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Commentaire de Magdala le 9 novembre 2015 à 16:43

l'amour de soi en une fière solitude de Nietzsche

Un amour bien distinct entre l'ombre et la lumière inspire à Nietzsche un clair repli sur soi. Pourquoi ? Peut-être parce que sa vision surhumaine d'un "homme total" exclut d'abord toute fusion possible avec un autre que soi, puis fait désirer d'être fidèle à soi-même, "de se suivre fidèlement", [1] et de toujours s'accepter : "Car il faut bien s'aimer quand on ne peut se fuir."

"Tu t'enfonces éternellement en toi-même,
T'envoles éternellement hors de toi -
Tu es le vertige de toutes les hauteurs,
La lumière de tous les abîmes…" [20]

Ainsi les chants solitaires de Nietzsche ouvrent-ils de nouvelles voies pour devenir soi-même ! Et, comme lui, de nombreux philosophes pourront désormais créer, du fond de leur plus fière solitude, la philosophie de leur propre personne en associant lacunes et richesses [21] : "J'ai peu à peu découvert que toute grande philosophie jusqu'à ce jour a été la confession de son auteur, et (qu'il l'ait ou non voulu ou remarqué) constitue ses Mémoires." [22] Une difficulté demeure cependant. Sachant qu'il n'est pas toujours aisé de déduire un auteur de son œuvre[23], et que cette dernière, bien qu'elle soit louée ou blâmée, est souvent loin d'être comprise par tous, [24] une philosophie n'est pas toujours condamnée à se refermer solitairement sur elle-même. Et Nietzsche le prouve lorsqu'il préconise dans sa vie quotidienne (Primum vivere !) une joyeuse communion, fort restreinte et conditionnée par son propre égotisme, avec quelques amis : "Tu voudras secourir toi aussi : mais que ce soit seulement ceux dont tu comprends entièrement la misère parce qu'ils n'ont avec toi qu'une même joie, qu'un même espoir... que ce soient tes amis ; et seulement de la façon dont tu te viens en aide à toi-même ; rends les plus vaillants, plus endurants, plus simples, plus joyeux ! " [25] Dès lors, si l'on veut aimer, il faudra bien consentir à la distance, voire vouloir la distance, car l'amour ne peut créer le meilleur pour chacun que dans et par l'enlacement du proche avec les plus beaux éloignements. Pour cela, Nietzsche a donc dû déplacer l'amour pour le prochain, souvent grossier et lourd, vers un amour créateur, par delà toutes les destructions, qui s'ouvre sur des lointains grandioses et légers en nourrissant de joyeuses et mystérieuses espérances : "Votre cœur ne déborde-t-il pas de joie, vous qui espérez ?" [26]

Article de claude Stéphane Perrin

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