Madrid (heure d'été)),

«Ce millénaire sera celui de la robotique»

Cette Affirmation lancée par Jean-Paul Laumond, roboticien au CNRS et enseignant au collège de France, doit elle nous conduire à relire Isaac Asimov et son opus " Le grand Livre des Robots"  pour voir de quoi notre futur et surtout celui de nos enfant sera fait.

Une Interview de Jean Paul Laumond dans Libération, amène des éléments de réponse.

Humanisme des temps modernes ? La robotique fait son entrée au Collège de France où le roboticien (CNRS) Jean-Paul Laumond y tient depuis janvier une chaire dédiée.

Comment définiriez-vous la robotique ?

La robotique traite du rapport que peut entretenir avec le monde réel une machine qui bouge et dont les mouvements sont commandés par un ordinateur. Elle se distingue en cela de l’informatique.

Avec son entrée au Collège de France devient-elle un savoir, une science ?

La robotique est souvent vue comme une discipline intégrant des savoir-faire technologiques. Ce n’est pas le cas. En cinquante ans d’existence, un corpus scientifique s’est dessiné. La robotique est reconnue comme porteuse d’un savoir en train de se faire, conformément à la devise du Collège : «Docet omnia» («enseigner toute chose»). Après la révolution informatique du XXe siècle, ce millénaire s’ouvre avec une véritable révolution robotique.

Le robot va-t-il entrer dans notre quotidien avec les robots de services, comme l’affirme Bruno Bonnell en parlant de «robolution» ?

On en parle au futur mais les robots sont déjà là ! Dans la fabrication automobile, dans le secteur médical pour des opérations délicates, dans les métros automatisés, comme sur la ligne 14 du métro parisien par exemple…

Les robots auront-ils une forme humaine ?

Oui. Il est indispensable qu’une machine ait une forme humanoïde pour être un minimum autonome dans des environnements conçus pour l’homme, et pouvoir effectuer plusieurs tâches. La machine devra avoir une forme anthropomorphe (deux bras, deux jambes) pour pouvoir monter les escaliers, ouvrir une porte… Mais cela ne signifie pas qu’elle devra ressembler physiquement à l’homme.

Pour vous, «l’analogie entre l’homme et le robot humanoïde est une question passionnante et dangereuse». Pourquoi ?

Elle est passionnante parce que s’intéresser aux robots humanoïdes, c’est s’intéresser aux capacités d’autonomie d’un système anthropomorphe, donc également de l’homme. Elle peut être dangereuse car on est rapidement piégé par l’usage des mots ; par exemple, rien ne permet, en l’état actuel des connaissances, d’envisager l’idée même d’une machine «consciente». Une chose est sûre : si le robot peut permettre de tester des hypothèses dans des recherches que l’on mène sur le vivant, il ne peut nullement les valider.

Le robot à forme humaine est un tabou en Occident, contrairement à l’Asie…

On peut remonter à Hephaïstos, au golem, à Gepetto… Il y a l’apparente angoisse occidentale du rapport à la créature qui va prendre vie, qui a un caractère démoniaque. C’est dans notre culture, contrairement au Japon, empreint d’animisme. Les Japonais n’ont pas de problèmes métaphysiques. Mais y a-t-il vraiment un tabou ? Un enfant ne se pose pas toutes ces questions devant une poupée qui bouge et parle toute seule. Et nous-mêmes, adultes, avons une grande plasticité pour intégrer à notre quotidien des nouvelles technologies.

 

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Réponses à cette discussion

Pas Vraiment une réponse, mais la suite sur un autre article concernant la Robotique...

Robot humanitaire

ENQUÊTE Démineur, secouriste, infirmier ou assistant social, au Japon le robot vole au secours de l'homme.

Par MICHEL TEMMAN Tokyo de notre correspondant

Automne 2005. Dans un coin de montagne, quelque part en Afghanistan, une araignée géante (4 mètres de haut, 900 kg), de la taille d'une voiture, titube. S'arrête. Reprend sa route à coups d'«enjambées» de 50 centimètres. S'immobilise de nouveau. Sous ses pattes métalliques, son radar a détecté une mine antipersonnel. Ses fonctions préprogrammées entrent en action. En quelques instants, l'engin est désamorcé. L'araignée s'écarte. Et repart à la recherche d'une autre mine. Vision du futur, mais plus tout à fait un rêve. Conçue par le professeur Kenzo Nonami, de la faculté d'ingénierie de l'université de Chiba, à 60 kilomètres au sud-est de Tokyo, Comet III (c'est son nom) a vu le jour au printemps 2003. C'est le dernier-né d'une série d'automates très spéciaux apparus dans les laboratoires nippons. Il devrait entrer en action ces prochains mois en Afghanistan, dès que les gouvernements afghan et japonais auront donné leur feu vert.

