Avant que de savoir ce qu'est vraiment la bonté
tu dois perdre des choses,
sentir le futur se dissoudre en un instant
comme du sel dans un bouillon trop f...ade.

Ce que tu tenais dans la main,
ce que tu avais compté et épargné avec effort,
tout cela doit partir pour que tu saches
à quel point le paysage peut être désolé
entre deux régions de bonté.
Tu roules et roules
pensant que le bus ne s'arrêtera jamais,
que les passagers mangeant du maïs et du poulet
regarderont par la fenêtre pour toujours.

Avant que d'apprendre la tendre gravité de la bonté
tu dois te rendre là où l'Indien dans son poncho blanc
est étendu mort sur le côté de la route.
Tu dois voir que cela pourrait être toi
que lui aussi était quelqu'un
qui voyageait au travers de la nuit avec des plans en tête
et la simple respiration qui le gardait en vie.

Avant que de connaître la bonté comme la plus profonde des choses en nous, tu dois connaître la peine comme l'autre chose la plus profonde.
Tu dois te réveiller dans la peine.
Tu dois lui parler jusqu'à ce que ta voix
trouve le fil de toutes les peines
et que tu voies enfin l'étendue de l'étoffe.
Alors c'est la bonté seule qui a encore du sens,
la bonté seule qui lace tes chaussures
et t'envoie dans le jour pour désirer du pain,
la bonté seule qui élève la tête
au-dessus de la foule du monde pour te dire :

C'est moi que tu as cherché tout ce temps,
et qui t'accompagne ensuite où que tu ailles
comme une ombre ou comme un ami.

Naomi Shihab Nye

Traduction/adaptation A. R. M.

Art. André Pillay.

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