Chacun d’entre nous a au moins une qualité.

Vous serez sans doute d'accord avec moi pour dire qu'il est très rare qu’un individu soit mauvais à 100%.

Si nous nous entraînons chaque année à acquérir une qualité que nous avons constatée chez quelqu’un, au bout de dix ans, nous en aurons dix.

Malheureusement, il faut bien reconnaître qu’il nous est plus facile de constater les défauts des autres et de les critiquer que de chercher à devenir meilleur d’année en année.

J’ai connu bien des personnes expertes dans l’art de critiquer leur entourage pour se mettre en valeur.

J’ai constaté également que celles et ceux qui observent facilement les défauts des autres ont beaucoup de mal à améliorer leur caractère.

A l’inverse, j’ai aussi constaté que celles et ceux qui font des efforts pour acquérir les points forts de leur entourage se remettent facilement en question et sont capables de se corriger de leurs défauts. Ainsi, leur progression est beaucoup plus rapide.

Prenons un exemple très simple :

Si nous souhaitons nous améliorer pour parler une langue étrangère, nous pourrons faire davantage de progrès en observant ceux qui maîtrisent bien la langue plutôt que de critiquer ceux qui ne la maîtrisent pas correctement.

En tant que chef d’entreprise, j’ai personnellement évité de confier des responsabilités aux personnes qui avaient le don de critiquer leurs collègues de travail.

Un proverbe nous dit :

« La critique est facile, mais l'art est difficile ! »

Cette expression date du XVIIIe siècle. Elle a été créée par le comédien Philippe Néricault. On comprend facilement ce qu'il a voulu dire : il est plus facile de critiquer ce que font les autres que de créer ou faire quelque chose soi-même.

Mon expérience de vie m’amène à penser que la critique est inutile, voire nuisible !

La critique que nous émettons à l’égard de quelqu’un est vaine et improductive.

Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle met l’individu incriminé sur la défensive et le pousse à se justifier.

M. Skinner, un psychologue très connu a démontré, par le biais d’expériences, que les animaux, dans leur grande majorité, apprenaient beaucoup plus rapidement et retenaient beaucoup plus les leçons de leur maître, quand on les récompensait. Les progrès étaient moins importants lorsqu’on les punissait pour leurs mauvais comportements.

Des études plus récentes ont démontré qu’il en était de même pour l’être humain, toujours en quête de reconnaissance et d’approbation. Les critiques n’amènent que très rarement des changements durables de la part de la personne qui les reçoit et peuvent engendrer de la rancune, de l’amertume, voire de la haine.

Dale Carnegie, dans son célèbre ouvrage « Comment se faire des amis » nous donne un exemple illustrant ce thème :

« M. B.J est chargé de la sécurité dans une entreprise de mécanique… Il doit veiller à ce que les employés portent un casque de protection… Lorsqu’il rencontrait des ouvriers nu-tête, il leur ordonnait de se plier au règlement sur un ton qui n’admettait pas la réplique. Tous les contrevenants s’exécutaient à contrecœur et, dès qu’il avait de dos tourné, ils retiraient leur casque.  M. B.J décida un beau jour de changer sa façon de faire. Lorsque l’occasion se présente, il demande si le casque n’est pas à la bonne taille… Il rappelle sur un ton volontairement aimable que le casque est conçu pour éviter les accidents et suggère de toujours le porter pendant le travail. Depuis, c’est sans rechigner que les ouvriers se conforment au règlement… »

La prochaine fois que nous serons tentés de réprimander quelqu’un pour sa conduite, il convient de se demander ce que nous ferions à sa place. Comment nous réagirions à sa place ?

De plus, il me semble important de ne jamais oublier que le besoin de reconnaissance est important chez les êtres humains, tout comme les fleurs qui ont besoin de soleil pour éclore !

En effet, être reconnu nous ancre dans la réalité de ce monde.

Cela nous permet de vivre en étant conscients de ce que nous sommes et de ce qui nous différencie des autres.

D’autre part, le besoin de reconnaissance peut prendre naissance dans une partie de nous qui est en souffrance, comme par exemple, le souvenir qu’un parent ne nous a pas reconnu comme personne à part entière et nous a blessé, même involontairement.

Imaginez un instant que je vous présente une photo de  classe de la maternelle que vous avez fréquentée.

Quelle sera votre première réaction, tout comme la mienne d’ailleurs ?

Vous vous rechercherez instinctivement parmi les autres élèves !

En réalité, nous nous considérons comme important à nos yeux !

Lorsque nous nous adressons à quelqu’un, pourquoi oublions-nous souvent que nous parlons à un être d’émotion qui a sa propre logique, sa propre façon de voir et de concevoir les choses ? Pourquoi oublions-nous que nous nous adressons à un être qui a son amour propre ?

