32 ans déjà...
C'est un présent pour chacun.
Quand l'Esprit souffle,
l'écologie peut inspirer.
Séminaire international "TERRA MATER" Gubbio, 23-26 Septembre 1982. : A l'occasion du 800ème anniversaire de la naissance de saint François d'Assise, le Séminaire international "TERRA MATER" s'est tenu du 23 au 26 Septembre à GUBBIO, lieu franciscain de réconciliation et de paix. En conclusion des travaux, les participants rappellent que l'avenir de l'humanité et de la planète Terre "notre unique maison" est en péril, et que, malgré les cris d'alarme lancés il y a dix ans par l'ONU à STOCKOLM, la situation de l'environnement, se dégrade toujours davantage au niveau planétaire.
En conséquence, ils s'adressent de manière urgente à toute l'humanité qui souffre de la détérioration du rapport HOMME-ENVIRONNEMENT et de la dégradation des rapports sociaux; ils attirent l'attention de toute l'Humanité sur la nécessité de dépasser la résignation et les fatalismes, et de réagir en élaborant un projet pour un avenir à la fois possible et désirable.
Ils déclarent : l'orientation actuelle va dans le sens d'un POUVOIR-EXPLOITATI0N de la part de l'homme, surtout de la part de la minorité industrialisée de l'humanité ; cette orientation a, jusqu'à maintenant, caractérisé le rapport "Homme-Nature" aussi bien que le rapport "Homme-Homme" ; il est urgent de la remplacer par une attitude de PARTICIPATION-CONSERVATION, une attitude de respect et de fraternité envers toute créature.
L'exemple fondamental de François d'Assise doit être proposé aujourd'hui à nouveau dans toute son actualité et toute sa rigueur. François d'Assise, convaincu des exigences de l'environnement et de la nécessité de rapports harmonieux et intelligents avec la nature, a créé, en l'expérimentant dans sa communauté, un système nouveau de fraternité universelle dans lequel l'humanité, les animaux, les plantes et les minéraux étaient considérés comme des frères et des soeurs.
Pour accueillir et mettre en pratique le message franciscain qui réclame l'usage modéré des biens de la terre, il faut :
- abandonner le concept d'un progrès mesurable en termes quantitatifs (possession et accumulation des biens matériels), abandonner aussi les politiques de puissance et l'attention exclusivement portée sur le moment présent; il faut assigner au contraire comme objectif au progrès la promotion de la qualité de la vie.
- promouvoir le respect de la nature et des identités des personnes, des communautés et des cultures.
- acquérir, et propager la certitude que ce projet "alternatif" est réalisable par l'engagement de tous, surtout des Jeunes.
- reconnaître l'exigence de redimensionner, contenir, rééquilibrer les activités productives, industrielles, en abandonnant les activités destructrices de la nature, et dommageables pour la santé humaine pour la société et l'ensemble de la planète.
- mettre en application des modèles de vie (promotion, distribution, organisation politique et sociale) "à basse consommation d'énergie et de ressources", au moyen de reconversions technologiques appropriées et d'un rééquilibrage des activités et des installations sur un territoire donné.
- appeler l'attention sur le problème de la faim dans le monde comme manifestation de la crise de l'environnement et du déséquilibre de la répartition des ressources, déséquilibre encore accru par la distorsion de l'organisation des marchés.
- développer dans ces directions la formation, la recherche scientifique et la technologie.
- réaffirmer que la technologie, une des expressions les plus qualifiées de l'identité et de la créativité, n'est pas nuisible en soi, mais qu'elle peut satisfaire les besoins des hommes à condition de respecter la dignité de l'humanité et la dynamique naturelle de la planète Terre.
- appliquer même aux rapports avec toutes les créatures vivantes les principes de la morale, et reconnaître la nécessité de la protection de toute forme de vie végétale et animale, face à la destruction des espèces, aux prélèvements abusifs, aux utilisations excessives à caractère destructeur (chasse, mauvais traitements,destructions inutiles) et à l'altération des habitats.
- attirer l'attention sur trois problèmes qui intéressent aujourd'hui la population humaine : sa croissance, son inégale répartition sur la planète, son vieillissement
- s'opposer à toute forme de violence physique contre la nature ,l'espèce animale et contre l'homme.
- reconnaître que la conservation de l'environnement naturel et humain représente une condition essentielle d'un juste développement.
