Sous prétexte que l’anglais est la langue de l’avenir en ce qui concerne les relations internationales et commerciales, devons-nous nous sentir obliger d’utiliser des anglicismes dans nos conversations et nos rapports avec les autres ?

« La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu'on l'aime de toute son âme, et qu'on n'est jamais tenté de lui être infidèle. » Anatole France

« Le verbe est le vrai sang de la nation française. La langue est notre sang. » Alexis Jenni

La langue française est notre sang, notre âme … Les anglicismes sont de plus en plus présents au sein de celle-ci et cela me désole au plus haut point.

Cette « anglo-folie » se répand comme une trainée de poudre et « squatte » notre espace de réflexion, de débat et de partage de points de vue.

Il est clair qu’un certain nombre de mots et d’expression résonne mieux à nos oreilles et je préfère le mot                  « week-end » à celui de « vacancelle », par exemple.

Par contre, pourquoi parler de « best-seller » alors que « bon roman » est tout aussi explicite ?

Je voudrais aujourd’hui rendre hommage à Molière, Racine, Descartes, Pascal, Diderot, Rousseau, Victor Hugo, Rimbaud, Proust, Aragon, Brassens, Devos…

Je voudrais également rendre hommage aux rédacteurs de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen ainsi qu’à Rouget de Lisle qui, en 1792 a écrit La Marseillaise, pour l'Armée du Rhin à Strasbourg - à la suite de la déclaration de guerre de la France à l'Autriche –

Ce chant de guerre révolutionnaire, est un hymne à la liberté, un appel patriotique à la mobilisation générale et une exhortation au combat contre la tyrannie et l'invasion étrangère.

Le français est menacé par l’industrie américaine de la chanson et du spectacle qui impose ses normes unilingues jusque dans les titres des films. Sacré Hollywood !

Nos élites et la plupart de nos dirigeants sont comme en adoration devant l’Europe supranationale et la mondialisation néo-libérale.

Les frontières et les clivages disparaissent peu à peu ainsi que les différents systèmes idéologiques. Je suis de ceux qui pensent que c’est une très bonne chose.

La paix mondiale attendue depuis si longtemps ne pourra cependant s’installer durablement tant que les pays les plus puissants dicteront leur loi aux pays les plus faibles. Cet état de fait n’est pas nouveau et il a engendré bien des tragédies et des drames.

Dans quel monde voulons-nous vivre ? Voulons-nous un monde uniforme ?

Ne serait-il pas préférable de croiser les coutumes et les traditions de chaque pays.

Pour créer un joli tapis, on utilise et on tresse des fils de couleurs différentes, n’est-ce pas ?

Aujourd’hui la mondialisation se développe de plus en plus et cette situation présente de très nombreuses opportunités.

Elle a, en tout cas le mérite, de faire « avancer » l’idée selon laquelle :

« L’origine de la terre est unique, l’origine des nations est unique, l’origine des hommes est unique, l’origine des religions est unique, l’origine des langues est unique ».

Cependant, si au nom de l’unification du monde, chaque race perd sa nature caractéristique, alors l’humanité sera semblable à un tissu uni. Chaque nation a le devoir de protéger ses propres traditions et coutumes.

L’Asie, l’Amérique, l’Afrique, l’Europe et l’Océanie avec tous les pays qui s’y rattachent doivent s’appuyer sur leurs propres fondations et travailler main dans la main à l’édification de la prochaine civilisation.

Certains pensent encore que les nations et les peuples appartiennent à des mondes différents, mais il n’en est rien, car sur le plan physique l’assise sur laquelle repose la terre est unique. Les différents pays du monde sont tous reliés par le fond marin.

Comme je le disais plus haut, « les gens d’en haut » sont fascinée par ce que le monde anglo-saxon a de pire. C’est une façon de mépriser « le peuple d’en bas » !

Oui, la langue française est menacée par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel qui est plus que complaisant !

Oui la langue française est menacée par la l'Education nationale qui réduit les horaires de français, marginalise les langues anciennes et régionales !

Il n’en reste pas moins important cependant que nos « gamins » apprennent des langues étrangères telles que l’anglais utilitaire.

Oui la langue française est menacée par le snobisme de certains « pseudo-intellectuels » !

Oui la langue française est menacée par l’aliénation de nombreux consommateurs qui n’écoutent que de la chanson anglo-saxonne et la plupart du temps ignorent même le sens des paroles !

Oui cette menace n’est pas seulement linguistique !

Elle est évidemment idéologique et politique puisqu’elle sape nos propres valeurs telles que la souveraineté des peuples, la liberté de pensée, la pluralité des cultures, l’attachement au progrès social, la coopération pacifique entre les peuples.

Oui, on est en train d’assassiner la langue française, et avec elle, la littérature, le théâtre, la philosophie, la chanson, le cinéma. Tout cela au profit de l’idéologie insidieusement totalitaire de la mondialisation néo-libérale. Le danger se trouve à ce niveau-là. Sous prétexte que l’anglais est la langue de l’avenir en ce qui concerne les relations internationales et commerciales, devons-nous nous sentir obliger d’utiliser ces anglicismes dans nos conversations et nos rapports avec les autres. Qu’est-ce que cela apporte de plus ?

Je ne suis pas cependant un « intégriste francophone» et je sais bien que l’emploi de certains mots d’origine anglo-américaine est presque inévitable.