Mon expérience de vie m’a convaincu qu’en adressant des remarques et des critiques à quelqu’un, nous ne faisons que faire naître en lui du ressentiment et mettons un frein à son évolution, même si ces remontrances sont justifiées à nos yeux.

Laissez-moi vous raconter une histoire tirée d’un fait réel, que nous livre Dale Carnegie, dans le même ouvrage cité plus haut :

« B.H est un célèbre pilote d’essai… A cent mètres du sol, aux commandes de son avion, ses moteurs s’arrêtent. Il réussit à se poser et éviter ainsi la catastrophe.  L’appareil à hélices est sérieusement endommagé mais lui et ses passagers sont indemnes. Ayant un doute sur la cause de cet incident, il s’aperçoit que le réservoir a été rempli avec du kérosène et non de l’essence !

De retour à l’aéroport, il demande à voir le mécanicien. Celui-ci, s’étant aperçu de son erreur est écrasé par le poids de la culpabilité. Il est en pleurs. Il s’attend à ce que B.H le réprimande sévèrement et craint pour son poste.

Au lieu de cela, le pilote se contente de passer son bras autour de son épaule et lui dit : Je suis convaincu que tu ne referas jamais plus la même erreur. Je tiens à ce que ce soit toi qui t’occupes demain de mon avion ! »

Il ne sert à rien d’émettre des critiques vis-à-vis d’autrui car il n'y a pas d'erreurs dans la vie, seulement des leçons et que grandir est un processus d'essais-erreurs, une expérimentation. L'échec fait partie du processus au même titre que la réussite.

Une leçon est répétée jusqu'à ce qu'elle soit apprise et elle nous  sera présentée sous différentes formes jusqu'au moment où nous l'aurons apprise. Nous  pourrons alors passer à la leçon suivante.

Apprendre des leçons n'a pas de fin. Il n'y a aucune partie de notre vie qui ne contienne pas de leçon.

Si nous sommes en vie, c'est pour apprendre.

En conclusion (et c'est mon intime conviction) :

Plus on se perfectionne dans l’art de repérer les défauts des autres et moins on progresse dans la vie (sur le plan personnel, social, professionnel, etc.).  De plus,  en agissant ainsi,  on finit par perdre la confiance et le respect de notre entourage.

 

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Commentaire de Patrick ONNIS le 7 Septembre 2016 à 22:06
Commentaire de Lovyves le 7 Septembre 2016 à 22:00

Cher Patrick,
L'amour est au-delà des mots, des croyances et des idéologies.
Même les mots les plus justes sont imparfaits.
Donc, un "monde" où l'amour est, ce "monde" n'est pas un "monde" de clones parlants.

Commentaire de Patrick ONNIS le 7 Septembre 2016 à 21:55

Merci Lovyves de participer à cette réflexion. Je ne saurai pas répondre à votre question à la fin de votre commentaire. J'ai publié de très nombreux articles sur ce site avec toujours pour devise : Ne jamais essayer de convaincre mais inviter le lecteur à réfléchir. Je pars demain dans la Drôme pour une série de conférence sur le thème : Il est temps d'établir les bases d'un monde d'amour et d'harmonie sans antagonisme. C'est avec la même devise, en étant vrai, moi-même et sincère, que je vais proposez cette réflexion.

Commentaire de Patrick ONNIS le 7 Septembre 2016 à 21:43

Merci Liouba de nous faire partager votre point de vue.

Commentaire de Liouba le 7 Septembre 2016 à 21:30

Proposer des outils à l'autre pour qu'il progresse est certes mieux que de le critiquer. Après, malheureusement pour de nombreuses relations au travail ou en famille, ces propositions sont rarement acceptées et on perd de l’énergie à mettre de l'harmonie et le progrès.

Commentaire de Lovyves le 7 Septembre 2016 à 20:56

Très bien, intéressant Patrick.
Cependant, il y a un obstacle.
A quoi sert ceci, si …..
Je ne suis pas capable, ou si je ne veux pas, répondre à une question simple, en rapport à des (vos) écrits :
Albatros a écrit : "Il faut aussi parfois savoir renoncer à ses propres modèles et ses propres visions.".
Patrick a écrit : "Vous avez raison de précisez, qu'il est nécessaire de mettre de côté ses propres modèles et ses propres visions. Car chacun voit midi à sa porte.".
Sont ils synonymes; le sont ils pas ?
Quelle que soit la, les réponses, ceci amène à plus de réflexions.
Des réflexions sur nos pensées, nos "systèmes" de valeurs et de comportements en société.

Mais, ceci n'est peut être pas le but ici ?
Vaut mieux faire consensus, tout en disant des choses différentes, peut être pas différentes, ou très, très, différentes.
Ne faut il ne pas le dire ?
Pendant que nous réfléchissons à ce genre de problématique, je ne parle pas du voisin, de mes suppositions sur le voisin.

