Seule la nourriture vivante peut convenir à un être vivant.


_ Les pratiques alimentaires shamaniques ne sont ni dogmatiques, ni rigides.

Pour comprendre l’esprit shamanique par rapport à la nourriture, il faut savoir que le shaman qui est un être libre, ne peut évoluer que dans un univers libre.

C’est un rebelle qui ne peut adhérer aux modes ou aux règlements de son milieu et de son époque, notamment si ces dernières sont en contradiction avec la sagesse ancestrale. Il faut comprendre par rebelle : « celui qui ne cède pas aux croyances dictatoriales des sociétés religieuses ou civiles ». Il en est donc de même pour sa relation à la nourriture.

Il ne sera pas végétarien par conviction ou végétalien par revendication ; il ne sera pas mangeur de viande pour des raisons d’équilibre alimentaire ou mangeur de poisson par diététique.

Pour lui, seule la conscience que l’on met dans son hygiène alimentaire compte.

Une conscience nourrie par un profond respect des autres règnes dont le végétal et l’animal.

Même si l’animal est proche de l’humain car c’est un être à sang chaud, le shaman ne met pas de hiérarchie entre les règnes comme le font la pensée religieuse et scientifique.

Pour lui, sa relation à la création est toujours égalitaire, donc respectueuse. Il n’est dominant ni asservie à quoi que ce soit. Cette hygiène mentale est le témoignage de l’attitude « vraie » du cœur.

Ne pas mettre l’autre en dépendance ni en demande, ne pas donner quoi que ce soit sans un échange égalitaire est l’ascèse la plus difficile mais certainement celle qui permet une réelle relation fraternelle avec l’autre.

Il en est de même avec la nourriture qui reçoit du shaman une gratitude permanente (ce que j’appelle une relation vivante).

Comment illustrer cette sagesse ?

Lors d’un séjour chez mes frères pygmées en forêt équatoriale africaine, j’avais observé que la veille d’une chasse en forêt, le shaman invoquait l’esprit des animaux afin qu’il accepte de participer au processus de la roue de vie en offrant sa chair aux humains. L’autorisation donnée par l’animal, le shaman aidait à faire monter l’âme vers les mondes invisibles.

Le lendemain, quand les chasseurs sacrifiaient la gazelle aucun traumatisme violent ne venait tourmenter l’âme de l’animal.

J’ajoute pour les sceptiques que le shaman indiquait aux chasseurs le lieu où l’animal les attendait.

Cette conscience de la chaîne de la vie est l’illustration de la règle de l’échange égalitaire et témoigne d’une immense humanité.


Ce qui est vrai pour l’animal est vrai pour le monde végétal. Il est donc nécessaire de planter et d’élever une carotte ou une tomate en conscience et dans le respect et de la manger en lui rendant grâce. Cette attitude change radicalement notre relation au monde des vivants.

La conséquence est naturelle, notre corps physique qui enregistre toutes ces informations se trouve sanctifié et respecté. Il vit au rythme des lois naturelles par conséquent, la santé est meilleure. La maladie est moins présente.

Personnellement je suis végétarien car mon corps un jour a refusé la viande et le poisson. Plus tard, il a rejeté l’alcool et toutes sortes d’excitants. Je me suis contenté de l’écouter.

En aucun cas je n’ai pris une décision militante, même si la condition animale reste un des plus grands scandales de notre siècle. Mon corps n’acceptait sans doute plus les vibrations trop basses des animaux maltraités. Il n’est donc pas interdit pour un shaman de manger ceci ou cela.

Dans mes nombreux voyages autour du monde, j’ai rencontré des humains d’un niveau spirituel très élevé qui mangeaient de la viande et d’autres, très faible en conscience qui ne consommaient pas d’animaux.

Tout dépend dans sa relation avec la nourriture de la conscience et de la cohérence que l’on entretient avec la Sagesse universelle.

Pour contacter l’auteur : Patrick Dacquay 06 27 03 44 68 www.patrickdacquay.com
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