L'anthropologue britannique sir James George Frazer (1er janvier 1854 - 7 mai 1941) est le premier à avoir dressé un inventaire planétaire des mythes et des rites. Les 12 volumes de son Rameau d'or, parus entre 1911 et 1915, décrivent des milliers de faits sociaux et religieux, soit relevés par l'auteur sur le terrain ou dans ses lectures, soit relatés par ses correspondants cosmopolites (diplomates, administrateurs coloniaux, explorateurs, missionnaires). En tentant d'interpréter cette masse de comportements, Frazer fondait — presque inconsciemment — l'anthropologie religieuse et la mythologie comparée...
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James Frazer explique dans le premier volume du Rameau d'Or, cette immense fresque des rites de l'humanité, qu'il existait à côté du lac de Nemi, dans les monts Albains, un sanctuaire dédié à Diane où régnait seul un prêtre appelé le Roi des Bois.
Les monts Albains constituent un imposant ensemble de montagnes volcaniques qui se dressent non loin de Rome, le lac de Nemi occupe l'intérieur d'un cratère, environné d'une épaisse végétation. Là se dressait au milieu d'une enceinte sacrée, un temple à colonnades, décoré de marbre et de frises, couvert de tuiles de bronze doré.
Diane n'était pas la seule Divinité de ce temple, qui était, selon Appien, le plus riche d'Italie : on y trouvait également des chapelles de deux déesses égyptiennes, Isis et Bubastis ainsi que pour deux divinités mineures Egérie, nymphe de l'eau claire et Virbius une des personnifications du soleil.
Chaque année à la mi-aout, lors de la fête de Diane, de nombreuses processions y avaient lieu, guirlandes et torches allumées ; Diane y était célébrée en chasseresse, au même titre qu'Artémis dans le temple d'Arcadie, mais également comme bienfaitrice des Humains à qui elle accordait sa fécondité et facilitait les enfantements , les moissons et les récoltes.
Le feu présent dans les torches semblait avoir un grand rôle dans ce culte car un feu sacré perpétuel y était entretenu par des Vestales.
Le lieu fut fréquenté, en plus de la foule des anonymes riches ou pauvres, venus de partout et même d'Asie, par des personnalités telles que les Empereurs César, Auguste, Caligula, Trajan, Adrien et aussi des écrivains comme Ovide et Cicéron.
James Frazer nous explique qu'au milieu du bosquet sacré se dressait un arbre, près duquel on pouvait voir à toute heure du jour et de la nuit un homme qui paraissait embusqué et inquiet. Il tenait à la main pour se défendre un glaive et semblait à tout moment guetter l'arrivée d'un ennemi.
Cet homme était à la fois prêtre et roi. Mais pour en arriver là c'était un meurtrier car, selon la loi du Sanctuaire, quiconque briguait le sacerdoce ne pouvait occuper cette fonction qu'après avoir brisé un rameau de l'arbre sacré et tué son prédécesseur, il devenait alors son successeur et régnait à sa place avec le titre de Roi des Bois. Et devait ensuite en permanence monter sa garde solitaire au milieu des pélerins pacifiques venus accomplir leurs dévotions, attendant un hypothétique ennemi venu le combattre.
Nous trouvons là un rappel de la légende d'Enée qui, sur ordre de la Sybille dut cueillir le Rameau d'Or avant de commencer son voyage dans le pays des morts ; et cette tradition dura jusqu'à la décadence de Rome.
Selon une étude du Collège de France, ce rite approche la question des fondements symboliques du Pouvoir et des rapports entre ce Pouvoir et le Sacré. On retrouve alors les ancienne notions de Roi-magicien, Roi-prêtre et Roi-dieu associant la fécondité de la Terre et celle de l'Homme. Et cette souveraineté puise sa légitimité dans la conjonction entre les forces naturelles et l'ordre social.

(Le Rameau d'Or de James Frazer intégrale en édition Bouquins)

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