- rechercher dans la mémoire de l'histoire des modèles utilisables pour l'élaboration du projet "alternatif" de reconstruction d'un système de communauté solidaire.
- reconsidérer dans cette optique les moyens de renouveler l'intérêt pour la mise en valeur des patrimoines culturels (héritage architectural, artistique, historique traditionnel) comme sources premières d'enrichissement pour la qualité de la vie en tous pays.
- réaffirmer le refus dans l'existence humaine des comportements de masse aliénés et aliénants (depuis les unanimismes imposés par les politiques jusqu'aux produit de consommation systématiquement uniformisés); réaffirmer, en revanche, que la qualité personnelle de tout être humain peut être grandement valorisée par des formes d'organisation socio-politique visant la meilleure articulation,diversification et qualification des activités, des tâches, des contributions originales à la vie de la collectivité.
Les participants au Séminaire TERRA MATER demandent en particulier,que dans les institutions, dans la société, dans les comportements, on promeuve par tous les moyens possibles le développement des potentialités humaines à travers des formes d'entreprises neuves basées sur l'anticipation (l'attention tournée d'une manière responsable vers l'avenir) et sur la participation des citoyens dans les choix engageant l'avenir.
- Que les responsables de la culture et de l'information diffusent avec honnêteté et rigueur les connaissances relatives à la crise de l'environnement et à ses causes.
- Que les responsables de l'instruction publique de tous pays insèrent dans les programmes scolaires de tous ordres, degré ou orientation, la formation à l'environnement et les éléments mis en cause par la crise des rapports "humanité-ressources", de façon à sensibiliser le plus possible à ces problèmes.
- Que les chefs de chaque religion et les églises de toute confession rappellent à leurs fidèles la valeur sacrée de la nature et le "droit-devoir" moral du respect de l'environnement naturel et humain ; dans ce but, que la formation de leur ministres comporte la réaffirmation de la valeur religieuse de tels principes. En particulier, il est souhaitable que le Conseil mondial des églises et le Saint-Siège instituent dans ce but des organismes spéciaux pour l'écologie, et que les évêques, les pasteurs et les églises locales sensibilisent constamment les fidèles pour qu'ils soient d'une manière responsable participants et actifs dans la promotion d'une nouvelle qualité de la vie, et dans la protection de la nature et de l'environnement.
- Que les parlements et les gouvernements viennent au secours des blessures déjà infligées à la planète; qu'ils donnent toute la priorité possible, dans le champ des investissements et des travaux publics, aux programmes de défense du sol, de régulation des eaux, de reboisement, de remise en état des terres desséchées ou dégradées, de nettoyage et d'épuration, de restauration des environnements naturels et des équilibres écologiques.
- Que les organisations non gouvernementales affinent et renforcent leurs programmes relatifs aux problèmes de survie humaine, afin d'influencer les décisions politiques et économiques au sujet des rapports d'environnement.
Enfin, les participants au Séminaire TERRA MATER exhortent les gouvernements de tous pays à rechercher la paix, le désarmement, la solidarité réciproque dans les rapports internationaux, la renonciation à toute forme de nationalisme isolationniste contraire à ces buts, la fin des déséquilibres "nord-sud" de la planète. L'exécution de ces résolutions doit concrètement déboucher sur une réduction des dépenses militaires.
La qualité de la vie, de la société et de l'environnement sont donc confiées à la responsabilité (traduite en actions immédiates et concrètes) de chaque homme, de chaque femme et de chaque communauté, dans une perspective non de catastrophe mais d'espoir pour demain.
POUR LES FAMILLES FRANCISCAINES : P. Ernesto CAROLI
POUR L'ASSOCIATION ITALIA NOSTRA : Président Giogio LUCIANI
POUR L'ASSOCIATION ITALIENNE DU WORLD WILDLIFE FUND : Président Fulco FRATESI
POUR LA SOCIETE NATIONALE DE PROTECTION- DES ANIMAUX : Président Giancarlo ROMBALDI
POUR LA LIGUE ITALIENNE DES DROITS DES ANIMAUX : Présidente Laura GIRARDELLO
POUR LA SOCIETE ITALIENNE D'ÉCOLOGIE : Président Antonio MORONI.
(Avec le concours du BUREAU EUROPÉEN POUR L'ENVIRONNEMENT, du CLUB DE ROME, de la SOCIETY FOR INTERNATIONAL DÉVELOPPEMENT, et la WORLD FUTURE STUDIES FÉDÉRATION).
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