Cet article vise à vulgariser et à résumer de nombreuses informations sur le Tantra. 

Les pratiques tantriques sont probablement nées en Inde et le Tantra a été largement influencé par les traditions védiques. Beaucoup de concepts qu'il véhicule se retrouvent, notamment pour ce qui est de la compréhension de l'univers dans la tradition védique, le Yoga, et même l'Ayurveda.

Il n'y a pas un tantra mais des tantras. A l'origine, les tantras (tissage en sanskrit et par extension, traité) sont des traités proposant des enseignements sur la vie et l'univers. Dans l'un des plus fameux, le Vijnana Bairhava Tantra Shiva transmet à sa consort Shakti, 112 méthodes susceptibles de lui permettre d'atteindre la réalisation. Par extension également, on a nommé tantras, les différents types de pratiques  et méthodes qui en ont découlé. Il y a autant de Tantras que d'écoles et les pratiques sont nombreuses et multiformes. Elles convergent toutes toutefois vers le principe métaphysique de la non dualité : rien n'est bon ou bien, rien n'est mal ou mauvais, seule compte l'expérience. Seule compte la transcendance, c'est à dire l'au delà de la dualité.

 Le Tantra a pris son essor en Inde il y a environ 2000 ans et s’est propagé vers le Tibet pour influencer le bouddhisme. Il a connu son apogée autour de l’an 1000 avec Abinavagupta (auteur du Tantraloka),  et les maîtres Naropa et Tilopa . Au Tibet il est devenu le véhicule  "Varjaryana" du bouddhisme Tibétain. Il est demeuré présent dans la tradition bouddhiste. Il a plutôt décliné en Inde où il a récemment été reformulé puis propagé vers l' Occident par le maitre illuminé « Osho »  sous la forme de ce qu'on a appelé le Néo-tantra. Il existe toutefois encore en Inde sous sa forme traditionnelle avec, entre autres et par exemple, les Aghori ( sadhus indiens qui vivent et méditent sur les champs crématoires afin de mieux connaître la mort) .

Certains distinguent deux voies principales dans les courants du tantrisme : la voie de la main droite, Dakshinachara , qui n’utilise pas la sexualité dans ses pratiques. Elle s’assimile à un yoga traditionnel « Kundalini Yoga » ou «Krya yoga », tout en développant une métaphysique absolument en ligne avec les principes de la non-dualité.

 La voie de la main gauche  ou Vamachara peut quant à elle  utiliser la sexualité dans ses pratiques mais de manière relativement marginale : c'est bien loin d'en être le dogme.

 Dans ces deux voies, le Tantra réalise l’union entre le masculin et le féminin, entre Shiva qui représente la conscience universelle et Shakti qui représente l’énergie. Cette union est la métaphore de la mise en mouvement de la conscience, moteur de l'expansion. C'est également par elle que le tantrika pénètre cette dimension au delà de la dualité des opposés, à cet endroit même où l'âme individuelle peut fusionner avec l'âme universelle ou cosmique.