Décédée d’un cancer foudroyant, elle n’a pas eu la force de libérer son fils tétraplégique. Dans une lettre post-mortem adressée à Nicolas Sarkozy, elle lui demande de s’occuper de lui.
A lire sur le site de France Soir.

Euthanasie : Le dernier geste d’amour de Michèle de Somer
Michèle de Somer n’est plus. Cette maman courage qui, un an après l’affaire Humbert, avait demandé au président de la République d’alors, Jacques Chirac, le droit de mourir pour son fils Eddy, s’est éteinte vendredi dernier dans une chambre du CHU de Rouen. Le cancer du poumon qui la rongeait depuis près d’un an a emporté cette mère de famille qui, il y a tout juste dix ans, a vu sa vie se transformer en cauchemar.

Vincent Humbert comme voisin de chambre
21 août 2001, sur une route de l’Eure, Eddy, 23 ans, perd le contrôle de son scooter et percute violemment la remorque d’un tracteur. En une fraction de seconde, la vie de ce jeune homme bascule, comme celle de ses proches. Multiples traumatismes, coma, Eddy se retrouve à l’état de plante verte, d’abord au CHU de Rouen, puis au centre héliomarin de Berck-sur-Mer, le refuge des grands tétraplégiques. A l’époque, son voisin de chambre est un certain Vincent Humbert…

Pendant un an et demi, les médecins tenteront sans relâche de sortir Eddy de cet état végétatif. En en vain. Ils finiront par annoncer à ses parents qu’ils ne peuvent plus rien pour lui, qu’ils ont tout tenté, qu’il doit partir. Eddy, les yeux rivés au ciel et constamment recroquevillé en position fœtale, réintègre alors la maison familiale. Sa chambre, tapissée de posters de Nirvana, est transformée en pièce médicalisée. La nouvelle vie de Michèle commence : elle quitte son travail et s’occupe 24 heures sur 24 de son fils qu’il faut nourrir par sonde, qu’il faut laver, qu’il faut changer… Un fils à qui l’on doit aspirer régulièrement sa sonde trachéale pour éviter qu’il ne meure étouffé, un fils qui demande une constante surveillance, un jeune homme qui redevient nourrisson…

« Un calvaire vécu au quotidien »
Contrainte et forcée, Michèle dévoue entièrement sa vie à Eddy, au détriment de ses deux autres enfants, Sébastien et Laura, et de son mari, Dominique, qui trop affecté par l’accident de son aîné plonge petit à petit dans la dépression. Il succombera un an plus tard à une crise cardiaque. Michèle fera pourtant face au destin qui s’acharne sur elle. Avec courage, elle surnage. Mais quand l’affaire Humbert éclate, quand Marie libère son fils après qu’il a demandé à Jacques Chirac le droit de mourir, Michèle espère alors que sa situation va évoluer, qu’on va enfin s’intéresser à elle, à Eddy, et à son semblant de vie. Elle entre alors dans le combat et commence à militer pour une loi digne où l’euthanasie ne serait plus un mot tabou. Elle souhaite « que les politiques prennent conscience du calvaire que nous vivons au quotidien », confiait-elle à France-Soir le 23 novembre 2004. Elle aussi écrira à Jacques Chirac : « Monsieur le président, il attend cette libération… que dois-je faire ? Agir comme Marie Humbert ? », expliquait-elle dans sa lettre adressée au président de la République et publiée dans nos colonnes. Une demande qui restera vaine, comme celle faite quelques mois plus tôt par Vincent Humbert.

« La loi Leonetti, une loi inhumaine »
Devant ce refus, Michèle de Somer multipliera alors les entretiens, à la télé, à la radio, dans les journaux. Et elle, comme bon nombre de mamans, de parents, attendra beaucoup de cette embellie annoncée, de ce débat sur la fin de vie programmé à l’Assemblée nationale. Comme les autres, elle espérera que l’Etat, les parlementaires, mais aussi l’Eglise retirent leurs œillères, d’autant que les sondages réalisés à cette époque auprès de la population française penchaient pour un « oui » massif au droit à l’euthanasie, encadré par une loi. Mais comme beaucoup de gens qui vivent pareille situation, comme toutes ces familles au destin brisé, elle sera déçue, dépitée par le texte voté. « La loi Leonetti, une loi inhumaine », lançait-elle à l’époque.