Il y a tout d’abord, par exemple, des termes qui sont entrés dans l’usage courant. Cela ne me dérange point de jouer au «football » plutôt que de faire « partie de balle au pied », de me garer dans un « parking » ou de consulter un          « coach ».

D’ailleurs de nombreux mots figurent dans les dictionnaires au même titre que les vocables purement français. Ils ont juste vu leur orthographe légèrement modifiée. Par exemple, le mot «week-end» a un trait d’union en français, contrairement à l’anglais, où il s’écrit en un seul mot.

Il y a de nombreux termes qui pourraient cependant ne plus être utilisés et qui peuvent être facilement remplacés. Pourquoi parler de « prime time », de « scoop » ?

N’avons-nous pas de mots équivalents en français ?

Internet a ouvert la voie à cette « anglo-folie » et les jeunes générations sont comme attirées par ce vocabulaire plus   « cool ». C’est devenu un jargon qui leur permet de faire partit du monde d’aujourd’hui, un monde moderne et branché.

Conjuguer les verbes anglais en français est devenu le « must d’un certain snobisme », comme par exemple :

« J’ai uploadéune photo de facebook !"

« J’peux pas te parler, je suis dans le rush. Je suis hyper speed ! » !

« Cet article a fait un buzz » !

« Je suis sur booké » !

Etc, etc.

Oui, j’appelle la jeunesse à la résistance linguistique et j’invite les « vrais mondialistes » à défendre la langue française. Comme je l’ai déjà laissé entendre, il ne faut pas confondre la construction d’une civilisation mondiale avec la construction d’un mondialisme néo-libéral et supranational.

La domination commerciale des Etats-Unis ne doit pas nous imposer sa langue, ses expressions et                        sa (sous) culture !

Personnellement je m’efforce de ne pas être complice du fait que «l’anglo-américain » s’érige en langue unique.

L’enseignement du français doit être plus que renforcé au sein de nos écoles car la maîtrise par tous de la langue nationale est la clé de la citoyenneté et du « mondialisme » tel que je le conçois.

Faut-il rappeler que M. Jacques Toubon, ministre français de la Culture de mars 1993 à mai 1995, a fait voter une loi (héritière de la loi Bas-Lauriol) visant notamment à «assurer la primauté de l’usage de termes francophones traditionnels face aux anglicismes».

« Dans le cadre de ce dispositif, l’Académie française s’est vu attribuer un rôle éminent. Elle participe aux travaux des commissions spécialisées, qui proposent, dans des domaines variés, des termes français pour désigner les notions et les réalités nouvelles.

Elle est membre de droit de la Commission générale qui examine les propositions de ces commissions spécialisées. Enfin, elle donne son aval pour la publication au Journal officiel des termes, accompagnés de leurs définitions. L’emploi des équivalents français devient alors obligatoire au sein des administrations et des services publics, en remplacement des termes étrangers ».

La loi Toubon a aussi rendu obligatoire l’utilisation du français dans la publicité. Ainsi, les supports publicitaires sur lesquels apparaissent des slogans ou des textes utilisant des mots en anglais doivent «impérativement» en donner la traduction (qui apparaît généralement en petits caractères et précédée d’un astérisque).

La loi du 4 août 1994 prévoit l’emploi obligatoire de la langue française dans « la désignation, l’offre, la présentation, le mode d’emploi ou d’utilisation, la description de l’étendue et des conditions de garantie d’un bien, d’un produit ou d’un service, ainsi que dans les factures et quittances ».

Les mêmes dispositions s’appliquent «à toute publicité écrite, parlée ou audiovisuelle» (art.2).

Lorsque ces mentions sont complétées d’une ou plusieurs traductions, la présentation en français doit être aussi lisible, audible ou intelligible que la présentation en langues étrangères» (art.4).

Pour vous mes amis :

« Demain, dès l'aube...

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. »

(Victor HUGO)

Visites : 172

Commentaires bienvenus

Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de ‘épanews’.

Rejoindre épanews (c'est gratuit)

Commentaire de Patrick ONNIS le 29 Janvier 2015 à 19:48

Chère Karen, merci pour votre gentil commentaire qui enrichit cet article. On ne peux malheureusement pas bloquer "l'évolution" de la société. C'est ainsi. Et pour ma part très regrettable. Il faut vivre avec son temps !

"J'aime pourtant la langue anglaise, mais pas comme une intruse au sein de notre verbe national." Comme vous avez raison !

Rien que pour vous :

Le soleil s’est couché ce soir dans les nuées

"Le soleil s’est couché ce soir dans les nuées.
Demain viendra l’orage, et le soir, et la nuit ;
Puis l’aube, et ses clartés de vapeurs obstruées ;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s’enfuit !
Tous ces jours passeront; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts,
Sur les fleuves d’argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.
Et la face des eaux, et le front des montagnes,
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant ; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu’il donne aux mers.
Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m’en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde, immense et radieux !"

Victor Hugo

Communauté

Rejoignez notre communauté pour partager textes, photos et vidéos sur le thème du développement personnel.

À découvrir

Stages, formations, etc.

Annonces gratuites

© 2024   ↑ Menu | Créé par l'association épanews    

Liens  |  Signaler un problème  |  Conditions d'utilisation