Oui, les critiques positives sont, immensément, plus constructives que les négatives.
Mais qu'est ce qui est positif ou négatif ?
Parfois il y a du neutre .. que l'on ne vois pas toujours ainsi.

Etre gentil est important, nécessaire avec les malades.
Avec les "bien portants", ce serait plutôt de la CNV : "ne soyez pas gentils, soyez vrais"… et positifs.
Inciter à réfléchir ce que je dis, sur ce que nous disons, est ce positif (pour vous) ?

Commentaire de Patrick ONNIS le 7 Septembre 2016 à 11:24

Quant à moi, je vais allez plus loin dans la réflexion qui découle de cet article :

Une des faiblesses des êtres humains, il faut bien le reconnaître, c’est de critiquer les autres ou de dire du mal d’eux dans leur dos.

Que se passe-t-il lorsque nous avons cette fâcheuse habitude ?

Nous perdons tout simplement la confiance de notre entourage. Lorsque nous avons la réputation de nous livrer à ce « petit jeu » les gens réfléchissent à deux fois avant de se confier à nous.

A chaque défaut, il y a une qualité qui s’y oppose.

Ainsi la qualité qui s’oppose à critiquer les autres, à leur insu, est de les louer et de prendre leur défense lorsqu’ils sont injustement critiqués.

Personne n’est parfait et que « celui qui n’a jamais péché, lui jette la première pierre » !

Complimenter les autres, en pointant du doigt leurs qualités plutôt que leurs défauts est un entraînement mental de toute une vie, une réelle pratique ascétique.

D’autant plus que nous vivons dans une société médiatique qui se plait à ridiculiser, à caricaturer, à calomnier et à accuser, en franchissant souvent les limites de la bienséance, du savoir vivre et de la courtoisie, au nom d’une soi-disant « liberté d’expression ».

Vous l'aurez compris, je ne suis pas Charlie !

A titre d’exemple, ci-dessous un extrait des paroles d’une chanson du groupe 113. C’est un groupe de rap français formé en 1994 et originaire de Vitry-sur-Seine en banlieue sud de Paris :

« J' crie tout haut : " J'baise votre nation "
On remballe et on leur pète leur fion.
Faut pas qu'y ait une bavure ou dans la ville ça va péter,
Du commissaire au stagiaire: tous détestés !
A la moindre occasion, dès qu' tu l' peux, faut les baiser.
Bats les couilles les porcs qui représentent l'ordre en France… »

Il me semble que nous devons être rigoureux avec soi-même et indulgent et généreux vis-à-vis des autres.

Lorsque nous avons atteint un certain niveau dans un domaine particulier, nous devons savoir nous mettre au niveau de ceux que nous avons à former. De plus chaque individu a son propre rythme pour réaliser des progrès.

Ce n’est pas en assénant des « tu es un idiot » ou « cela fait plusieurs fois que je te répète la même chose et tu n’as toujours rien compris ! » que la personne va s’améliorer. Bien au contraire !

Faisons confiance aux autres, car ils sont formidables !

Le fait de penser que quelqu’un n’a pas les capacités pour accomplir une tâche, en raison par exemple de son jeune âge, c’est porter un jugement.

Dévaloriser une personne c’est oublier « qu’on reconnait l’arbre à ses fruits » et « qu’on voit le maçon au pied du mur », comme nous l’enseigne ces deux dictons.

Il y a une grande différence entre :
« Que pensez-vous de cette solution ? » ou « votre cas me rappelle l’histoire de Monsieur X, qui a pu sortir de sa situation en agissant ainsi… »

Et :
« Faites comme ceci ou cela, vous verrez ça marche » ou « si vous ne faites pas ce que je dis vous allez y perdre beaucoup ».

Georges S. Patton s’est exprimé en ces termes :
« Ne dites jamais comment faire les choses. Dites leur simplement ce que vous voulez obtenir et ils vous étonneront par leur ingéniosité. »

A méditer ...

Commentaire de Patrick ONNIS le 7 Septembre 2016 à 11:08

Pourriez-vous développer votre propos : "Les meilleures plaisanteries, sont les plus courtes", mon cher Lovyves

Commentaire de Lovyves le 7 Septembre 2016 à 11:04

Les meilleures plaisanteries, sont les plus courtes, .. il parait.
C'est ce qui est formidable (à craindre et redouter).

Commentaire de Patrick ONNIS le 7 Septembre 2016 à 10:59

Il ne vous reste plus qu'a développer, pour notre plus grand plaisir, votre interprétation du 3ème accord Toltèque. Etes-vous bien sur que ce n'était qu'une question mon cher Lovyves ?

Je veux bien "love" Yves car nous sommes tous formidables !

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