" Dialogues avec l'ange "

(par Gitta Mallasz - scripte des dialogues)

" Ce livre est le compte rendu d' une série d’événements qui
ont eu lieu en Hongrie entre 1943 et 1944.
Ce n’est ni une fiction, ni journalisme, ni littérature.
Le lecteur doit le prendre tel quel.
Ou le laisser. "

Introduction - résumé

" Avant le jour où commença cet enseignement, mes trois amis et moi menions une vie tout à fait ordinaire.
En 1923, j’avais 16 ans, et je rencontrai Hanna à l’Ecole des arts décoratifs de Budapest, où sa table était à coté de la mienne..

Hanna, qui avait grandi dans l’atmosphère détendue d’une famille juive moderne, n’éprouvait aucune gène à montrer ce qu’elle ressentait (elle se montra d’emblée expansive et affective à mon égard) ; contrairement à moi qui était née dans une famille de militaires, dans laquelle manifester ses sentiments était perçu comme un signe de faiblesse.

Pendant ces 3 ans d’études, nous nous liâmes d’une amitié profonde. Après, nos chemins divergèrent : Hanna continua ses études à Munich, et je me lançais à corps perdu dans la natation.
Pendant 5 ans, devenue championne, je me laissais griser par l’adulation idolâtre des hongrois envers les héros de sport. C’est à cette époque que je rencontrais Lili, qui pratiquait la thérapie corporelle. Plus qu’une simple relaxation, ses élèves y trouvaient une nourriture pour ce qu’il y avait de plus profond en eux.

Pendant toute cette période, je ne su que peu de choses d’Hanna, sinon qu’elle était désormais mariée à Joseph, un designer de meubles, dont la seule présence apaisait l’entourage.

Dégoûtée du sport, je me décidais à les retrouver, et je me remis à mes activités artistiques, en retrouvant, avec l’aide d’Hanna, la joie de créer. Nous eûmes l’occasion de mettre sur pied, à nous trois, un atelier de graphisme et de décoration qui marcha tout de suite très bien.

En 34-35, l’antisémitisme sévissait déjà en Hongrie. C’était donc moi, la seule non-juive, qui, grâce à ma renommée passée et au fait que mon père était officier supérieur dans l’armée hongroise, obtenais des commandes importantes de l’Etat.

L’âme de notre groupe était indéniablement Hanna. Elle avait un don de concentration remarquable, et pouvait jauger d’un coup d’œil l’essentiel d’un projet, sur le plan de la conception aussi bien que de la réalisation. Elle avait l’art de résoudre les problèmes les plus divers grâce à un merveilleux mélange de bon sens, d’intuition psychologique et d’humour. Pendant les leçons avec les élèves, Hanna, avant d’ouvrir la bouche pour faire ses corrections, n’avait pas la moindre idée de ce qu’elle allait dire, et s’entendait exprimer des choses qu’elle n’avait jamais sue auparavant.

Jeune, j’étais très attachée à Hanna, qui était devenue mon modèle. Mais elle ne voulait pas de cette dépendance chez nous. Elle nous disait : « Apres avoir suivi mes cours pendant 2 ou 3 ans, vous devez trouver votre propre Maître intérieur. » Pour elle, ce qu’il y avait de plus important était de faire naître l’homme nouveau en nous, l’individu créateur libéré de la peur. ».

Notre atelier prospérait, et pourtant nous avions le sentiment d’être au bord de l’abîme, notamment à cause des événements politiques extérieurs. Nous désirions de plus en plus trouver la vérité – notre vérité. Tout cela amena Hanna et joseph à louer une petite maison très simple non loin de Budapest, dans le village de Budaliget, pour commencer une vie nouvelle plus attentive à l’essentiel. Lili nous retrouvait tous les week-ends.

Ces conditions de vie étaient favorables à une plus grande exigence intérieure. Pourtant, je vivais avec un sentiment de vide grandissant…j’attendais quelque chose qui devait arriver…je faisais de grandes randonnées dans la forêt…je regardais souvent, par la fenêtre, la porte du jardin, attendant je ne sais quoi ou qui, qui aurait dû venir changer ma vie.

Le soir, nous discutions de nos expériences, en essayant de découvrir la source de nos problèmes. Nous nous intéressions aux grands courants religieux, sans en pratiquer aucun.

Nous étions heurtés par ce monde où semblaient régner le mensonge, la brutalité abjecte, et où, apparemment, le mal triomphait. Pourtant, nous étions persuadés que le sens de nos existences était enfoui quelque part, et que les obstacles qui nous empêchaient de le découvrir étaient en nous-mêmes.

Nous décidâmes, un soir, de faire chacun par écrit, aussi clairement que possible, le point sur notre situation et problèmes personnels. Ainsi, nous ne pourrions plus tricher en enjolivant la réalité.

Quelques jours après, à l’heure du café, je lus tout haut à Hanna ce que j’avais écrit : elle n’y vit qu’un ramassis de vieilles histoires réchauffées. Ce n’était que trop vrai, et j’avais douloureusement conscience d’être restée superficielle. Je posais à Hanna des questions auxquelles j’aurai pu parfaitement répondre moi-même, mais je trouvais beaucoup plus commode qu’elle m’en fournisse la réponse. "

Source : http://sd-2.archive-host.com/membres/up/66497693963381614/Dialogues...

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