Deux antennes. Un robot de plus, dira-t-on. Sauf que Comet III est destiné à aider l'homme dans des situations difficiles et dangereuses. Détection de mines, désamorçage, exploration des décombres d'un tremblement de terre... Kenzo Nonami en est persuadé : «Les humains ne devraient pas accomplir de tâches dangereuses.» Grâce à ses senseurs et ses microprocesseurs, Comet III est autonome. Il analyse le terrain, se déplace comme il l'entend et démine à son rythme. Dressé sur ses six «pattes», il fonctionne à l'essence. Particularité clé : ses deux antennes. L'une lui permet, grâce à son radar et des signaux connexes, de détecter le métal enterré. L'autre marque l'emplacement de la mine et délimite son contour. Le robot-araignée est non seulement agile, il agit aussi très vite. En une heure, il peut «nettoyer» un champ de mines de 1 500 mètres carrés.

Dans un Japon en quête de respectabilité sur la scène internationale, les robots démineurs sont à la mode. Des chercheurs de l'Institut des technologies de Tokyo ont mis au point un autre détecteur de métal flanqué de deux mini-véhicules télécommandés, commercialisé 1 million de yen (7 500 euros). Au Nicaragua, en Afghanistan ou au Cambodge, des robots-araignées nippons, versions antérieures de Comet III, ont déjà épaté les populations locales. Au rythme actuel, le déminage pourrait bientôt ne plus être une affaire d'hommes courageux mais d'automates. Des robots coiffés du casque bleu de l'ONU ? «Vers 2010, très certainement», prédit-on dans les laboratoires de Tokyo. Sur le créneau du déminage (régi par la convention d'Ottawa de 1997 qui bannit l'usage des mines antipersonnel), la machine capable de voler au secours de l'homme est une priorité des programmes de recherche nippons. Faire disparaître une à une les 100 millions de mines disséminées ici ou là prendrait des décennies. Tâche ingrate et dangereuse pour l'homme, mais jeu d'enfant pour le robot-araignée.

Les pères de ces robots humanitaires, comme Shigeo Hirose, professeur à l'Institut des technologies de Tokyo, sont catégoriques. Encore quelques années et nos amis robots «seront capables de sauver des vies». Dans un Japon qui abrite plus de 50 % des 756 000 robots industriels en activité sur la planète, universités et instituts de recherche, dotés de très gros budgets ­ en particulier par le Meti (ministère de l'Industrie) ­ rivalisent d'ingéniosité et de rapidité pour développer la robotique humanitaire. «Le débouché économique est certain», dit-on à l'université de Tsukuba. Illustration de cet engouement : les 2 et 3 août a eu lieu à Toyonaka (préfecture d'Osaka) le troisième concours en un an des «robots de secours.»

Souryu (le Dragon bleu), robot-serpent de 1,16 m, glisse sur les gravats, décombres et terrains accidentés à la recherche de victimes. Ces robots auxiliaires de l'humain, démineurs, secouristes ou infirmiers, sont certes peu kawaï (mignons). Mais très efficaces. A l'université de Tsukuba, au nord de Tokyo, le programme Humanoïd Robotic Project, financé par l'Etat nippon à hauteur de 40 millions de dollars, et porté par dix universités et dix groupes industriels, a donné naissance à HRP2 (1,60 m), déclinaison de la robotique humanoïde classique. Mais, à la différence de son concurrent Asimo (Honda), HRP2, marcheur quasi autonome et plutôt élégant, est un «assistant social» : il a été conçu pour secourir et venir en aide. Equipé d'un système de vision stéréoscopique, il peut se déplacer sur des terrains accidentés, les analyser et conduire des missions de sauvetage. «HRP2 ne peut pas aller chercher un blessé sous des décombres ni le ramener. Pas encore. En revanche, il peut aller loin dans l'exploration et l'analyse d'un terrain hostile», explique-t-on à Tsukuba. Son directeur de programme n'est qu'autre que Hiroshita Inoue, une autorité dans le cercle fermé de la science bionique et robotique.

