, dans l’état de l’Alabama, aux États-Unis. La vie à l’intérieur cette prison n’est pas rose. Les bagarres à coups de couteaux et les meurtres sont courants.

L’expérimentation devait être une retraite de dix jours selon la tradition Vipassana, telle qu’enseignée par S. N. Goenka.

Les résultats ont été observables. Entre autres, les prisonniers après leur retraite étaient plus en contrôle de leur colère et de leurs comportements impulsifs et ils avaient une meilleure conduite en groupe. Avec ce groupe, les mesures disciplinaires ont diminué de 20% grâce à l’amélioration de leur conduite.

Les guerres de religion ne sont pas nouvelles, l’aumônier de la prison s’est plaint de perdre de ses ouailles au profit de la pratique de la méditation – donc, le programme a été arrêté et les prisonniers n’ont plus eu le droit de méditer. On se croirait dans un film hollywoodien.  Mais la fin est intéressante parce que les prisonniers qui avaient participé à la retraite ont écrit pendant quatre ans à Jenny Phillips et l’administration de la prison a finalement décidé de la faire revenir pour qu’elle termine son film.

Comment se déroule une retraite

La pratique de la méditation Vipassana développe la capacité de prendre conscience et d’observer les émotions, les pensées, les désirs et les impulsions à mesure qu’ils font surface et de les laisser passer tout simplement. Cette technique enrichit le monde intérieur des individus et leur permet de soigner des blessures profondes.

Les personnes qui participent à une retraite Vipassana s’engagent à ne pas mentir, voler, tuer, utiliser des drogues. Elles garderont silence pendant toute la retraite. Par contre, elles pourront parler discrètement avec leur enseignant concernant la pratique comme telle.

Ensuite, ils méditeront pendant dix heures chaque jour – ceci est divisé en sessions d’une heure. Les trois premiers jours, la concentration est mise sur l’observation du souffle qui passe dans les narines.

À partir de la quatrième journée, les méditants observent les sensations corporelles et les pensées qui y sont associées. Ils expérimentent le témoin qui observe sans jugement, souvent, des émotions ou des souvenirs refoulés remontent à la surface. Le fait de pratiquer intensément pendant dix jours permet de se détacher de pensées, comportements ou compulsions. Les gens peuvent enfin se sentir libre et sereins.

Enfin de l’espoir

Depuis les dernières 25 années, des retraites de dix jours de méditation Vipassana ont été offertes en Inde, au Myanmar, en Taiwan, en Nouvelle Zélande, en Mongolie, en Thaïlande, en Angleterre et aux États-Unis. Les méditants affirment que ces retraites ont changé leur vie.

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