Alors, voyant que les choses ne bougeront jamais en France, elle décida d’elle-même de cesser toute action, toute médiatisation. Souhaitant désormais vivre dans l’anonymat et ne plus espérer d’issue favorable « dans un combat perdu d’avance », elle promettra tout de même à son fils qu’un jour, elle l’aiderait à mourir. « Cela fait des années qu’il nous supplie d’abréger ses souffrances. Un soir après un reportage au journal télévisé, et bien avant son accident, il nous en avait même parlé, il nous avait dit de ne pas le laisser comme ça si, par malheur, il lui arrivait quelque chose. Son père lui avait fait cette promesse, il ne l’a pas tenu. Moi, je la tiendrai », expliquait-elle en début d’année lorsque nous avions repris contact avec elle pour savoir où en était sa situation. Une situation qui s’était un peu plus dégradée. Elle venait d’apprendre qu’il ne lui restait plus que quelques mois à vivre. Que le cancer décelé était incurable. Alors elle a voulu témoigner, dire ce qu’elle avait sur le cœur.

Maman était déterminée, elle nous en parlait souvent. Elle voulait libérer Eddy, surtout depuis qu’elle savait que son cancer la rongeait un peu plus chaque semaine », explique sa fille, Laura, les larmes aux yeux. Un geste d’amour pour Eddy. « Elle lui avait donné la vie, elle voulait lui offrir sa mort, pour qu’ils partent tous les deux. » Michèle n’en a pas eu le temps. Le cancer a eu raison d’elle. Elle sera inhumée demain dans la plus stricte intimité.

Le site de France Soir
Le site du Figaro
Rédigé le Mardi 5 Juillet 2011 à 10:17 | Commentaires (5)

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Réponses à cette discussion

Bonsoir à tous,

Je ne pouvais ne pas vous faire part de ce témoignage vu ce soir sur TF1. Cette jeune femme m'a émue profondément, elle a besoin d'aide pour faire passer son message. Laura cette jeune femme de trois enfants a une force incroyable pour continuer ce cheminement au combien difficile de sa maman.

Avec l'Amour qui est en nous puissions nous apporter notre soutien.

Je vous remercie par avance d'être dans la compassion et la compréhension.

Marye

 

 

Chers amis, je crois malheureusement qu'il ne faut rien attendre des autorités. Les gens qui nous dirigent, n'ont pas les coudées franches, assujettis qu'ils sont à la loi du marché, qui est devenue la loi de l'argent.

L'argent-roi en effet, est le nouveau crédo de notre société, c'est la version actuelle du Veau d'or dont parle l'ancien testament.

Les médecins, les laboratoires pharmaceutiques, ont trop à gagner avec les mourants, pour vouloir abréger leurs souffrances. Personne en particulier n'est vraiment coupable, puisque les médecins eux-mêmes subiront le même sort, une agonie artificiellement prolongée par leurs pairs. Le système dans lequel nous vivons, est devenu une machinerie complexe, faite de lois et d'écritures comptables.

La solution ne viendra que de nous, chers amis, c'est-à-dire de chacun d'entre-nous. Et donc, je sais que tôt ou tard je devrai envisager les moyens du suicide, sinon le monde médical viendra piller mes ressources jusqu'au dernier sou, de sorte que je ne pourrai même pas laisser quelque chose à mes enfants. C'est ainsi que le monde fonctionne, ils ont fait leurs comptes. Et de leurs comptes, nous en faisons partie, croyez-le bien.