Une relation privilégiée. Le Japon des années 70 était fan de Tetsuwan Atom (Astro Boy) et du chat-robot Doraemon. Il y était déjà question de robots autonomes capables d'épauler les secours dans les décombres d'un séisme, d'un d'attentat terroriste, voire sur un site pollué ou contaminé. De miniatures à chenille se faufilant dans des débris. En 1976, Shigeo Hirose avait mis au point son concept du robot-araignée. «Il y a dix ans, il a créé un robot capable de rouler sur un sol glissant et de marcher sur un terrain accidenté», rappelle un ingénieur. Depuis, le Japon a replongé en force dans l'univers de la robotique. «Aujourd'hui, chaque université japonaise abrite au moins un laboratoire de robotique. Cette évolution a été possible car les Japonais ont une relation privilégiée à cette discipline. Non seulement les robots ne les effraient pas, mais ils se sentent proches d'eux ! C'est dans ce contexte que la robotique au service de la société est devenue un thème à la mode», observe Philippe Codognet, attaché aux nouvelles technologies à l'ambassade de France à Tokyo.

A Ground Zero. Certes, le succès commercial du robot-chien de compagnie Aïbo a été à la fois le catalyseur et le déclencheur du phénomène. Mais d'autres raisons expliquent les tendances récentes de la robotique nippone. Comme le choc du tremblement de terre de Kobé qui, le 17 janvier 1995, fit 6 440 morts, 40 000 blessés, et détruisit 250 000 habitations. La lenteur des secours avait provoqué la mort de milliers de personnes. Parmi les 35 000 résidents de Kobé bloqués durant des heures sous des décombres, beaucoup n'avaient pu être secourus à temps. D'après Satoshi Tadokoro, responsable d'International Rescue System Institute, et professeur associé à l'université de Kobé, «l'objectif de la recherche robotique depuis Kobé est d'aider à sauver des vies». Depuis 1996, un grand nombre de petits robots secouristes, téléguidés ou autonomes, équipés de caméras, sont apparus partout dans l'archipel. Quelques jours après les attentats du 11 septembre à New York, des chercheurs nippons sont partis sur place avec des robots secouristes dans leurs valises. Une équipe a assisté les secours new-yorkais en déployant dans le chaos de Ground Zero un mini-robot à roue équipé d'une caméra. Circulant à vive allure et agilité dans les décombres, il leur a fourni des informations clés.

La robotique japonaise a également accompli des progrès considérables dans l'assistance médicale. Un institut de recherche de Tokyo a mis au point des chaises roulantes intelligentes qui jouent un rôle d'interface entre le malade et son environnement. Dans la «Robotic Room» de l'hôpital de l'université de Tokyo, grâce à un système de caméras et de capteurs sophistiqués, un long bras robotisé assiste 24 heures sur 24 un patient paralysé, lui servant le thé, allumant et éteignant la télé... La dernière prouesse de cette niche du futur s'appelle Hal (Hybrid Assistive Leg), programme révolutionnaire développé à l'université de Tsukuba pour mettre au point des «exosquelettes», c'est-à-dire des surprothèses, ou articulations robotisées, qui aident l'humain à bouger et se déplacer.

En fait, la robotique nipponne connaît une telle ébullition que les robots de demain semblent déjà là. Le terme «robot» serait-il d'ailleurs dépassé ? Atsushi Koshiyama le pense. Cet ingénieur surdoué de Sony est le jeune concepteur de «Q» (La Sphère). Une sorte de ballon de football électronique, concentré de microprocesseurs et de matériaux intelligents, qui se meut tout seul, réagit aux sons, à la voix et à la température du corps humain. Il peut filmer, enregistrer, prendre des photos, analyser ce qui l'entoure, afficher du texte tout en tournoyant sur lui-même et modifier la couleur de ses yeux et écrans. Ses capteurs et microprocesseurs sont amovibles. «Ce n'est plus un robot, affirme Atsushi Koshiyama, mais une créature électronique autonome et intelligente».


Bonsoir à Tou(te)s
Tout à fait Thierry! Non, tout à fait ... Chère Karen,
La science fiction d'hier, est la réalité d'aujourd'hui.
Et que c'est effrayant pour les peureux, tout en étant enthousiasmant pour les valeureux.
Reste, les risques inévitables !
Inévitables : qu'on ne peut pas éviter !
Donc, demain nous ne serons pas plus intelligents qu'aujourd'hui, pour ne pas faire les mêmes erreurs!?
Ca promet des lendemains qui ... ne chanteront pas, si, en ce cas ce sera les trompettes de l'apocalypse qui tonnerons.

