Nous sommes rentrés dans l'ère du pardon; tout le monde en parle...

On ne compte plus le nombre de livres, d'articles ou d'ateliers qui en prônent les bienfaits et c'est surement une bonne chose d'ouvrir les consciences sur les vertus du pardon

Cependant, et c'est la raison de ma prise de parole, il me semble recommandé d'aborder le pardon avec discernement et prudence afin de ne pas créer de recette miracle au risque de causer plus de torts que de bien.

Aucune souffrance n'est identique à une autre, même si elle porte le même nom. Aucune personne ne la ressent de la même façon en raison de sa propre histoire, de son propre environnement, de sa propre sensibilité.

Si l'on souhaite aider des personnes en souffrance à retrouver la paix intérieure avec le pardon, il est important de bien les connaitre, de les comprendre individuellement et d'agir avec compassion.

Réussir à se pardonner d'avoir été maltraité durant toute son enfance est certainement beaucoup plus délicat à entreprendre que de se pardonner d'avoir fauché dans la caisse, d'avoir mal répondu à un collègue ou d'avoir piqué une crise de jalousie.

Le chemin de la libération pour les cas de blessures profondes est long. Elles vont souvent nécessiter une relation personnalisée avec un spécialiste lors d'une thérapie durant laquelle la personne va pouvoir exprimer à son rythme et dans un climat de confiance ses sentiments de honte, de culpabilité, de colère, de tristesse, ... avant d'imaginer le pardon ! 

Et je parle du pardon de soi, celui qui consiste à accepter l'idée d'avoir été la victime d'un bourreau qui a profité de son pouvoir pour mal agir, et de lui rendre la totale responsabilité de ses actes. 

Maintenant, est-ce toujours possible de pardonner le bourreau?

Je pense que cela dépend vraiment de l'intensité de la souffrance, de la gravité des actes portés et des paroles prononcées.

Et est-ce vraiment nécessaire pour s'en sortir?

Il me semble que l'essentiel pour les personnes en grande souffrance est déjà de vouloir réussir à retrouver leur dignité, de croire en leurs capacités à reconstruire leur vie, ... de vouloir réussir à s'aimer.

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Commentaire de Marija le 3 mai 2016 à 11:10
Bonjour, merci pour ce texte
Il est possible de pardonner, oui un vrai pardon lorsqu'on prend conscience que le non-pardon menotte et developpe une complicité qui entretient souffrance et pouvoir entre les malmenés et les malmeneurs.
lorsque l'on prend conscience que le non-pardon donne du pouvoir â l'autre qui enlise nos pensées,
lorsque l'on prend conscience que le pardon nest pas une porte ouverte au recommencement mais une nouvelle porte qui nous permet de passer notre chemin.
Lorsque l'on prend conscience que si le bourreau nous a choisit, c'est pour nos qualités et non les défauts dont il veut nous persuadés.
Lorsque l'on se pardonne à soi-même d'avoir été si faible et malléable, de n'avoir pas su se faire confiance et de n'avoir pas pris conscience que notre vie n'appartient qu'à nous.
Lorsque l'on réalise que le temps à pleurer sur notre sort est encore du temps de perdu
Il est possible de dire, oui,
" je te rends ton fardeau que tu m'as laissé porter. Tu ne m'as fait qu'un mal éphémère qui prend fin aujourdhui car je te remets ce qui t'appartient et dés à présent, tu le gèreras sans moi, avec pour seul complice que toi-même"
Bonne chance mon ami , prend soin de toi

Et là, notre reconstruction peut commencer

Marija

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