Un supermarché avec «zéro emballage», c'est possible

Il va ouvrir en Allemagne.

Imaginez un supermarché où les pots de yaourts n'existeraient pas, où le shampooing s'achèterait au centilitre, où les légumes ne seraient pas vendus sous plastique... Un supermarché dont on sortirait sans devoir ramener chez soi pléthore d'emballages à trier et à jeter à la poubelle.

C'est le rêve de deux jeunes Berlinoises qui ont monté la start-up Original Unverpackt, jeu de mots qu'on pourrait à la fois traduire par «sans emballage d'origine» et «non emballé à l'origine». Elles projettent d'ouvrir prochainement à Berlin le premier supermarché allemand à proposer des produits non emballés, rapporte le quotidien Süddeutsche Zeitung. Dans leur magasin, dont elles cherchent encore les futurs locaux, les produits de consommation courante seront stockés dans de grands récipients et vendus au poids.

Les clients auront le choix entre apporter leurs propres récipients, se procurer sur place des récipients réutilisables ou bien utiliser des sacs en papier recyclé. Les fondatrices du futur magasin expliquent sur leur site préférer faire du «precycling» que du «recycling», en renonçant tout bonnement à gaspiller les ressources. Comme l'explique l'une d'elles, Milena Glimbovski, en montrant un concombre sur l'étalage d'un supermarché lambda:

«La nature a déjà emballé ce concombre. A quoi sert cet emballage supplémentaire dans du plastique? C'est complètement idiot.»

En permettant aux clients d'acheter non seulement les produits sans emballages inutiles mais aussi la quantité qu'ils souhaitent, la start-up entend aussi lutter contre le gaspillage alimentaire. Comme l'écrit le Süddeutsche Zeitung:

«L'attrait de cette idée s'explique à l'aide de deux chiffres, qui explicitent le concept de société de gaspillage. Chiffre un: chaque jour, huit millions de déchets – bidons, bouteilles en plastique, brosses à dents – atterrissent dans les mers de la planète, estime l'organisation de protection de l'environnement WWF. Chiffe deux: 1,3 milliard de tonnes de denrées alimentaires se perdent chaque année— ce qui correspondant à un tiers de la production mondiale.»

Si ce concept d'épicerie comme l'on en trouvait autrefois partout en Europe occidentale est aujourd'hui «nouveau» en Allemagne, quelques expériences de boutiques zéro emballages ont déjà été lancées ailleurs ces dernières années. Pionnier en Europe, le magasin Unpackaged a ouvert ses portes à Londres en 2007, comme le rapportait The Independant, mais a tiré le rideau en 2013, faute d'être rentable.

A Vienne, une autre épicerie à l'ancienne, Luzners, a ouvert au début de l'année. Elle attire à la fois une clientèle écolo et économe, comme le note l'hebdomadaire Die Zeit dans un reportage consacré à la boutique:

« La clientèle […] se compose d'après Luzners de jeunes gens et de familles qui ont une conscience écologique tout comme de « vieilles dames qui sont heureuses de pouvoir à nouveau acheter un unique morceau d'ail»».

Annabelle Georgen

http://www.slate.fr/monde/86305/supermarche-zero-emballages-allemagne

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Commentaire de Laëtitia Ludivine le 13 Juillet 2014 à 8:19
Les emballages des supermarchés sont une source importante de déchets. La masse annuelle d’ordures ménagères par français est en moyenne de 354 kilogrammes. Bien que le recyclage soit rentré dans les mœurs avec plus d’un individu sur deux qui recycle maintenant ses bouteilles en plastique, la diminution de la pollution n’est pas encore assez conséquente. Quatre jeunes berlinoises proposent néanmoins une solution pour lutter contre ce problème.

En France en 2010, 355 millions de tonnes de déchets ont été générées dont 260 par le bâtiment et les travaux publics et 30 millions de tonnes qui sont des ordures ménagères. Ils sont aujourd’hui traités de 5 façons différentes. 60% des déchets sont recyclés, 4,2% sont incinérés avec récupération d’énergie, 2,3% sont traités en épandage (c’est-à-dire qu’ils sont transformés en compost) et seulement 0,1% sont simplement incinérés. Et les 33,4% restant ? Ils sont stockés dans des décharges. Par ailleurs, une partie de ces déchets est également rejetée dans l’océan où ils s’accumulent et forment le septième continent.

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