Quant au titre : «Ce millénaire sera celui de la robotique» !
En voila une nouvelle religion (secte si c'est un petit groupe)!
Millénaire, ne serait ce pas un peu, beaucoup présomptueux !?
Dans cent ans, où en seront nous !?
Peut être que l'Homme aura découvert qu'il n'est qu'un robot biologique au sein de la matrice !?
Et que dans la matrice il n'y a de place pour les saints.
Le démurge : un apprenti sorcier.
Quand à Dieu, après avoir été sur un nuage, jadis, maintenant : ci gît , au-delà de l'infini, l'illusion des créations abrutis faute de science (voir Bible).
.. C'est "robotiquement" effrayant !!!

Puisqu'il y des amateurs...la suite. (Il y en aura pour tout le monde)

INTERVIEW | 30 avril 2012

«Les robots vont nous libérer sexuellement»

 

Pour la sexologue néo-zélandaise Michelle Mars, des prostitué(e)s androïdes vont bouleverser notre manière d'aborder les questions de sexualité.

 

Quartier rouge d’Amsterdam, 2050. Entre deux vitrines de femmes qui se déhanchent, un club un peu particulier ouvrira peut-être ses portes: le «Yub-Yum», avec, à l’intérieur, des prostitué(e)s... robots, prêt(e)s à satisfaire tous les désirs des clients.

C’est le point de départ d’un article, paru dans la revue scientifiqueFutures, de Ian Yeoman, un chercheur néo-zélandais de l’Université Victoria spécialisé dans le tourisme, et de la sexologue Michelle Mars. Pour cette dernière, au-delà des questions de prostitution, les robots vont bouleverser notre manière d'appréhender les questions de sexualité.

Le sexe avec des robots est-il inévitable?

Oui. Les femmes ont déjà des relations sexuelles avec des robots depuis plus d’un siècle. Les docteurs à la fin du XIXème siècle traitaient l’hystérie en les masturbant, mais ils ont décidé que cela prenait trop de temps manuellement, donc ils ont inventé les godemichets vibrants. Aujourd’hui, certaines femmes ne peuvent pas avoir d’orgasme sans eux. Mais, dans quelques années, si je peux choisir entre un gode vibrant d’un côté et le robot David incarné par Michael Fassbender dans le nouveau film  Prometheus de Ridely Scott, je choisis le second.

Si les prostituées deviennent des robots, assisterons-nous à une légalisation, voire une banalisation de la prostitution?

L’histoire de la prostitution est très ancienne. Vendre son corps n’a pas toujours été aussi méprisé qu’aujourd’hui. Nous vivons dans une société très répressive. L’humanité a oublié ou décidé d’oublier de nombreuses connaissances sur le plaisir sexuel.

En tant que chercheuse, j’ai eu le temps de faire des recherches sur ce sujet, cela a considérablement changé ma propre vie sexuelle. Mais apprendre à avoir du plaisir est compliqué, surtout quand il n’y a personne pour vous l’expliquer, surtout dans une société où la moitié des gens veulent du plaisir de manière instantanée et où l’autre méprise ça. Si nous avons des robots que l’on peut programmer sur ces questions, cela sera beaucoup plus aisé d’apprendre aux gens à prendre du plaisir..

Et puis leur peau sera résistante aux maladies et aux bactéries. Les travailleurs sexuels pourront aussi être assistés par des robots, ce qui les rendra moins vulnérables à l’exploitation et à la pression d’avoir des relations à risques.

De nombreux clients fréquentent des prostitués car ils cherchent du sexe, mais ils veulent aussi aussi une écoute, de la tendresse. Un robot pourrait-il jouer ce rôle?

Jusqu’à un certain point, mais les robots seront comme des nouveaux membres d’une société, venus d’ailleurs. Tout le monde ne voudra pas avoir des relations avec eux.

Les robots seront-ils capables de reproduire un comportement sexuel excitant pour les humains?

Les robots vont nous libérer sexuellement. Ils vont nous apprendre à comprendre nos excitations, et ce processus de libération personnelle sera bon pour tout le monde.

Coucher avec un robot, est-ce tromper?

Oui et non. C’est une question d’éthique personnelle. Certaines personnes ne supportent même pas que leur partenaire regarde quelqu’un d’autre. Cela ne changera pas.

 

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