Georges, en parcourant tes mots, j'ai pensé que ces mots t'inspireraient:
Qui lisez-vous ?
Aimer quelqu'un, c'est le lire. C'est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le coeur de l'autre, et en lisant le délivrer. C'est déplier son coeur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléiade et, quand je regarde un visage, j'essaie de tout lire, même les notes en bas de page. Je pénètre dans les visages comme on s'enfonce dans un brouillard, jusqu'à ce que le paysage s'éclaire dans ses moindres détails...
Lire ainsi l'autre, c'est favoriser sa respiration, c'est-à-dire le faire exister. Peut être que les fous sont des gens que personne n'a jamais lus, rendus furieux de contenir des phrases qu'aucun regard n'a jamais parcourues. Ils sont comme des livres fermés...
Mais la plupart du temps, la lecture de l'autre reste très superficielle et on ne se parle pas vraiment. Peut être que chacun de nous est comme une maison avec beaucoup de fenêtres. On peut appeler de l'extérieur et une fenêtre ou deux vont s'éclairer, mais pas toutes. Et parfois, exceptionnellement, on va frapper partout et çà va s'éclairer partout, mais çà, c'est extrèmement rare. Quand la vérité éclaire partout, c'est l'amour.
Christian Bobin - La lumière du monde (la joie sans cause)
A D'AILES D'ANGE
Que ce jour particulier, votre jour de naissance soit le début d'une année heureuse et épanouissante.
Adèle
5 oct. 2011
Laëtitia Ludivine
Georges, en parcourant tes mots, j'ai pensé que ces mots t'inspireraient:
Qui lisez-vous ?
Aimer quelqu'un, c'est le lire. C'est savoir lire toutes les phrases qui sont dans le coeur de l'autre, et en lisant le délivrer. C'est déplier son coeur comme un parchemin et le lire à haute voix, comme si chacun était à lui-même un livre écrit dans une langue étrangère. Il y a plus de texte écrit sur un visage que dans un volume de la Pléiade et, quand je regarde un visage, j'essaie de tout lire, même les notes en bas de page.
Je pénètre dans les visages comme on s'enfonce dans un brouillard, jusqu'à ce que le paysage s'éclaire dans ses moindres détails...
Lire ainsi l'autre, c'est favoriser sa respiration, c'est-à-dire le faire exister.
Peut être que les fous sont des gens que personne n'a jamais lus, rendus furieux de contenir des phrases qu'aucun regard n'a jamais parcourues. Ils sont comme des livres fermés...
Mais la plupart du temps, la lecture de l'autre reste très superficielle et on ne se parle pas vraiment. Peut être que chacun de nous est comme une maison avec beaucoup de fenêtres. On peut appeler de l'extérieur et une fenêtre ou deux vont s'éclairer, mais pas toutes. Et parfois, exceptionnellement, on va frapper partout et çà va s'éclairer partout, mais çà, c'est extrèmement rare. Quand la vérité éclaire partout, c'est l'amour.
Christian Bobin - La lumière du monde (la joie sans cause)
2 janv. 2012