Pourquoi la joie est-elle une bonne médecine?

Pourquoi la joie est-elle une bonne médecine?

Comment en recevoir les bienfaits?

Par Claire Savenca et Judee Gee

Toutes les traditions spirituelles l'affirment, la joie est notre vraie nature, qui est aussi confiante, insouciante, enthousiaste, ouverte, aimante...

Pourtant, si nous connaissons tous la joie, nous sommes souvent en quête du bonheur, qui est sa présence stable et durable.

En effet, cet état de joie naturelle est réprimé quand d'autres émotions apparaissent en excès, principalement la peur, la tristesse et la colère, chefs de famille de nombreuses nuances de sentiments. Comment gérer alors ces «obstacles » et transformer nos états d'être pour retrouver, pour nous installer dans notre nature véritable et joyeuse ?

Ces émotions, même si elles sont déclenchées par une situation présente, sont très souvent liées au passé et à des événements traumatiques non résolus. Cela signifie-t-il que nous devons explorer, nettoyer, digérer, intégrer, toutes nos expériences passées ? Heureusement non ! Si vous êtes de ceux qui ont déjà vaillamment « travaillé sur eux », vous savez que cette discipline peut sembler sans fin.

Il existe une approche plus directe, plus rapide et surtout plus agréable, qui est une synthèse de diverses philosophies et pratiques, adaptée à notre vie moderne. Le secret est alchimique, et même chimique !

« Le bonheur n'est pas quelque chose qui nous arrive mais une compétence que nous développons. » Matthieu Ricard

Tout ce sur quoi nous portons notre attention augmente, c'est une loi universelle de création. Ce monde étant un lieu de contraste, nous avons une variété de choix. Cependant la voie tantrique nous enseigne l'accueil de tout ce qui est, de tout ce qui nous arrive, de tout ce que nous ressentons. Elle nous invite à être amis avec l'existence et avec toute expérience, à embrasser pleinement notre monde intérieur car tout y est une expression de nous-même. Etre conscient de notre état, écouter avec bienveillance l'information précieuse fournie par notre corps et par nos émotions, dans l'intention de prendre soin de nous, c'est déjà transformer un « à cause de » victimiste en un « grâce à » créateur.

L'alchimie de la joie commence donc par un état des lieux intérieur où nous qualifions et quantifions les émotions de base, peur, tristesse et colère, ou éventuellement leurs variantes. Nous pouvons alors nous occuper indirectement du traumatisme passé en prenant soin de l'émotion présente. Nous le faisons en percevant, grâce à la sagesse de notre intuition, le besoin de chaque état émotionnel et en répondant à ce besoin par une action appropriée.

En effet, quand la peur est rassurée, la sécurité revient ; quand la tristesse est libérée, la connexion revient ; quand la colère est exprimée, la créativité revient. Et quand nous retrouvons sécurité, connexion et créativité, nous retrouvons naturellement la joie.

Comment savoir quelle est l'action juste et efficace ? Dès lors que vous entrez en relation avec l'émotion, en inter-action avec elle, vous accomplissez une action. La bonne nouvelle est que votre cerveau ne fait pas la différence entre quelque chose que vous observez ou expérimentez, quelque chose dont vous vous souvenez ou quelque chose que vous imaginez. Une action peut donc être physique mais aussi énergétique, psychique. L'action juste est simplement celle qui vous fait vous sentir le mieux quand vous l'imaginez.

Allons maintenant plus loin : comment répondre aux besoins identifiés, de façon autonome, rapide et agréable ? C'est là qu'intervient le Quatuor du Bonheur ! Quatre hormones que nous pouvons facilement stimuler : la dopamine, les endorphines, la sérotonine et l'ocytocine.

la joie et ses bienfaits

La dopamine est l'hormone de la motivation et de l'enthousiasme. Elle est activée par la reconnaissance – par les autres ou par nous-mêmes – d'un comportement positif, d'accomplissements... Elle nous motive à agir, à expérimenter, à relever des défis. Pour la doper, vous pouvez donc vous féliciter tout au long de la journée, écrire chaque soir une liste des choses accomplies...

Les endorphines sont les molécules de la joie et de l'insouciance. Elles procurent une sensation de plaisir, de bien-être, de calme ou d'euphorie et sont antalgiques, elles compensent les effets du stress chronique. Vous les stimulez par au moins une demi heure de sport ou... quelques minutes seulement de rire ! Vous divertir, vous amuser, rire de votre humanité, ou simplement imaginer cela ou vous souvenir d'un moment drôle, suffit à les stimuler.

La sérotonine concerne le sens de soi et de sa place dans la collectivité. Elle régule l'humeur, l'émotivité, l'agressivité et les comportements addictifs. Pour éviter de la stimuler par les antidépresseurs, l'ecstasy, les glucides ou le chocolat, rien ne vaut donc un sens de connexion et d'appartenance à une famille, un groupe, un réseau...

L'ocytocine procure un sentiment d'intimité, d'ouverture et de confiance, qui favorise les interactions sociales, les comportements altruistes et l'empathie. Elle est stimulée par les câlins, les embrassades, les moments de tendresse, la sensualité et les caresses douces. Et encore une fois, si vous ne trouvez pas de bras pour un câlin, imaginez-le !

Il existe bien sûr mille façons de doper ces hormones et la joie elle-même a de nombreux visages : bonheur, félicité, extase, gaité, enthousiasme, délectation, ravissement, exubérance, excitation, ivresse... Mais à la source de toutes ces formes demeure notre nature profonde, existentielle.

la joie et ses bienfaits

C'est pourquoi la joie existentielle, magicienne alchimique qui contient et génère enthousiasme, connexion, sécurité, plaisir, créativité, et stimule le système endocrine, est une si bonne médecine. Et c'est pourquoi dans l'Ecole de la joie Dakina nous avons choisi cette approche.

Nous y privilégions le rire, l'humour et la légèreté, l'aisance et la grâce, tout en plongeant profondément au cœur de notre être pour nous y centrer durablement.

Nous y enseignons l'importance de suivre le courant sans résistance, de créer notre quotidien en choisissant à chaque instant de suivre notre joie.

Nous libérons l'intuition, qui est indispensable pour percevoir avec justesse et sagesse notre état et nos besoins et pour déterminer l'action à suivre.

Nous pratiquons la respiration consciente et tantrique, qui stimule à elle seule toutes les hormones du bonheur, nous apprenons le toucher guérisseur pour résoudre les traumatismes passés inscrits dans le corps et activer l'ocytocine.

Nous nourrissons notre connexion spirituelle par la méditation, nous activons notre énergie vitale et pratiquons le mouvement médecine, nous libérons notre créativité dans des constellations et des sculptures vivantes.

Nous partageons paroles, prises de conscience personnelles et perles de sagesses universelles – que nous apprenons à distiller de nos expériences – pour nous apporter les uns aux autres et nourrir notre sentiment d'appartenance...

Nous apprenons surtout à devenir autonomes dans notre alchimie intérieure, à transformer moment par moment nos états et nos émotions, quels qu'ils soient, en joie existentielle, que nous utilisons comme une médecine naturelle.

La sagesse ultime n'est-elle pas de savoir comment se guérir soi-même, d'utiliser ses propres hormones pour assurer son bien-être et son bonheur, indispensables au bonheur de ce monde ?

Claire Savenca et Judee Gee
Dakina, l'école de la joie
www.judeegee.com