L'anesthésie affective et l'enfermement en soi-même sont des expériences beaucoup plus communes qu'on ne veut bien l'avouer. Car, pour la plupart, nous ne croyons pas, ou plus, à la possibilité d'un amour véritable, vivant, puissant sans être dévorant. Et ce n'est pas l'idéologie de l'amour tel que l'a enseigné un certain christianisme qui peut nous être d'un quelconque secours : il nous emprisonne au contraire dans une relation mortifère. Lytta Basset nous montre pourtant qu'existe en chaque personne une étonnante réceptivité à l'amour, prête à s'épanouir dès lors que l'on consent à accueillir le manque comme une bénédiction. L'amour qui se sait indigent laisse la place à un " souffle de vérité " qui déstabilise, mais pour venir à bout des confusions, blocages et ressentiments. Il mène alors à la découverte d'une " part de feu " en soi dont on ne savait rien. Ce feu, ce souffle qui traversent tout être humain, sont ceux dont parle l'Évangile. Nous sommes invités à nous y exposer, hors de toute contrainte sociale, morale ou religieuse, pour accéder à des relations affectives fécondes.
Biographie de l'auteur
Lytta Basset, professeure de théologie protestante en Suisse, a publié de nombreux essais chez Albin Michel, ainsi qu'un témoignage, Ce lien qui ne meurt jamais (2007). Avec ce nouveau livre où elle s'implique tout entière, elle inaugure un genre littéraire nouveau, au croisement de la psychologie, de la spiritualité et de l'éthique.