Un homme qui meurt vite, n'est pas une bonne affaire pour les vautours. Je veux dire, c'est une bonne affaire pour la Sécu, mais pas pour le monde médical. Fort heureusement il existe en Suisse, des entreprises qui vous proposent une fin de vie douce, pour environ 1000 euros. C'est cher, mais ça permet au moins de laisser un héritage à ses enfants.

Et d'ailleurs quelques personnes développent des procédés moins cher, il existe un produit chimique, une pilule dont je ne sais plus le nom, vous voyez comme je suis négligent ? Je ne suis pas pressé naturellement, mais je devrais être plus prévoyant. Enfin je sais quand même que la dernière mode c'est d'utiliser l'hélium, un gaz qui vous fait partir sans souffrance.Le problème avec tout ça, c'est qu'il faut avoir la force de le faire.

J'avais un voisin qui s'est suicidé par pendaison juste après le décès de sa femme. Il était vieux et dans sa lettre, il a dit qu'il avait fait ça parce qu'il ne voulait pas être une charge pour ses enfants, et aussi parce qu'il voulait retrouver sa femme. Tout le monde a dit "que c'est triste, il devait être un peu fou". Mais ce n'était pas triste, cet homme n'était pas triste, et de surcroit, il avait bien la tête sur les épaules. Je crois en fait que les gens ont projeté leur propre tristesse, et leur manque d'imagination, sur la décision lucide de cet homme courageux et plein d'amour pour les siens.

Je lui dédie ce commentaire.

Merci de ton commentaire. Car il y en a peu..... Je sais ce dont je parle fait peur aux autres,  ils s'imaginent aussi que leurs proches vont demander aux médecins d'abréger trop tôt, histoire de.... beaucoup de choses. Ce qui est faux, il y a une association qui se bat et nous protège, si nous demandons de partir quand le moment sera venu, la famille n'intervient aucunement. De plus, celle ci se bat pour qu'une loi soit adoptée en faveur de l'euthanasie.

Par contre un homme, un cancérologue connu, le Docteur Léon Schwartzenberg disait il y a presque 25 ans de cela "Je suis contre le maintien à tout prix d'une vie qui n'est plus une existence".Il a écrit deux livres qui m'ont touchée Requiem pour la vie en 1985 et Changer la mort dans les années 1980. Ce médecin là, était un homme qui aimait ses malades. Certains passages de ses livres sont très durs mais ils apprennent le respect de la personne humaine. Il cherchait à rompre le tabou de l'Euthanasie.  En 1991, il fut même suspendu par l'ordre des médecins d'exercer pendant un an , pour avoir annoncé en 1987 dans la presse l'Euthanasie qu'il avait apporté à un malade incurable.  Je lui rend hommage pour son courage.

En ce moment, il faut aller en Belgique ou en Suisse pour abréger les souffrances et ce n'est pas gratuit. Et encore faut il que soyez vaillant pour y aller ou qu'un de vos proches vous y emmène ce qui a été le cas pour un homme qui emmena son épouse , jeune encore, 60 ans, belle comme un coeur, mais une tumeur au cerveau qui la faisait souffrir atrocement, un matin elle lui a dit il faut y aller, c'est le moment, je n'ai plus guère de temps à vivre. Ils sont partis, vous vous rendez compte de l'Amour qu'il a fallu à cet homme pour l'emmener pour son dernier voyage. Elle voulait mourir dignement pour son mari, ses enfants et petis enfants. Je l'ai vu àla télévision 5 jours avant son départ, forte, rien ne transparaissait. A elle, aussi je lui envoie toutes les plus belles roses divines. Elle était divine.

L'Amour Inconditionnel dont on parle beaucoup c'est aussi cela laisser décider à celui qui souffre de partir le moment venu.

Je souhaite vivement qu'un jour les choses changent de tout mon coeur. Parce que vouloir garder auprès de soi une personne au bout de sa vie c'est de l'égoïsme tout simplement. 

Et je remercie toutes les personnes qui oeuvrent pour qu'une loi arrive rapidement.

Bien à vous , dans la lumière divine où vous reposerez en paix, tous le moment venu.

 

 

 

 

 

 

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